MARTINIQUE FIN (4) ET DOMINIQUE

25/01/2014

Pour notre première nuit à nouveau sur l'eau, nous nous réveillons très tôt (4 H 30) : nous devons nous ré-amariner.

Le ciel est d'un gris uniforme, crachin et brouillard complètent le tableau, les conditions sont identiques toute la matinée.

Le capitaine quitte le bateau à 7 H 45 pour ses deux plongées qui vont avoir lieu tout près d'ici pour l'une et à Sainte-Anne pour l'autre.

Vers 9 H 00, le moniteur de l'école de voile s'approche de Lilovan pour nous signifier que nous devons quitter les lieux en suivant. Etant donné l'absence de la moitié de l'équipage, ce sera au retour du chef, en fin de matinée que nous déménagerons un peu plus loin.

Le capitaine a beaucoup apprécié sa sortie sous-marine, d'autant que des photos ont été prises par le club où on le voit très clairement, en plongée, entre autres au-dessus d'un poisson-lion.

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Une copie du « best of Â» des photos du club lui est remise Les images sont très belles comme vous pouvez le constater.
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Vent et pluie sont au programme de l'après-midi, entrecoupés de rares mais beaux arcs-en-ciel. Quelques moustiques ont fait le déplacement et nous mettrons plusieurs jours à nous en débarrasser.

Nous nous occupons des formalités de sortie du territoire français en vue de notre prochain départ pour la Dominique.

26/01/2014

Nous partons à 9 H 00 en direction du Nord, vers Saint-Pierre, notre dernière escale de la Martinique.

Le ciel est un peu plus bleu que ces deux derniers jours (pas difficile) et une petite houle de 1 m 50 nous accompagne jusqu'au Rocher du Diamant.

Nous mouillons à l'Anse d'Arlet pour un déjeuner pas trop agité et repartons très vite.

Après une navigation rythmée par le vent, la gîte et les averses, nous arrivons devant la jolie baie de Saint-Pierre où nous jetons l'ancre sous la pluie.

Des fanfares (la saison des carnavals débute) se font entendre. Les rues sont animées, l'ambiance est festive et bon enfant. Nous dînons à La Vague, un restaurant local à la cuisine savoureuse et au prix très raisonnable. Requin sauce créole et marlin grillé dégustés les pieds presque dans l'eau (en fait, nous avons dû changer de place à cause de la pluie...) enchantent nos papilles.

27/01/2014

A partir de 4 H 00 du matin, de très fortes rafales de vent, outre les nombreux bruits provoqués sur le bateau, nous font craindre pour l'ancre (même si l'alerte de mouillage est opérationnelle) car la côte est vraiment très proche et en cas de problème, il faudra être très réactifs.

Les dates de notre périple en Terre de Feu se rapprochant, mise à profit de ce tout début de matinée pour continuer l'organisation de notre déplacement au Sud de l'Amérique du Sud.

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On remonte l'ancre Ă  9 H 00, en se faisant arroser, direction la Dominique.

Très vite, pas mal de gîte et 25 nœuds de vent qui augmenteront progressivement jusqu'à plus de 36 nœuds à la pointe Nord de la Martinique et 2 mètres de houle. Effet de pointe, c'est ce que nous espérons mais un BMS (bulletin météo spécial) annonce force 6/7. Effectivement, les creux passent ensuite à plus de 3 mètres et malgré les 3 ris réglementaires dans les voiles, nous flirtons avec les 7,5 nœuds de moyenne, avec une pointe à 8.6 nds (vitesses GPS). Les passages des canaux entre les îles sont très souvent mouvementés, dans tous les sens du terme.

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Juste avant d'arriver au mouillage de Roseau, un boy boat nous accoste pour nous proposer une des bouées dont il a la charge. Comme, bien évidemment, il pleut fort à ce moment-là, nous acceptons, car il nous aide, depuis sa barque à passer l'amarre dans l'anneau de la bouée et l'opération d'amarrage est donc beaucoup plus rapide. Jolie vue (gâchée en partie par la pluie) sur Roseau, la capitale de l'île qui présente quelques belles maisons créoles et des constructions modernes cotoyant de belles maisons victoriennes.

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La Dominique (à ne pas confondre avec la république dominicaine), île anglophone indépendante depuis 1978 a été découverte un dimanche de 1493 par Christophe Colomb, d'où son nom. Elle est située entre la Martinique au sud et la Guadeloupe au nord. Colonie anglaise puis française à tour de rôle, elle a gardé un fort héritage français.

On y parle l'anglais (la langue officielle) et le créole et sa population est essentiellement afro-caribéenne. Sa monnaie, comme à Sainte-Lucie est l'East Caribbean dollar.

Les Nègres marrons, esclaves qui réussissaient à s'enfuir de Martinique ou de Guadeloupe se réfugiaient ici, dans la forêt de la pluie. En effet, l'île dite aux 365 rivières, encore appelée l'île aquatique possède une forêt tropicale préservée, vestige de ce que furent les Antilles il y a très longtemps. Verte et luxuriante, c'est la plus montagneuse des Caraïbes et elle possède la plus importante concentration de volcans sur terre.

La Dominique a été aussi nommée l'île des Cannibales, les indiens Caribes (à l'origine du nom des Caraïbes), ayant exterminé les Arawaks, premiers pacifiques habitants. Les descendants des indiens, qui ont conservé des cheveux raides bleu-noir typiques se trouvent aujourd'hui dans une réserve, mais leur langue s'est éteinte.

L'île était à une époque la plus grosse productrice de limes (citrons verts) mais s'est ensuite également orientée vers bois d'inde, bananes, pamplemousses, café, cacao, noix de coco.

Parcs nationaux, forêt vierge, chutes vertigineuses, arbres géants, sources d'eau sulfureuse, lac bouillonnant le plus grand du monde, les amateurs de nature aiment La Dominique où l'on ne vient pas pour ses plages, qui sont rares. Elle est par contre dans le palmarès des meilleures destinations de plongée et ravit aussi les passionnés de canyoning et de randonnée.

Perroquets, iguanes, baleines, boas, crapauds, tortues qui viennent pondre, sont quelques-uns des représentants de la faune locale. Le perroquet sisserou, emblème de la Dominique est d'ailleurs représenté sur le drapeau, à dominante verte.

Le plat national est le mountain chicken (poulet des montagnes), autrement dit le crapaud, dont on apprécie particulièrement les cuisses ici.

28/01/2014

Après une nuit perturbée par la houle, nous laissons la bouée en début de matinée et nous dirigeons vers Portsmouth, la deuxième ville.

Nous passons au large de villages très colorés, de mornes très verts, de très nombreux palmiers, l'ensemble est vraiment charmant. La population est concentrée près des côtes, l'intérieur des terres étant surtout occupé par la forêt.

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Le soleil revient un peu, le vent aussi, mais nous prenons quand même la pluie au moment de jeter l'ancre dans la baie de Portsmouth, jonchée d'épaves de bateaux, traces d'anciens cyclones ou tempêtes tropicales. Ceci mis à part, le paysage est quand même très sympa, vue également sur le fort Shirley. Le JP 54 est là, lui aussi.

Les formalités d'entrée/sortie du territoire (douane + immigration) nous prendront deux heures et nous permettront de découvrir la ville. Là, nous nous rendons bien compte de la pauvreté, voire du sous-développement de l'île et de la différence importante de niveau de vie avec ses voisines françaises. Le côté anglais transparaît dans la conduite à gauche et les uniformes (pas que scolaires), le côté caribéen avec les nombreux rastas. Nous achetons quelques fruits et légumes et retournons au bateau où un boy boat nous donnera rendez-vous pour la sortie choisie du lendemain.

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29/01/2014

Nous entendons à la radio qu'une nouvelle grève des pompistes est annoncée en outre-mer, ça faisait longtemps... Ce matin, départ en barque vers 8 H 00 avec 8 autres plaisanciers et Alexis, notre boy boat, à la fois guide et chauffeur. Après le paiement du droit d'entrée dans le parc national, le moteur est laissé au profit des rames et des biceps d'Alexis, en vue de préserver l'éco-système et son fragile équilibre.

Nous remontons donc l'Indian River, au bord de laquelle vécurent longtemps les indiens Caribes.

La balade sur l'eau est reposante, un havre de paix et de sérénité, un hymne à la nature sauvage.

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Pas de moustiques : leurs œufs sont mangés par les poissons.

La mangrove abrite de nombreux crabes, les arbres couleur sang aux racines impressionnantes, des iguanes et les hérons sont en pleine chasse aux crustacés, ...

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La canopée au-dessus de nos têtes s'ouvre parfois pour laisser passer un peu de soleil ou de pluie.

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Nous allons ensuite marcher dans la jungle humide et vite étouffante, le sol est très boueux. La végétation est bien sûr luxuriante. Comme dit notre guide, il n'y a pas de saison sèche en Dominique : il y pleut toute l'année.

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Nous avons là un bel échantillonnage végétal et animal de l'île et nous avons aimé. Retour au bateau, déjeuner rapide et départ pour les Saintes, par le canal de la Dominique.

15-20 nœuds de vent, 2.50 mètres de creux, vitesse à 8 nœuds : le capitaine est content ! Il est vrai que c'est un peu moins inconfortable qu'il y a deux jours. Quatre heures après être partis, nous voilà donc aux Saintes, devant le Pain de Sucre, mais nous mouillerons finalement devant l'Ilet à Cabrit, sous la pluie, en posant 40 mètres de chaîne. Comme il est impossible de voir si l'ancre est bien crochée, le capitaine décide de la remonter puis la reposer un peu plus loin, deux bateaux étant très proches de nous.