13/12/2013

Après le récit inspiré de la Transatlantique par notre ami J-N, le Tarbais, un des trois vaillants marins de cette belle aventure et n'ayant trouvé aucun(e) volontaire pour reprendre le flambeau, c'est donc le capitaine en second qui va continuer à alimenter ce blog. Le redémarrage a pris beaucoup de temps, la préposée aux écritures n'ayant pas eu le temps de s'y remettre pendant le mois où nous avons eu le plaisir d'accueillir nos invités successifs.

Pendant la parenthèse de quatre semaines en France qui fut très occupée à bien des niveaux, j'ai mis à jour, au fur et à mesure des informations reçues, les coordonnées GPS sur la carte accessible par lien, afin que chacun puisse consulter, presque en temps réel, l'avancement de la traversée et faire éventuellement des projections sur la durée totale.

Bien sûr, une petite angoisse légitime pointait de temps en temps, quand les nouvelles se faisaient rares ou étaient très laconiques. Mais la confiance dominait, l'équipage étant de qualité !

Tous les proches ont quand même été soulagés quand le bateau (avec son équipage) a enfin touché terre en Martinique le 12 Décembre, la veille de notre arrivée.

Je dis bien notre arrivée car les trois femmes de marins (oui, cela fait un peu cliché, je l'avoue) ont pris l'avion à Toulouse le 13 au matin et ont atterri à Fort-de-France le jour même en soirée. Même si le vol nous a paru long, nous avons quand même été beaucoup plus rapides que nos maris :-)

Une « surprise » nous attendait à l'aéroport  (photo sur le billet précédent) : nos hommes, barbus tels de vieux loups de mer de retour à la civilisation et brandissant un panneau Lilovan...

Bravo de tout cœur à nos trois aventuriers des temps modernes, qui ont quand même bravé l'Océan Atlantique !

Montée à bord du minibus loué pour quelques jours et arrivée un peu plus tard au port du Marin où les trois couples sont maintenant prêts à profiter des plaisirs de la Martinique.

La Martinique, encore appelée l'île aux fleurs (Madinina) est un département français (972) et une région d'outre-mer.

Elle est située au cœur de l'Arc Antillais (Petites Antilles) entre la Mer des Caraïbes et l'Océan Atlantique ; elle appartient au groupe des îles du vent selon la version la plus couramment rencontrée.

Le climat y est tropical humide avec deux saisons : la saison sèche (carême) de Décembre à Mai et la saison humide (hivernage) de Juin à Novembre, avec des pluies plus ou moins marquées pendant les périodes intermédiaires (pour nous ce sera clairement plus les premières semaines) et des températures très agréables toute l'année.

Petites collines (mornes), falaises escarpées, montagnes, volcan en activité (Montagne Pelée), végétation luxuriante, bien sûr de très nombreuses plages de sable blanc ou noir mais aussi des plantations de bananes, ananas, canne à sucre...

Voilà ce qui caractérise cette île d'environ 400 000 habitants à la population bigarrée : noirs, mulâtres, békés (blancs créoles descendants des colons français), coolies (indiens), métros (venant de france métropolitaine), syriens, chinois. On y parle le français (langue officielle) et le créole.

D'abord peuplée par les Amérindiens (Arawaks), puis par les Caraïbes, l'île est française depuis le XVII ème siècle, même si des conflits avec l'Angleterre se sont traduits par des périodes d'occupation anglaise. Il faut évidemment évoquer la période de l'esclavage (noirs en provenance d'Afrique). Son abolition dans les Antilles françaises, grâce au combat de l'Alsacien Victor Schoelcher, date de 1848. Plus réjouissant rappel historique : Joséphine de Beauharnais, martiniquaise, a été impératrice des français.

En 1902, l'éruption du volcan la Montagne Pelée détruisit entièrement la ville de Saint-Pierre (alors surnommée le Petit Paris des Antilles) et fit 30 000 morts, excepté un prisonnier (pour ivrognerie) sauvé grâce aux murs épais de sa cellule. Fort-de-France devint la capitale de l'île.

Dans les années 30, on assiste à l'émergence du mouvement à l'initiative d'Aimé Césaire, -poète, dramaturge et homme politique emblématique de la Martinique-, sur la « Négritude » (prise de conscience des noirs).

La Martinique, c'est aussi le rhum et ses variantes : ti'punch, planteur,... la cuisine créole et ses spécialités : lambi, chatrou, langouste, colombo, poulet boucané, boudin, accras, sauce chien, bananes dessert ou plantain, cristofine, patate douce, ananas, fruit de la passion, goyave, jus de fruits frais,... les marchés couverts de poissons, fruits, légumes, fleurs exotiques, épices, bois bandé,... le madras, les robes, jupons ou coiffes typiques, la musique qui est très présente : zouk, reggae, chanté Nwel,... les températures de l'air et de l'eau qui se font concurrence, le soleil et la pluie, sans oublier l'accueil et la gentillesse des martiniquaises et martiniquais, toujours prêts à rendre service.

14/12/2013

La première nuit est très courte, surtout pour les filles : réveil à 3 H00 du matin, décalage horaire oblige, les garçons dorment un peu mieux mais ils ont beaucoup de sommeil en retard.

Quelques courses rapides et il faut déjà partir, à la demande expresse de l'employé du port. Nous quittons donc notre emplacement et nous dirigeons vers le mouillage de Sainte-Anne, à l'extrémité sud de l'île, un des plus populaires, où nous jetons l'ancre à l'heure du repas. Le soleil est très timide et les grains fréquents : les garçons se baignent quand même (eau à 31°c, air un peu moins) ainsi que Vévé, la plus « courageuse » d'entre nous. Nous restons sur le bateau le reste de l'après-midi.

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15/12/2013

La corde, neuve, rajoutée à la chaîne de l'ancre pour la soulager a cassé pendant la nuit : bruit violent, le vent l'était aussi... On relève l'ancre pour la reposer un peu plus loin, dans un endroit mieux protégé et plus près de la côte.

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Départ en milieu de matinée, d'abord en annexe jusqu'au ponton de Sainte-Anne, charmant petit bourg (où l'église est un bel exemple d'architecture religieuse, avec une charpente réalisée par les marins charpentiers, étonnant !) et station balnéaire d'importance, puis en minibus. On traverse Le Vauclin, commune de pêcheurs, puis Le François -connue pour ses fonds blancs (hauts fonds sableux en pleine mer ) dont la « Baignoire de Joséphine »- où nous achetons dans un petit marché couvert bananes et ananas que nous dégustons un peu plus loin.

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Nous nous rendons ensuite à l'Habitation Clément : il s'agit d'une propriété agricole où l'on peut découvrir la vie créole en visitant maison principale et dépendances (ce que nous faisons) mais aussi se promener dans un parc botanique aux 300 espèces de plantes tropicales (arbre du voyageur,... ) et dans une superbe palmeraie. Nous faisons une halte devant les photos des présidents George Buch père et François Miterrand qui s'étaient rencontrés ici début 1991 et nous enchaînons avec l'espace d'art contemporain (consacré actuellement au poète Aimé Césaire et au peintre Wilfredo Lam : exposition très intéressante même si parfois un peu obscure).

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Comme vous ne vous en doutiez pas ou peut-être un peu quand même si vous connaissez nos 3 compères (ou au moins 1 des 3, ils sont pareils sur le sujet ) :-) la visite ne va pas s'arrêter là. Il y a aussi une distillerie ancienne et une nouvelle où déambuler (en arrêt temporaire car ce n'est pas la bonne période) avec chais de vieillissement et surtout boutique de vente avec dégustation de rhums divers et variés, « tous les chemins mènent au rhum », du moins ici, aux Antilles françaises... Et donc dégustations et achats au programme pour compenser le ciel bien gris.

Tout ceci nous ayant ouvert l'appétit, un arrêt dans un petit restaurant s'impose. La grande majorité décide de tester le pavé de lambis, spécialité locale réputée ; il s'agit en fait du grand coquillage nacré, dans lequel certains disent entendent la mer et d'autres arrivent à souffler dedans. Bref, la déception est à la hauteur de notre attente : même si l'on devine une saveur raffinée, le contenu de notre assiette a la consistance d'une semelle, impossible à découper et à mâcher : erreur de cuisson manifeste ! L'originalité du dessert nous fera sourire : plateau de glaces (cônes et autres bâtonnets) et la panne de la machine à café nous frustrera un peu plus... Bon moment de convivialité quand même et puis ça fait des souvenirs!

Retour par le centre de l'île : Saint-Esprit et Rivière Salée, où la culture de la canne à sucre est très présente.

16/12/2013

Ce matin, direction le nord-ouest. On passe d'abord par Le Carbet, commune de pêcheurs et lieu de débarquement de Christophe Colomb en 1502. Puis Saint-Pierre, aujourd'hui paisible, (avec des ruines encore bien visibles de l'éruption volcanique dévastatrice) où l'on prend le temps de se promener un peu et ensuite de déjeuner : chatrou (pieuvre) ou colombo de poulet, deux exemples concluants de nos choix de menus, les fruits flambés au rhum étant ensuite une valeur sûre et le blanc manger (flan) de coco ou autre, déjà exotique dans le nom...

Nous reprenons le véhicule et traversons ensuite la forêt tropicale où la végétation luxuriante est impressionnante, les fougères mesurent plusieurs mètres et les plantes d'intérieur que nous avons en métropole ont ici la taille d'arbres gigantesques. Nous arrivons à la cascade du Saut du Gendarme où notre Corrézien (d'adoption !) se met à l'eau, puis sous les rideaux d'eau, dans une belle tentative d'imitation de Tarzan. P1070134blog.JPG

Nous voilà ensuite à Morne-Rouge, commune encastrée entre les plus hauts sommets de l'île (la Montagne Pelée et les Pitons du Carbet) où la vue sur le volcan depuis le refuge est un peu cachée par les nuages.

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Sur le chemin du retour, arrêt à l'église de Balata, exacte réplique du Sacré-Coeur de Montmartre et enfin centre commercial à Fort-de-France pour un grand réapprovisionnement. Le trajet en annexe se fera de nuit et les garçons se livreront à des tests comparatifs de rhum dans des verres qui fuient ?!! Ce cérémonial se reproduira d'ailleurs tous les soirs, même si les ti'punchs seront en principe élaborés avec les mêmes marques : Neisson, Clément, Trois-Rivières. P1070146blog.JPG

17/12/2013

Des aboiements intempestifs, le bruit de la corde qui tape régulièrement contre la coque et la houle bien sensible ont perturbé le sommeil de certains.

Nous déménageons dans la grande baie du cul-de-sac du Marin et partageons les tâches : acheter des produits frais au marché, rendre le véhicule de location, faire le plein de fuel et des réservoirs d'eau, mettre à jour le blog (traversée), visiter les accastilleurs et autres voileries.

Départ juste après le repas, bercés par une petite houle, vers le Rocher du Diamant, un des incontournables de l'île, une émeraude dans un écrin bleu, en fait un roc volcanique de 175 mètres de hauteur aux parois abruptes. Il est interdit de s'y aventurer à cause du redoutable serpent, le trigonocéphale, qui y a élu domicile.

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Nous nous amarrons dans l'après-midi à une bouée de l'Anse du Bourg. L'opération délicate se solde par la mise à l'eau involontaire d'une gafe par José et JN et sa récupération consécutive en annexe et à la rame (oubli d'ouverture de l'arrivée d'essence ! Il fonctionne normalement très bien ce moteur de 2.5 CV, n'est-ce pas José ??). Les 3 garçons font ensuite un plouf.

P1070162blog.JPG P1070169blog.JPG 18/12/2013

Bouée qui frotte, houle et ronflement ont fait passer une nuit blanche au capitaine en second. Heureusement, il fait aujourd'hui très beau et très chaud. Nous allons à terre, au village de pêcheurs des Anses d'Arlet, calme et agréable avec sa jolie plage de sable fin et qui n'a rien perdu de son authenticité créole. Une petite balade précède notre pause déjeuner où le patron nous offre un échantillonnage de liqueurs à base de rhum : schrubb, prunes de cythère, ananas, fruits de la passion...Le choix est difficile et la mémoire fragile, il faudra de toute façon toutes les goûter !

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Bain pour les uns, base internet pour les autres. Puis retour au bateau et changement de mouillage.

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Bain à nouveau, et c'est là que nous apercevons pour la première fois une grande tortue marine, la tête parfois hors de l'eau ou bien nageant entre deux eaux. Malgré notre envie, nous n'arrivons pas à la photographier, nous réessaierons, promis...

Activité de circonstance : la décoration de Noël sur le voilier nous occupe un bon moment. Nous faisons ensuite une première tentative de cuisine avec les cristofines, qui s'avèrent un peu fades. Un coulis de tomates additionné de lait de coco d'après une idée recette de Vévé se révélera tout-à-fait approprié et apprécié de tous.

19/12/2013

Le mouillage était un peu rouleur et les grains très fréquents cette nuit. Le temps est gris et surtout la météo marine n'est pas bonne pour les jours à venir : partir pour les Grenadines (ce qui était initialement prévu) ou Sainte Lucie et traverser les « canaux » (passages entre les îles) dans les conditions de vent et de houle annoncés, ne semble pas envisageable, à notre grande déception. (MiPi étant déjà en permanence sous « mercalm », le traitement anti-mal de mer).

C'est à l'Anse Noire que nous nous rendons à présent. Au détour d'un promontoire rocheux, cette dernière offre au regard sa belle rangée de cocotiers, son ponton en bois et ses eaux transparentes (sauf sous les grains). Malgré son sable noir (d'où son nom), c'est une des plus belles criques de Martinique. Un catamaran vient mouiller tout près de nous et comme notre ancre n'est visiblement pas bien accrochée, le capitaine et son second restent en surveillance à bord du bateau pendant que les invités vont chercher pain et accras dans l'anse voisine (après 136 marches aller et autant au retour), accras qui régaleront nos palais. Ils en profitent pour goûter des noix de coco et en boire le jus, expérience pas vraiment concluante, la chair ayant une consistance visqueuse !

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Petite sieste et PMT (Palmes, masque, Tuba) masculine, avant de regagner Grande Anse d'Arlet et une de ses bouées. Petit tour en annexe jusqu'à la plage et retour à la nuit tombée.

Cuisson de bananes plantain et patates douces au goût de châtaigne seront les tests culinaires réussis du soir.

20/12/2013

Nuit : pas dormi et donc petite forme pour 2 des filles (boule, houle, pluie, ...). Du coup, Vévé = migraine et Jo = mal au ventre.

Nous essayons dans un premier temps d'aller au petit port situé au Sud de la baie de Fort-de-France, mais c'est mission impossible : il n'est pas du tout prévu pour accueillir un bateau de notre taille, alors qu'ici, Lilovan fait partie des plus petits voiliers.

La mauvaise surprise du jour est l'appareil photo du capitaine qui présente une grosse tâche noire au centre de l'objectif, certainement une moisissure ; un matériel, parmi d'autres, qui n'apprécie pas l'humidité ambiante du bateau.

Ce sera donc mouillage devant le Fort Louis, (monument historique qui abrite l'état-major des forces navales aux Antilles après avoir été le symbole des rivalités franco-anglaises sur la domination de l'île), dans la Baie des Flamands de Fort-de-France, où nous débarquons dans le Typhoon, notre bateau pneumatique. IMG_6434blog.JPG Mauvais temps, des grains fréquents ne nous empêchent pas d'aller nous promener dans la capitale, ville colorée à la grande diversité architecturale. Nous traversons le Malecon, la promenade du front de mer, puis la Savane, place-parc plantée de palmiers royaux où trône la statue (décapitée en 1981) de Joséphine de Beauharnais,

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passons devant la cathédrale St Louis, au style néogothique

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et la bibliothèque Schoelcher, curieux bâtiment romano-byzantin.

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Nous avons droit ce soir à une musique difficile à identifier mais un peu trop audible depuis nos cabines.

21/12/2013



Retour à Fort-de-France : marchés couverts, petites courses alimentaires et boutiques de souvenirs. IMG_6407blog.JPG

Déjeuner dans une brasserie, de porc à l'ananas et nous restons couverts de nos cirés, à cause de la climatisation intempestive. Il faut dire qu'il pleut toujours régulièrement. Nous assistons à de nombreux concerts dans la rue, à des Chanté Nwel, (Chants de Noël, une véritable tradition ici), l'ambiance est joyeuse et festive. En plus des Père Noël et Mère Noël très présents, de nombreux antillais portent le bonnet rouge bordé de blanc caractéristique.

Chacun des équipiers de la récente transatlantique s'achète un tee-shirt PANI PWOBLEM (= pas de problème en créole) Martinique.

Les jus de fruits typiques et locaux font régulièrement notre bonheur, mais là, prunes de cythère (un peu trop vertes) et jus de canne (goût de roseau) nous laisseront perplexes. La goyave et la mangue font par contre toujours l'unanimité, ainsi que l'orange-passion.

Le capitaine rachète un appareil photo (d'occasion).

A nouveau, de la musique, mais des « Chanté Nwel » cette fois bercent notre soirée et notre début de nuit.

22/12/2013

Remplissage des réservoirs d'eau, passage devant Trois îlets (le village de Joséphine), puis l'Anse à l'Âne, suivi d'un mouillage PMT à l'Anse Noire, l'endroit étant réputé pour la beauté de ses fonds marins. José en profite pour filmer quelques minutes avec la Go Pro. P1000034blog.JPG

Nous revoilà à l'Anse d'Arlet, amarrage à une bouée plus près du bord : exceptionnellement, il y en avait une de libre et nous ne laissons pas passer l'occasion, l'endroit étant mieux protégé de la houle.

Ce soir, musique locale et Chanté Nwel.

23/12/2013

Nous allons à pied au village des Anses d'Arlet. Boulangerie, bureau de poste pour les timbres des cartes postales où l'attente est vraiment très longue, puis marché où nous achetons aux pêcheurs des poissons multicolores. Le vidage et l'écaillage de ces derniers par Didier et Jean-Noël sera fastidieux mais le repas au barbecue, savoureux.

P1000046blog.JPG Nous retournons devant Fort-de-France et jetons l'ancre.

24/12/2013

Nous sommes le 24 Décembre et même s'il ne fait pas beau, la température extérieure est quand même toujours comprise entre 25 et 30°C.

Pour la préparation du réveillon, direction : les différents marchés de poissons, viandes, fruits et légumes. (Nous avions d'abord pensé à un repas à l'extérieur, mais nous n'avons rien trouvé d'extraordinaire, beaucoup de restaurants étant fermés ce soir-là, c'est avant tout une fête familiale, encore plus peut-être ici qu'en métropole).

Le plein de victuailles et de liquides étant fait, (nous vous passerons les détails au sujet des langoustes, cela ne sert à rien de se faire du mal), c'est l'Anse Dufour qui a été retenue pour cette soirée. Un petit voilier se posera un peu plus tard près de nous. Il y a des tortues ici aussi, mais nous n'avons toujours pas réussi à prendre une photo !!

Evidemment, nous allumons l'hôpital, surnom donné à l'éclairage extérieur, une longue bande de leds, qui a le mérite d'être efficace mais donne une lumière très blanche ; les guirlandes et boules colorées font leur office, nos hommes se mettent en tenue : tee-shirt rouge (avec chacun une inscription différente, que seuls les initiés comprendront) et bonnet de Père-Noël offerts et ramenés par Mi-Pi. (VéVé et Jo n'ont pas tenu à se mettre, cadeau de Mi-Pi également, la petite serviette à cheveux, rouge, à boutonner sur la tête, très utile au demeurant mais pas forcément appropriée à la circonstance). P1000082blog.JPG

Le temps est absolument pourri : la pluie, ininterrompue, est de plus en plus forte, la houle idem, le vent souffle, même la préparation des langoustes (initialement prévues au barbecue extérieur) est compliquée... Il n'est pas question de dîner dehors malgré bimini et taud de descente. P1000061blog.JPG IMG_6487blog.JPG

Dedans, il fait déjà chaud et cuisiner rend la chaleur vite insupportable : on ne peut pas ouvrir les grands hublots horizontaux. Notre bâche récupératrice d'eau sera donc installée au-dessus des hublots du carré et nous pourrons donc aérer et respirer.

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Punch, Brochettes de lambis (très bons cette fois), ½ langoustes (qui ne peuvent être qu'excellentes), ... et du vin, tout le monde aurait du passer un bon moment. Mais le mal de mer de Mi-Pi en avait décidé autrement, aidé en cela par les parties de tarot dans le carré : c'est donc dans sa cabine, la porte ouverte, que Mi-Pi a passé la plus grande partie de la soirée, malade, avec un seau pour compagnon...

25/12/2013

Nuit vraiment difficile, à la mesure des conditions météo...

Nous appelons pour souhaiter Noël à nos proches restés en métropole.

Le capitaine et son second sont gâtés par leurs invités : 1 bouteille de vieux rhum et 1 livre sur Aimé Césaire.

Départ dans la matinée, petite pause dans l'Anse du Bourg d'Arlet d'où nous repartons après déjeuner à bord (mérou au barbecue).

Nous revoilà devant le Rocher du Diamant où nous tentons d'apercevoir les statues de l'Anse Cafard, puis, presque arrivés au mouillage de Ste-Anne, nous reconnaissons le bateau de Willie et Catherine. Nous allons jeter l'ancre pas loin de leur catamaran et montons tous à bord de leur voilier où nous sommes invités à prendre l'apéritif. Leur Punch Soleil, de chez « Monique », est excellent. Il va falloir s'en procurer rapidement...

26/12/2013

Sur les bons conseils de Willie, notre nuit au mouillage s'est avérée calme, l'endroit était bien chosi.

Il faut partir pour Le Marin : appel à la VHF, pas encore de place libre, nous devrons rappeler plus tard (on a pourtant réservé il y a plus d'une semaine), plein de fuel en suivant.

Quelques courses pour les filles : il est quand même étonnant d'accoster à un ponton de supermarché, faire ses emplettes et repartir en annexe.

On s'installe au port pour 2 nuits. Repas et grand nettoyage intérieur (les filles) et extérieur (les garçons) du voilier et longue douche récupératrice aux sanitaires de la marina. Les valises sont faites, demain soir, c'est le vol retour...

Notre voisin de ponton, un Palois original, a tout récemment traversé le Golfe de Gascogne et a cassé tellement de matériel que ce serait trop long à raconter (remorquage à 100 miles de Santander par la SNSM Espagnole), ce qui ne l'empêche pas de repartir pour la Dominique, à bord de son voilier, au nom de papier toilette, comme il le dit lui-même : Fleur de Lotus. Nous lui souhaitons bon vent.

27/12/2013

Nous avions prévu d'aller en voiture, ce matin, au mémorial de l'Anse Cafard, près du village du Diamant. Se trouvent là une quinzaine de statues aux épaules tombantes, tournées vers la mer et le Rocher. Ces sculptures de Laurent Valère, datant de 1991, pour le 150ième anniversaire de l'abolition de l'esclavage, évoquent en particulier le naufrage en 1830, au large de cette baie, d'un bateau négrier au cours duquel les esclaves, enchaînés, furent très peu nombreux à s'en sortir et les rares survivants envoyés au bagne... Ces statues, formant un triangle symbolisent le commerce triangulaire.

Mais c'était sans compter avec l'imprévu du jour : la grève des pompistes. Impossible de récupérer le minibus de location réservé : plus de carburant accessible, la grève datant déjà de quelques jours, à notre grande surprise. Un petit véhicule diesel (le loueur possède une réserve de gas-oil) sera quand même mis à notre disposition normalement en début d'après-midi. Comme il faut plus d'une demie-heure pour aller à l'aéroport en temps normal et que nous sommes vendredi, à la période des fêtes de fin d'année, il faudra s'y prendre relativement tôt, d'autant qu'il y a deux voyages à faire.

Ce sera donc grosse lessive au Lavomatic puis marché couvert au Marin : derniers achats pour certains et grande nouvelle : il y a du punch « Monique » ici ! Nous y apprenons aussi que les très récentes intempéries ont fait plusieurs morts à St Lucie et aux Grenadines, nous avons bien fait de ne pas risquer la traversée...

Déjeuner au Mango Bay : les ti'punchs sont costauds ainsi que les planteurs ; la grande assiette créole est quant à elle, copieusement variée et la salade de fruits bien fraîche.

La voiture est enfin là et le départ pour l'aéroport se précipite : le capitaine emmène les quatre voyageurs et leurs bagages, c'est grand une 206 ! Puis il revient chercher le capitaine en second et repart vers Le Lamentin : notre fille arrive ce soir, dans le même avion que vont prendre nos amis pour leur retour en France.

Nous nous retrouvons au bar de l'aéroport où les 4 enregistrements ont bien été effectués et attendons ensuite ensemble l'arrivée de Marie-Amélie. Mais l'heure de l'embarquement approchant, il faut se dire au revoir alors qu'elle n'est pas encore là.

Quelques petits regrets : - ne pas être allés à Sainte-Lucie et aux Grenadines, mais les Christmas Winds (Vents de Noël) n'avaient pas été aussi intenses depuis 10 ans, - ne pas avoir goûté les langoustes du Paradisio, :-) - ne pas avoir pu filmer les tortues de près, - la pluie un peu trop fréquente

Par contre, les moustiques nous ont dans l'ensemble épargné, la température était plus qu'agréable : eau entre 30,6°C et 31,6°C, air descendant à 25°C le soir et Mi-Pi n'a été malade qu'une fois (bon d'accord, c'était le soir de Noël)... La Martinique, c'est quand même très exotique et totalement dépaysant, de vraies vacances en somme.

Nous espérons que nos 4 invités garderont, comme nous, un bon souvenir de ces deux semaines passées ensemble.

Et s'il leur venait à l'idée d'acheter un bateau plus grand ou mieux équipé pour une prochaine aventure, nous sommes partants, PANI PWOBLEM ! :-)