01/11/2013

Lanzarote

Nous récupérons finalement nos papiers à 6 H 15 et partons une demie heure plus tard pour notre première « mini-traversée de l'Atlantique » vers les Canaries. Nous quittons le continent africain et la langue arabe et même si Romain a fait beaucoup de progrès en marocain, nous allons retrouver la langue espagnole avec plaisir et certainement encore un accent différent. P1060803blog.JPG

Petite houle d'1 mètre et peu de vent pour débuter.

Vers 8 H 00, le cadeau : pendant près d'une heure, des centaines de dauphins nous suivent, entourent le voilier par petits groupes, jouent entre eux, glissent sous l'eau, puis surgissent avec des sauts impressionnants et disparaissent au bout de quelques minutes ou bien plus pour certains.

Romain, pour qui c'est un baptĂŞme, les filme, Ă©bahi, Ă  la GOPRO. Nous essaierons d'ajouter plus tard un lien avec quelques-unes de ses images.

Le nombre de dauphins, la netteté avec laquelle nous les voyons et la durée de leur présence autour de nous sont réellement incroyables. P1060836blog.JPG P1060840blog.JPG

La houle, de travers, passe à 2 mètres dans la matinée, puis s'établit à 3 mètres, pour le reste de la traversée, ce n'est pas du tout marrant. Le vent forcit à 10, 15, 20 et enfin 25 nœuds avec des pointes à 30, 35. Les repas sont compliqués à préparer et avaler et l'on renversera nourriture et boissons.

La vitesse est de 7, puis 8 nœuds, ce qui est plus qu'honorable pour notre Bavaria.

Dans l'après-midi, un oisillon jaune, ressemblant fortement à un canari s'invite à bord. Il passera la nuit à l'intérieur, après avoir comme Boucle d'Or testé le confort de la plupart des cabines, matelas, tables et filets. Puisque vous vous posez certainement la question, voilà la réponse : oui, les canaris sont bien originaires des îles Canaries vers lesquelles nous voguons.

02/11/2013

Les conditions de navigation sont franchement inconfortables et fatigantes. De plus, même équipés de gilets et de harnais et en se tenant fermement, on arrive à se cogner très facilement.

Vers 3 heures du matin, l'imprévu pas bienvenu : Romain découvre, en se levant, que le sol du carré est plus que très humide : de l'eau arrive par petites giclées depuis notamment le dessous des meubles de cuisine et inonde le carré...

En bon marin (même s'il pensait d'abord que c'était une bouteille d'eau qui fuyait après avoir valdingué dans le bateau), le capitaine goûte l'eau et elle se révèle salée. Il faut vite trouver d'où elle vient car il ne devrait pas y avoir d'eau de mer à l'intérieur d'un bateau ! C'est stressant, surtout pour la capitaine en second qui n'apprécie pas du tout la situation. Nous épongeons tant bien que mal et le commandant finit par trouver la source du problème : le tuyau d'évacuation de la douche s'était débranché et embarquait de l'eau à chaque embardée du voilier...

Les garçons pompent pour évacuer l'eau, le danger est écarté mais ils continueront à pomper régulièrement tout au long de la journée jusqu'à vider complètement les fonds de cales.

Notre jaune passager clandestin nous quitte au lever du jour, frais et dispo . Ce n'est pas le cas du capitaine en second qui se coltine une crise douloureuse aux cervicales, irradiant aux épaules, nuque et tête. Attendre que ça se calme, en s'aidant d'ibuprofène, il n'y a que cela à faire...

Le vent faiblit puis se relève un peu plus tard.

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Le capitaine se fait doucher en fin d'après-midi par une énorme vague et il se met à pleuvoir en suivant.

Nous arrivons enfin à la marina d' Arrecife, sur l'île de Lanzarote vers 19 H 00, il fait nuit. Le temps de faire les formalités habituelles, de manger un morceau et nous allons nous coucher pour essayer de récupérer de notre navigation mouvementée.

03/11/2013

Les Canaries (archipel espagnol composé des îles de Lanzarote, Fuerteventura, Grande Canarie, Tenerife, El Hierro, La Gomera et La Palma), ont des caractéristiques très différentes d'une île à l'autre.

Paysages arides ou à la végétation luxuriante, volcans, champs de lave noire, forêts, montagnes, magnifiques plages de sable fin, blond ou noir, piscines volcaniques, le choix est vaste.

Balades ou randonnées, sports nautiques, observation des dauphins ou des baleines comme à Gibraltar, sites archéologiques, musées, artisanat, petits villages traditionnels, voici un aperçu des activités proposées tout en n'oubliant pas que les températures sont ici, clémentes toute l'année.

Les principales spĂ©cialitĂ©s culinaires locales sont : les papas arrugadas (pommes de terre ridĂ©es), le vin, les fromages de chèvre, le miel de palme et le gofio (mĂ©lange de cĂ©rĂ©ales grillĂ©es).

On peut y rencontrer des lézards géants et l'arbre endémique, rescapé de temps anciens est le drago (dragonnier).

Les Canaries, selon certains, seraient les vestiges de l'Atlantide engloutie et selon d'autres, hypothèse plus réaliste, la partie émergée d'immenses volcans sous-marins.

Les premiers habitants s'appelaient les Guanches, venus d'Afrique du Nord vers 200 avant J-C.et l'archipel est espagnol depuis le XVème siècle.

D'un point de vue scientifique, les Canaries possèdent 2 observatoires astronomiques avec l'un des plus grands télescopes du monde.



Rapide présentation terminée, notre première halte est donc Lanzarote. Environ 100 000 habitants pour cette île aux 300 cônes volcaniques, aux paysages naturels très singuliers, champs de lave ainsi que quelques vallées plantées de palmiers. L'île a d'ailleurs été déclarée réserve de Biosphère par l'UNESCO en 1993. Les différentes forteresses qui sillonnent l'île sont les témoins d'un passé récent (mais révolu) où l'activité principale était de défendre Lanzarote contre les attaques de pirates.

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L'empreinte très forte de l'artiste César Manrique ajoutée à la douceur des plages et du climat font de l'île une destination privilégiée des vacanciers.

Retour à Arrecife où il pleut ce matin, ce qui ne nous empêche pas de nous balader, notamment sur le front de mer en évitant les paquets de mer qui parfois déferlent malgré les digues, et de nous poser ensuite dans un bar à tapas, ne pouvant acheter de produits frais, aujourd'hui dimanche.

Tout est noir : la terre, les trottoirs, les murets Ă  base de roche volcanique, la pluie accentuant le phĂ©nomène, c'est très sombre et insolite.

La ville, dont l'allée principale est bordée de palmiers, n'est pourtant pas désagréable. Un petit lac, le Charco de San Gines et ses bateaux de pêche à l'intérieur de la cité, possède un charme fou.

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L'après-midi étant moins arrosée, nous commençons à faire sécher toutes les affaires mouillées, tentons de réparer la pompe intérieure qui semblait ne pas bien fonctionner mais est en fait parfaitement opérationnelle (c'était juste une erreur d'appréciation, la pompe ne se déclenchant qu'au-delà d'un certain seuil d'inondation, nous le saurons pour la prochaine fois si cela devait se reproduire).

La marina est en travaux, les bruits liés au chantier commencent très tôt le matin pour se terminer très tard dans la nuit. Une éolienne bruyante sur le bateau voisin complète le tableau et fait passer une nuit quasi-blanche à Romain. On ne capte pas le wi-fi à bord et devons aller à la capitainerie par un dédale de pontons flottants et branlants d'où l'on voit des dizaines de poissons tropicaux, l'eau étant très claire.

Nous retrouvons des bateaux et leurs membres d'équipages  : yanneraud, seawards et échangeons entre autres sur les problèmes rencontrés en navigation, (moteur ne fonctionnant plus en marche avant pour le premier par exemple). Notre fils fait connaissance avec le jeune couple d'équipiers français atypiques d'un petit voilier jaune.

04/11/2013

Il fait très beau et très chaud.

A nouveau, le capitaine pense avoir un souci avec les 2 dents récemment soignées en Espagne, qui sont redevenues sensibles au chaud et au froid. Un autre rendez-vous s'impose à Tenerife.

Rachat de 3 pare-battes (protections extérieures) : l'un perdu lors de notre dernière traversée et un autre complètement aplati, ainsi que divers accessoires d'accastillage et de snorkeling, sans oublier de la nourriture et un peu de vin espagnol (alcool et tabac sont moins chers aux Canaries).

Nous avons cherché des informations sur la chasse sous-marine mais cela est compliqué : il faut un permis, un certificat médical et les zones autorisées sont très pauvres en poissons.... Romain va donc, dépité, simplement faire du masque/tuba et découvre une multitude de poissons exotiques et colorés, comme sous les tropiques et apprécie quand même.

Dans le port, il y a toujours curieusement beaucoup de vent alors que l'océan est calme, point confirmé par 2 voiliers à peine arrivés, ayant navigué au moteur.



Les garçons passent leur temps à la capitainerie sur ordinateur, tablette ou téléphone pendant que madame fait les lessives, la vaisselle, les repas, vide et sèche le coffre du carré qui a vu beaucoup d'eau... Nous quitterons Arrecife demain.

Une nouvelle fois, essais téléphone satellite avec le vendeur pour le capitaine (c'est encore et toujours un demi-succès car nous n'arrivons pas à recevoir les fichiers météo) et discussions avec ses 2 lieutenants.

Le capitaine commence à réaliser que la traversée de l'Atlantique approche à grands pas.

05/11/2013

Le Bavaria 50 de location, à côté de nous, part à fond les manettes, mais comme il y a du vent, il va toucher le voilier en face, n'arrive pas à redresser, fait des manœuvres incohérentes en se dirigeant sur d'autres embarcations, malgré les conseils avisés de notre capitaine, en anglais (ce sont des russes). Le marinero présent réussit à les amarrer en bout de quai, le bateau se redresse alors et il peut enfin repartir, sous les yeux attentifs des autres équipages, armés de leurs pare-battes... Il y a toujours de l'animation dans une marina...

A déjeuner, barbecue de dorades et de sardines (achetées) et aussitôt après, nous démarrons le moteur et quittons notre emplacement, sans problème particulier, en direction du Sud de l'île.

En sortant du port, nous passons devant le château San José / Musée d'art contemporain puis San Gabriel / futur Musée d'histoire.



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Après avoir dépassé la pointe du papagayo (perroquet), nous jetons l'ancre à 17 H 00 devant la superbe plage de las mujeres (des femmes). C'est une succession de criques de sable doré où quelques voiliers sont déjà au mouillage. La vue est superbe.

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Romain souhaitant aller faire un petit tour, gonflage et mise à l'eau de l'annexe, installation du moteur qui, après avoir démarré une première fois et malgré les innombrables tentatives, refuse de reprendre du service... Les garçons sont déçus et énervés. Nous irons voir un mécano à Tenerife.