Préambule Nous nous lançons donc dans cette nouvelle aventure, au programme (ce que l'on nous a vendu) : une traversée tranquille, bercée par la houle longue de l'atlantique. Des alizés régulières et permanentes entre 15 et 20 nœuds de temps en temps, penser à modifier le réglage des voiles pour éviter l'usure des cordages aux mêmes endroits deux jours avant d'arriver, penser à rallumer le moteur pour vérifier qu'il fonctionne encore trois semaines de traversée plus une semaine pour aller visiter quelques mouillages, et faire des plongées avant l'arrivée de nos épouses.

La réalité sera toute différente.

15/11/2013

Avant le départ, nous avons encore des tas de choses à préparer. Nous profitons de la voiture de location pour aller faire l'avitaillement. Pas moins de trois chariots de supermarché seront nécessaires pour convoyer toute la nourriture et les boissons indispensables au périple. Sur le bateau nous répartissons le tout dans trois caisses, une par semaine. Les caisses seront ensuite stockées dans les trois cabines.

Pour la préparation du bateau, nous fixons huit bidons de 20l de gas-oil sur deux planches arrimées aux chandeliers du bateau. Nous mettons également la trinquette à poste au cas où... L'annexe est pliée et solidement accrochée sur le pont (il n'y a plus de place dans les coffres)
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Pour la communication avec le monde extérieur, nous avions prévu un téléphone Inmarsat qui devait également nous permettre de récupérer les fichiers grib, afin de connaître l'évolution du vent sur plusieurs jours dans un secteur donné. Après plusieurs heures passées avec la maintenance, nous n'arriverons jamais à faire fonctionner la récupération de ces fichiers. Nous faisons appel à Jérôme à terre qui accepte de nous envoyer tous les deux jours par sms (164 caractères maxi) un point « détaillé » des prévisions météo sur le secteur où nous nous trouvons. Cette assistance nous sera très précieuse durant la traversée.

16/11/2013
Ce matin nous allons au marché pour acheter du frais avant le départ. Nous n'avons plus la voiture, mais nous emmenons un petit chariot et des sacs à dos pour transporter, la viande, les fruits et les légumes. Nous dévaliserons même un étal de boulangerie spécialisée dans les pains un peu exotiques qui nous permettrons de tenir plus d'une semaine. P1060970blog.JPG Après une journée bien chargée le départ de Santa Cruz de Tenerife est donné vers 17h. Les conditions de mer sont délicates pour un amarinage : mer agitée, houle croisée courte de 2m et plus, le bateau est secoué dans tous les sens. Nous espérons que c'est la proximité des îles qui génère cette situation et que nous allons trouver rapidement la fameuse houle longue qui devrait bercer nos prochaines nuits. L'affaire durera trois jours, l’équipage se met en mode survie et parvient peu à peu à s'amariner.


20/11/2013
Les conditions de mer s'améliorent, la houle baisse et il fait beau. Nous voyons nos premiers dauphins. Nous organisons l'activité de pêche à la traîne. Nous avons acheté le matériel chez un commerçant gruissannais qui a donné de nombreux conseils et garanti le résultat (ce n'est pas la première fois que nous achetons des dispositifs de pêche, tous plus performants les uns que les autres, et avec lesquels nous n'avons jamais rien attrapés). Pour l'occasion nous disposons de deux gros leurres aux couleurs vives, dont on se demande encore comment les poissons peuvent se laisser abuser. Nous les montons sur des bas de ligne en acier. Nous fabriquons également une ligne « de fond » (c'est relatif compte tenu des profondeurs au dessus desquelles nous naviguons) avec un plomb de 700g au bout duquel nous reconstituons la fameuse scène de chasse destinée à rendre acariâtre le moindre prédateur à écaille. Celui-ci est sensé se jeter sur l'imprudent qui ose venir chasser sur son territoire (la notion de territoire demeure encore un peu abstraite en plein milieu de l'océan). C'est sans grande conviction (compte tenu de nos résultats précédents) que nous mettons une ligne de surface et une ligne dite « de fond » à l'eau. Les lignes sont accrochées à des élastiques destinés à nous avertir d'une éventuelle prise.
21/11/2013
Journée bricolage, nous améliorons le quotidien et installons entre autre une rampe de leds en guise d'éclairage extérieur pour les veillées nocturnes. Le résultat est surprenant, l’éclairage blanchâtre des leds dans l’environnement de gelcoat blanc du cockpit donne au bateau des allures de navire hôpital qui s’avéreront propices aux traitements et aux soins de notre accidenté moto. La comparaison avec un service hospitalier s’arrête là, l'infirmier(e) velu(e) qui changera les pansements pendant la traversée n'ayant rien de commun avec un quelconque personnel hospitalier. Plus inquiétant, l'enrouleur de génois se bloque de plus en plus fréquemment, nous démontons la partie basse, nous envisageons d'affaler le génois pour atteindre la partie supérieure qui semble poser problème, l'opération est délicate en pleine mer. Finalement en détendant l’étai largable lorsque nous n'utilisons pas la trinquette, le blocage est moins fréquent. Il faudra néanmoins envisager une maintenance en arrivant.
22/11/2013
Pétole (pas de vent et cela va durer trois jours). Nous décidons de prendre un bain dans l’océan. L'eau est à 26° (elle atteindra les 29° à la fin du voyage). Nous y allons prudemment mais c'est un vrai moment de détente. Le reste du temps, nous avançons au moteur, d'une part pour recharger les batteries, d'autre part pour ne pas trop nous retarder dans nos prévisions. A 4,5 nœuds nous constatons que la consommation de gas-oil est très inférieure à celle prévue.
24/11/2013
Le vent revient, nous pouvons nous mettre à la voile. Nous constatons par ailleurs que la boite à eaux noires des toilettes principales ne se vide pas. Après plusieurs essais nous décidons de laisser les vannes ouvertes(en espérant un miracle), et d'utiliser exclusivement celles du capitaine (accès exclusif par la cabine avant)
25/11/2013
En fin d’après-midi, nous remontons la ligne de surface et oh surprise ! nous découvrons accrochée à l’hameçon une mâchoire inférieure de poisson. Cette « prise » nous laisse dubitatif. Après un examen approfondi, nous nous lançons dans d’âpres discussions sur la nature de l'ancien propriétaire de ce mandibule. Comme nous n'avons que de faibles connaissances dans ce domaine, essentiellement acquises par l'examen des étals de poissonneries, les hypothèses sont nombreuses et probablement farfelues. Le plus expérimenté (en terme de poissonnerie et que nous appellerons désormais pour la clarté du récit « le piscicologue »), déclare : « Il s'agit d'une bonite, poisson réputé pour avoir la mâchoire fragile ». Nous consignerons cela sur le livre de bord. La ligne de fond nous réserve une autre surprise, un poisson (acariâtre donc) s'est laissé prendre. L'espèce est inconnue et laisse le piscicologue sans voix. Un test de mâchoire, disqualifie l'espèce pour l'autre ligne (un doute subsiste encore sur les qualités mandibulaires des bonites). Ce poisson inconnu fera un excellent repas. P1070002blog.JPG Nous louons donc les qualités de notre commerçant gruissannais.
26/11/2013
Le temps et l'absence de vent sont propices à la baignade, le problème des toilettes est de plus en plus contraignant nous décidons de nous y atteler. L objectif est de déboucher par l'extérieur l'orifice d'évacuation sous la ligne de flottaison. Une première tentative par voie maritime se solde par un échec, le mouvement de la coque sous la houle rendant l'opération délicate. Une deuxième tentative, par voie aérienne cette fois, est mise en œuvre, suspendu à la bôme, dans la chaise de calefat. Le "suspendu" atteint le théâtre des opérations. Chaque mouvement de balancier se solde par un trempage séchage de l'individu. Au bout de quelques minutes, on entend "remontez moi, remontez moi vite P...n!". On savait alors que notre problème était résolu. La vitesse de remontée quoique très inférieure à celle souhaitée par le "suspendu" a permis d'éviter le pire. Quelques miles plus loin nous revenons à l'activité phare de la journée. Le rituel du bain est désormais bien établi nous abaissons le plateau arrière, puis déshabillage, trempage, savonnage des pieds à la tête avec un savon qui n'a de marin que le nom de sa ville d'origine, retrempage* ( un à la fois et accroché a un bout) puis rinçage rapide à l'eau claire (économie oblige). *La notion de trempage désigne ici selon l'individu : soit un saut direct et franc dans l'eau, soit une descente prudente à l’échelle de bain avant de s'abandonner au tractage au bout de la corde par le bateau, soit le même tractage mais sans lâcher l’échelle de bain. Dans tous les cas la remontée est rapide : il faut dire que pour des néo-pecheurs à succès comme nous, l'idée de se retrouver au bout d'une corde derrière le bateau nous inquiète un peu. Puis 5000m sous les pieds … entre autre, cela fait réfléchir. Pour des raisons évidentes nous avons décidé de ne pas illustrer cette partie du récit.
27/11/2013
Nous finissons le dernier morceau de pain acheté au marché. Nous relevons la ligne de surface, elle est un peu dure mais sans à coups. Nous avons au bout de la ligne une belle dorade coryphène de plus d'un mètre (la taille estimée oscille entre 1m et 1m30 selon l'individu... et sa région d'origine !). Nous abaissons le plateau arrière et au moment de saisir la dorade pour la monter sur le bateau, le bas de ligne acier casse et laisse échapper le poisson. Nous récupérons le leurre que nous qualifierons désormais de senior compte tenu de ses performances (l'autre, « l'apprenti dentiste », conservera son statut de junior). L’après-midi nous sacrifions la sieste pour confectionner un crochet. La prochaine ne devrait pas nous échapper. P1070043blog.JPG
28/11/2013
Contre toute attente, nous touchons du vent d'ouest (un anti-alizé en quelque sorte) et c'est au prés que nous naviguons vers les Antilles. Nous traversons plusieurs grains, les manœuvres se font en veste de quart et en caleçon pour mouiller le moins d'affaires possible. Les paquets d'eau sont tièdes. La nuit nous nous équipons un peu mieux : pantalon de pluie, bottes,... les surventes sont nombreuses, le bateau est difficile a tenir. L'explication de ce temps particulier, vient de Jérôme, une dépression se creuse au nord des Antilles. Ce mauvais temps durera jusqu'au 1er décembre. DSC05871blog.JPG Nous faisons une première fournée de pain.

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2/12/2013
Nous croisons un voilier au large, quelques échanges en français à la radio nous confirme que nous ne sommes plus seuls. Nous ne devrions plus entendre le cri guttural du matin « Où êtes vous ? , Arrêtez de vous cacher ! » L’après-midi pas de vent, donc bain à 29°. Nous sommes de plus en plus inquiets quant au jour d'arrivée à Fort de France. Nous avions prévu une semaine de sécurité mais elle est largement consommée par les jours de pétole et de navigation au prés. Nous avons largement entamé les réserves de fuel. Les discussions s'engagent sur la conduite à tenir, les avis sont partagés ( ou pas du tout selon le sens que l''on veut donner au mot partagé). Entre les partisans de la route directe plus courte, du louvoiement calculé pour profiter des meilleures qualités véliques du bateau, d'une route plein sud pour rattraper les alizés et du génois tangoné. Finalement le compromis arrive, on fera un léger louvoiement autour de la route directe donc en alternant une route plutôt sud, puis une route plutôt nord et on tangonera le génois dès que nous serons vent arrière (à condition que celui-ci ne soit pas trop fort). Il est trop tard pour se refaire les uns et les autres. P1060976blog.JPG

Jérôme met un terme à cette nouvelle stratégie en nous annonçant les alizés pour les jours qui viennent.
3/12/2013
Les alizés sont enfin là, 10-15 nœuds, mais une houle courte travers arrière rend le bateau inconfortable. C'est décidément pas ce que l'on nous avait vendu. La ligne de fond a attrapé quelque chose … et l'a perdu. On remonte les restes d'une bataille qui a dû être épique, le bas de ligne est partiellement détruit, il reste deux hameçons sur les cinq. L’élastique ne joue pas son rôle d'avertisseur sauf une fois où il s'est allongé de près de 20cm sur la ligne de surface. A la remontée il n'y avait rien, mais le poisson devait être gros quand on pense que la dorade ne l'avait pas fait bouger de plus d'un cm.


4/12/2013
Une nouvelle touche sur la ligne de surface, cette fois nous nous organisons : nous remontons l'autre ligne, nous abaissons le plateau arrière, nous remontons la ligne jusqu'à apercevoir une belle dorade coryphène, nous nous mettons à la cape et sortons le crochet. Le poisson ne nous échappe pas. Nous versons une rasade de gin dans les ouïes pour l'anesthésier et le tuer. Elle paraît plus petite que la précédente et est mesurée à 80cm. Après quelques photos et une courte discussion sur le mode de découpe (darnes ou filets), nous optons pour des darnes. Le débiteur piscicologue prend une rasade de gin (pour se réveiller cette fois) et se met à l’œuvre. Nous ferons trois bons repas copieux. Le poisson est excellent, sans arêtes. P1070008blog.JPG

Pour éviter la sur-consommation (et respecter les quotas) nous cesserons toute activité de pêche pour les deux jours suivant.


5/12/2013
A nouveau des dauphins, ils restent un moment le long du bateau. Nous n'aurons pas eu l'occasion de voir beaucoup de vie en dehors des poissons volants qui, tous les jours, font des démonstrations de vols planés impressionnants. Certains atterrissent la nuit sur le pont du voilier. Nous refaisons du pain dans la journée. Le soir, à la veillée, nous évoquerons le bal de l'ENIT. Notre promotion est sortie en 1983 ( il y a trente ans) et est normalement invitée cette année. Nos ex-collègues de promo que nous avons perdus de vue vont probablement se retrouver et se raconter . Nous, nous traversons juste l’atlantique à la voile :Pas mal !
6/12/2013
Les alizés sont à 20 nœuds, nous avons de la pluie. Une tentative de lavage de cheveux échoue, la pluie s’arrête dés que l'optimiste navigateur est copieusement shampouiné. Les taches ménagères à bord nous prennent du temps. Le cuisinier officiel n’hésite pas à nous faire des préparations sophistiquées malgré les conditions de mer compliquées. Le laveur de vaisselle, se voit interdire l’accès à l'évier quand, au bout de huit jours, nous constatons que 150l d'eau douce ont été consommés. La vaisselle se fera désormais sur le pont, à l'eau de mer et dans le seau. L'essuyage de la vaisselle se fait avec les torchons qui, à la fin, sont tellement raidis par le sel, qu'ils n’autorisent qu'un séchage très relatif et donnent au thé du matin un léger goût iodé. En terme de nourriture, nous avions pris quelques boites de plats préparés pour préserver notre cuisinier équilibriste les jours de mer difficiles. Parmi ces boites, une espèce de redoutable cassoulet espagnol (que nous rebaptiserons instantanément CASSOULOS) sans savoir que les moments difficiles arrivaient surtout après avoir ingéré ladite boite. Nous étions consternés par ces réactions, à tel point que nous pensions alors qu'il ne pouvait s'agir que d'un pur hasard intestinal. La deuxième boîte leva le doute sur les liens de cause à effets (effets, il faut le dire, très inégalement répartis sur les membres d’équipage). La troisième boite restera dans sa caisse pour éviter tous risques d'implosion du groupe (voire d'explosion du navire).
8/12/2013
Nous croisons un nouveau voilier l’Astrakan. Nous échangeons quelques mots à la VHF, il est parti des îles du Cap Vert et se dirige vers la Guadeloupe. Nous prenons des photos respectives de nos deux bateaux et échangeons nos mails pour se les envoyer à l'arrivée. Poto de l'Astrakane P1070036blog.JPG Photo de Lilovan 2blog.JPG


9/12/2013
Le leurre senior a disparu, à la dernière remontée de la traîne, le bas de ligne en acier était sectionné. Nous envoyons Junior en lui expliquant que c'est la chance de sa vie. C'est en frétillant outrageusement qu'il se lance à la recherche d'une nouvelle prise. Ce sera sans succès. La deuxième ligne sera remontée avec l’hameçon principal sectionné, il y a finalement de la vie sous la surface de l'eau. Nous ne pêcherons pas les jours suivants, le bateau est tellement secoué qu'il nous paraît peu envisageable de remonter et débiter un poisson dans ces conditions.
11/12/2013
Nous sommes rassurés quant au fait que nous arriverons avant les filles. Le vent est là et nous gérons plutôt l'heure d'arrivée pour éviter une entrée dans la baie de nuit. Dernière nuit, derniers quarts. L'air est doux, la mer est calme, le bateau file vers les lumières de la Martinique que l'on commencera à apercevoir à partir de 5 heures. L'heure est propice à la méditation, au bilan de cette aventure. Il est des quarts comme cela, ou on n'a pas à gérer des surventes, le croisement avec un cargo, les empannages intempestifs, les pertes de contrôle du pilote automatique,...
12/12/2013
L'arrivée est mouvementée, deux gros grains nous accueillent au moment de rentrer dans la baie. Il nous tarde la douche, la lessive des affaires. Pour le bateau, ce sera rapide, un simple coup d'éponge suffira, nous l'avons consciencieusement entretenu durant la traversée;-) On pose le pied sur le quai, le capitaine va gérer les formalités de douanes et essaye de trouver une place au port. Nous ne l'aurons que pour deux jours, ensuite … Des discussions avec nos voisins de bateau nous apprennent que la traversée a été compliquée et longue pour tout le monde. Certains ont cassé du matériel. La vie ici est au ralenti, nous irons déjeuner dans un petit « resto » (4 tables) dans la marina. Les jus de fruits et le repas mettent très longtemps à arriver, heureusement il y a le wifi. Nous nous reconnectons avec le monde grâce à nos téléphones portables. Nous nous douchons enfin à la marina, longuement, très longuement. Nos commentaires (on se croit encore un peu seuls sur le bateau) sous la douche, laissent nos voisins perplexes. Ils comprennent que l'on vient de traverser et que ce moment était attendu avec impatience.
13/12/2013
Nous allons chercher les filles à l’aéroport. Nous avons gardé nos barbes d'un mois et préparé un panneau LILOVAN pour le cas où elles ne nous reconnaîtraient pas. IMG_6198blog.JPG DSC05913blog.JPG Mission accomplie, le bateau est en Martinique prêt à emmener tout le monde sur les plus belles baies et les plus belles plages des caraïbes. P1070062blog.JPG C'est aussi le moment de terminer cette partie du récit à travers lequel, nous avons essayé de faire partager quelques événements du voyage. Les autres, les moments plus personnels, plus intimes on les gardera pour nous et on aura longtemps encore en mémoire toutes ces péripéties. Il est temps pour nous de passer le relais au capitaine en second pour la suite des aventures.