08/04/2014

Toujours beaucoup de pluie dans la nuit. Romain, notre fils, arrive de Toulouse en début d'après-midi juste après Maud son amie, en provenance de Lima. Malgré l'attente très longue pour la récupération des bagages de Romain, nous sommes bien sûr ravis à l'idée de passer un grand moment ensemble.

Après un court arrêt au bateau, Décathlon et Carrefour nous verront passer pour quelques achats. La capitaine en second se fait même un petit plaisir : un somptueux bouquet de fleurs tropicales pour la modique somme de 4,77 euros, pas la peine de s'en priver !

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Retour à la marina où nous commandons des pizzas à emporter pour le repas du soir. Rendez-vous est pris en parallèle pour un contrôle du gréement à la fin du mois.

Les grands enfants étant fatigués, nous ne nous coucherons donc pas tard.

09/04/2014

Une nouvelle fois (mais à 4 cette fois), nous partons en annexe au marché de Pointe-à-Pitre puis nous occupons de la douane départ.

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Les Saintes / Guadeloupe

Après déjeuner, nous quittons la marina.

10/15 nœuds de vent, 6 nœuds de vitesse en moyenne et nous arrivons au bout de 4 heures de navigation, aux Saintes. Pas de place devant l'îlet à Cabri, ni devant le Pain de Sucre, la rançon du succès ! Nous prenons une bouée dans la baie mais le bateau remue énormément. Après écaillage et vidage par les enfants des Balaous (poissons sauteurs au long bec rigide) achetés sur le marché avec du thon, ainsi que du saumon de super(marché), l'ensemble sera grillé au barbecue ce soir. Essai pas très concluant pour les balaous, malgré une marinade réussie de Romain et une chair fine : trop de petites arêtes gâchent un peu le plaisir.

10/04/2014

De l'avis général, le mouillage était excessivement rouleur.

A 8 H 30, Maud et Romain partent visiter le Fort Napoléon et son jardin botanique. Le capitaine et son second se rendent un peu plus tard au village de Terre-de-Haut. Pain frais et Tourments d'amour seront ramenés à bord par chacun des 2 couples mais l'air marin ouvre l'appétit, c'est bien connu (sauf en cas de mal de mer).

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Nous déménageons pour quelques heures et nous amarrons à la seule bouée disponible de l'îlet à Cabri. Masque/tuba pour les jeunes (qui découvrent, émerveillés, plein de poissons multicolores)

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Beau grégoire

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Cardinal rayé

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Demoiselle à queue jaune

puis pour le capitaine et enfin, bain depuis la plage pour tous les quatre, sous un soleil éclatant.

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La capitaine en second a vraiment un faible pour cet archipel, sa baie magnifique (la 3 ème plus belle du monde après celles de Rio et d'Along), ses îlets, tous différents, son bourg ravissant, les vues sublimes depuis le haut de ses (petits) sommets et quand en plus, le soleil est de la partie...

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Goûter et départ à 16 H 15 pour la Martinique. Nous voyons un dauphin isolé sauter devant nous pour nous saluer.

Au départ, les conditions de mer sont bonnes, puis la houle devient franchement désagréable et ce sera donc sandwich pour tout le monde.

A la nuit tombée, la capitaine en second découvre de l'eau sur le plancher de la cabine arrière inoccupée, situation qu'elle déteste surtout quand, une nouvelle fois, c'est d'eau de mer qu'il s'agit. Diagnostic fait : la fuite vient du compartiment moteur, plus précisément d'un collier plus très étanche sur une durite. Avec la gite importante, l'eau a fini par pénétrer dans la cabine. Pompage de l'essentiel et surveillance régulière pendant la navigation, rien de très grave finalement.

Nous nous apercevons très vite que les lumières à l'avant et à l'arrière du bateau ne fonctionnent pas. Nous mettons donc le feu de mouillage pour signaler notre présence et rajoutons la lumière de pont à chaque croisement de bateau.

11/04/2014

Le vent mollit de plus en plus, le courant est contre nous et nous fait perdre deux nœuds de vitesse, nous naviguons donc moins vite que prévu. La lune va se coucher un peu avant 3 H 00 du matin au moment où l'on évite de justesse un grain. Nous croisons plusieurs voiliers et cargos au cours de la nuit.

La Martinique

Nous sommes devant la baie de Fort-De-France vers 6 H 30 du matin, puis passons devant les anses d'Arlet, le Rocher du Diamant (la houle est toujours très présente)

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et nous posons vers 11 H 30 dans la baie du Marin (le cul-de-sac).

Après le déjeuner, les filles vont faire quelques courses à Leader Price, (le seul supermarché à avoir un quai pour les annexes) et les garçons vont voir le mécano avec le moteur d'annexe défectueux puis s'occupent de la douane avant que nous ne levions l'ancre.

Nous arrivons dans la baie de Sainte-Anne à 16 H 00. Maud et Romain font du snorkeling pendant un grand moment, poissons et coquillages sont au rendez-vous. Ils essaient aussi, sans y parvenir, de suivre une tortue à la nage, aperçue depuis le bateau. D'autres nagent dans la baie, on les entend « souffler » quand elles sont très proches de nous.

Coucher tôt : le capitaine n'a pas trop dormi et la capitaine en second a dormi une heure la nuit dernière et trois heures celle d'avant, donc un peu de sommeil en retard.

12/04/2014

Sainte-Anne est connue pour être un « bon »mouillage : cela s'avère exact une fois de plus. Bonne nuit récupératrice pour tout le monde.

Après un petit tour masque/tuba matinal des enfants, nous allons tous au marché de Sainte-Anne. Daurade coryphène et autres douceurs rempliront notre cabas.

Le barbecue de poisson à la sauce créole sera unanimement apprécié.

Romain et Maud retournent voir les poissons très colorés et en ramènent quelques-uns.

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Papillon Kat Zié

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Poisson chirurgien

Romain se met à l'écaillage et au vidage, fastidieux ; la chair consommable se réduit comme peau de chagrin mais sera quand même poêlée et dégustée au repas après acras et boudins créoles.

13/04/2014

A 9 H 00, premier départ vers la baie du Marin, après une longue douche corps et cheveux. Plein des réservoirs d'eau, gas-oil pour le voilier, essence et huile pour le moteur de l'annexe, pain et douane où l'attente est longue (nous sommes dimanche matin, beaucoup de bateaux de location sont en partance et le bureau est fermé l'après-midi).

Sainte-Lucie

Vrai départ à 11 H 15 pour Sainte Lucie. 15 nœuds de vent, houle de 1 mètre, vitesse : 6,5 nœuds de moyenne.

Posés à une bouée de Marigot Bay à 17 H 00 avec l'aide d'un boy boat, bientôt rejoint par d'autres vendeurs, (dont notre connaissance Michael et sa chaîne en or) qui ont tous quelque chose à proposer : fruits, taxi, miniatures de tortue,...

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L'endroit est toujours aussi paradisiaque, un décor de rêve.

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Après un bon steak sur le bateau, les enfants vont boire un cocktail au célèbre restaurant local. A leur retour, Romain testera les moustiques du cru, que l'absence de vent rend plus virulents.

14/04/2014

Réveil avec la sensation d'être dans son lit, à la maison, tellement l'eau est calme et la baie abritée.

Tôt le matin, Maud et Romain prennent l'annexe pour une petite virée masque/tuba où ils ont encore la sensation d'être dans un aquarium.

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Poisson chirurgien

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Eponges et coraux

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Demoiselle à queue jaune

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Demoiselle à queue jaune

Les formalités de douane (entrée/sortie) nous prennent beaucoup de temps et nos passeports ne sont même pas tamponnés (absence de la personne habilitée).

Nous partons enfin à 10 H 10, passons devant Castries la capitale, où sont amarrés 3 paquebots, puis l'anse Cochon, l'anse Laraye, la Soufrière et les deux pitons de l'île.

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L'anémomètre fonctionne au début par intermittence, puis se décide à nous redonner les bonnes informations.

Saint-Vincent et les Grenadines

Nous apercevons au loin l'île de Saint-Vincent, le ciel commence à se couvrir de nuages et la gite est importante.

Notre fils installe des lignes à la traîne mais aucun poisson ne se laissera prendre.

Le vent forcit, nous dépassons 7,5 nœuds de vitesse, malgré la réduction des voiles.

A 16 H 00, nous longeons enfin l'île très verte de Saint-Vincent, moment attendu depuis le mois de Décembre.

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L'événement du jour sera la baleine que nous voyons tous les quatre bien distinctement, à quelques dizaines de mètres de nous, devant une petite baie ; même si la vision est éphémère  : 2 ou 3 secondes à peine, elle marque notre rétine de manière indélébile et ce sont des instants d'une grande intensité.

A 18 H 00, après un premier essai raté (ancre pas crochée par une vingtaine de mètres de fond), nous sommes posés : ancre + corde avec l'aide d'un boy boat (les rares bouées sont déjà prises). Le capitaine part ensuite en barque avec le même gars pour les formalités douanières. Cela lui prendra plus d'une heure après avoir dû prendre un taxi et payer pour le bateau et pour chaque passager.

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Pendant ce temps, plusieurs boat vendors se succèdent à notre voilier, dont un particulièrement pénible à qui l'on achète une papaye qui se révélera ma foi, excellente.

Nous sommes à Wallilabou Bay et la musique (33 tours?), reggae essentiellement, nous accompagne tout au long de la soirée. Le site, mélange de bicoques en tôle, de superbes villas sur les hauteurs, de cocotiers, barques de pêcheurs, catamarans de location, est très typique, sans oublier la statue d'un pirate (le film : Pirate des Caraïbes a été tourné ici).

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L'île était déjà habitée à la période méso-indienne (-5000 ans avant notre ère), puis au néo-indien (indiens Arawaks, comme sur beaucoup d'autres îles des Caraïbes). L'île fut découverte (une de plus) et baptisée par Christophe Colomb en 1498. Saint-Vincent est une île indépendante depuis 1979 (après avoir été anglaise depuis la fin du XVIII ème siècle et même un peu française et hollandaise au XVII ème), mais faisant partie du Commonwealth. Sa capitale, Kingstown, très British, aux maisons géorgiennes et aux rues à arcades, possède notamment un beau jardin botanique datant de 2 siècles, dont un fromager planté par Bligh. La langue officielle est l'anglais. Elle est également appelée Breadfruit Island, l'île aux fruits à pain en mémoire des plants de cet arbre, en provenance de Tahiti, introduits par le capitaine Bligh, après l'épisode des « révoltés du Bounty » Les habitants de Saint-Vincent, descendants d'esclaves pour la plupart, (l'île a d'abord attiré les indigènes puis les esclaves noirs en fuite -nègres marrons-) vivent essentiellement en bord de mer, l'intérieur de l'île étant très accidenté, montagneux et recouvert de forêts. Avec des sols volcaniques très riches : banane, coco et arrow-root (herbe aux flèches) sont les principaux produits exportés. Le volcan la Soufrière, fit 2000 morts en 1902, 2 jours avant l'éruption de la Montagne Pelée en Martinique et s'est réveillé en 1979, son ascension étant interdite depuis. Par contre, les cyclones descendent rarement jusqu'ici.

Saint-Vincent et les Grenadines, c'est un état archipel de 32 îles et cayes (récifs coralliens), situés entre Saint-Vincent et Grenade. Paradis, éden, tous les clichés sont réunis ici, tout y est harmonieux : le ciel et l'eau, les sables très blancs, les sites exceptionnels pour le snorkeling et la baignade. Îles sauvages, presque désertes, végétation abondante,...

15/04/2014

Départ à 9 H 00 pour l'île de Bequia (se prononce Békoué) où nous arrivons vers 11 H 30 à l'Admiralty Bay ; le vent était à 15/20 nœuds et le bateau a pas mal gité sous les nuages. Bequia est la plus grande des Grenadines, particulièrement prisée dans les années 1800 par les chasseurs de baleines. Elle est bien sûr réputée à l'heure actuelle pour ses nombreuses plages dont certaines sont bien abritées dans de très belles criques.

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A 13 H 00, un boat vendor vient nous proposer des langoustes et nous lui en achetons deux que nous ferons cuire ce soir.

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Maud et Romain partent en début d'après-midi faire du snorkeling et ramènent plein de photos, un poulpe et quelques épines d'oursins (Romain).

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Girelle tête bleue

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Poisson chirurgien

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Poisson fée (à vérifier)

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Rouget volant

Nous allons ensuite au village typique de Port Elizabeth, ses maisons, ses stands de bibelots et autres fanfreluches tenus par des rastas, ses restos/bars en bord de mer longeant un trottoir aménagé où nous pouvons voir de nombreux poissons de toutes tailles, frétiller dans l'eau. C'est un petit port d'une île où la baleine avait une place essentielle. En effet, après la chasse, la baleine est dépecée, sa viande est consommée (gros steaks), les côtes et les os récupérés et mis en décoration sur des façades. Nous contemplons d'ailleurs, interloqués, un bar/restaurant avec notamment des côtes de baleines en guise de porte et des vertèbres en guise d'assise de tabouret, étonnant, non ?

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Quelques achats de fruits et légumes, pain de mie et tee-shirt plus tard, retour au bateau où les langoustes au barbecue à la chair délicieuse, sont savourées et le poulpe préparé pour le lendemain.

Nous avons à ce moment-là la confirmation que la chasse sous-marine est maintenant interdite de l'île de Sainte-Lucie à celle de Grenade (le Sud de l'arc Antillais), ce qui explique la richesse des fonds et la sérénité de ses habitants...Tout le matériel est rangé en suivant.

16/04/2014

Nuit houleuse. A 8 H 00, les grands enfants prennent masque et tuba pour une petite promenade aquatique.

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Poisson coffre

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Murène

A 9 H 30, départ vers l'île de Canouan, toujours 15 à 20 nœuds de vent, mais la gite plus importante que d'habitude se traduit par un mal de mer chez Maud. Le « Mercalm » de la pharmacie de bord montre vite son efficacité. Nous passons au large de l'île Mustique. Cette dernière, entourée d'îlets et de bancs de coraux est depuis 1958 la propriété d'un riche aristocrate britannique qui a transformé une maison de planteurs du XVII ème en un hôtel/restaurant de luxe. On trouve sur l'île de la culture de coton, des manguiers, des arbres à pain mais aussi de magnifiques villas de milliardaires et autres célébrités : de Mick Jagger à la princesse Margaret. Le Basil's Bar sur pilotis est paraît-il un des musts des Caraïbes.

Nous voilà ancrés à 13 H 15 pour la pause déjeuner à Charlestown Bay, dans une toute petite île où un très beau et grand voilier noir en bois est déjà au mouillage. Le nom de Canouan vient d'une espèce de tortue marine du même nom.

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Nous repartons et assistons au décollage d'un Global Express depuis la mini piste de l'aéroport, un parmi les quatre avions privés présents à ce moment-là : un Falcon 7x, un Gulfstream 550 et un autre Global Express, petits jouets de milliardaires à 50 millions de dollars US pièce, minimum ; encore un site pour personnes « très aisées ».

Désirées Tobago Cays, nous voilà !

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Petit Rameau, Petit Bateau, Barabal (charmants non?), Jamesby et Petit Tabac sont les noms des îlots inhabités mais servant de repères aux bateaux, qui émergent doucement de l'eau, à l'abri d'une barrière de corail. C'est une zone protégée, déclarée réserve naturelle pour le plus grand plaisir des plongeurs palmes/masque/tuba.

Nous faisons le tour des Tobago Cays à 17 H 00 mais au vu du balancement des mâts de la cinquantaine de bateaux installés,

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nous décidons de pousser jusqu'à l'île proche de Mayreau et nous posons l'ancre à Salines Bay près d'un énorme catamaran dont le groupe électrogène (heureusement éteint pour la nuit) est extrêmement bruyant. Mayreau, autre île privée protégée par une grande barrière de corail.

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A 18 H 00, les jeunes partent en annexe à la plage d'où ils reviendront un peu avant 21 H 00. Plage déserte mais avec quand même 2 personnes pour la surveiller.

17/04/2014

Encore une nuit courte.



Nous remontons l'ancre à 8 H 15 et nous posons dans le Parc Marin des Tobago Cays, ¾ d'heure après, devant un îlet entre Petit Rameau et Petit Bateau, le mouillage est superbe.

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Une première fois, nous montons dans l'annexe et visitons ce petit îlet : gros crabes, divers oiseaux et jeune iguane d'un vert intense nous donnent un petit aperçu de ses êtres vivants. Des tee-shirts de toutes les couleurs sont à la vente, pendus entre deux arbres ainsi que diverses babioles.

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Nous reprenons l'annexe pour essayer de voir les tortues puisqu'il y a une zone délimitée d'observation de ces animaux marins. Une fois équipés, Romain et Maud en voient plusieurs (plus un requin pour Maud) ; le capitaine et son second, pas cette fois-ci (il faut dire que certains visiteurs les suivent de tellement près qu'ils finissent par les faire fuir), mais il y a quand même lambis, poissons, oursins à contempler. La deuxième tentative, après déjeuner, sera la bonne, avec un changement d'équipement masque et tuba) et l'aide de Romain dans l'annexe. Observation donc d'une jeune tortue à un mètre de fond, en train de brouter l'herbe avec application, pas du tout effrayée par notre présence, certes silencieuse. La capitaine en second, pour qui c'est une première, apprécie énormément.

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Beau grégoire

Autre site ensuite pour le capitaine et les deux jeunes où les fonds sont encore bien plus riches (raie manta,..).

Entre deux, achat de tee-shirt des Tobago Cays à un boat vendor pour Monsieur et Madame.

Retour au bateau, le ciel s'obscurcit, il commence à pleuvoir. Maud galère avec le démêlage de ses cheveux. En soirée, nous descendons à terre pour le barbecue de langouste/poisson et légumes réservé en matinée : un délice. La pluie et le vent n'arrivent pas à gâcher le repas pris à l'extérieur, heureusement, nous avions un parapluie !

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Le vent forcit (25 noeuds) à peine rentrés sur Lilovan. Plusieurs voiliers se sont ancrés vraiment tout près de nous, nous rajoutons 5 mètres de chaîne pour ne pas taper dans le cata devant nous, qui partira finalement, quelque temps après. Nous avons encore perdu le bouchon de l'annexe.

18/04/2014

Nuit difficile : à cause du vent, la sérénité n'est pas au rendez-vous, si nous pensons être bien ancrés, quid de nos proches voisins ? Bref, peu ou mal dormi. Au matin, le vent est toujours là, un peu moins fort mais il a chassé les nuages et le soleil est revenu.

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Nous retournons, à travers l'îlet cette fois au dernier spot d'hier. Nous découvrons plusieurs iguanes, adultes, qui prennent le soleil. Nous nous mettons ensuite tous à l'eau avec masque, tuba et plomb pour trois d'entre nous. La capitaine en second est ravie : une multitude de poissons est au rendez-vous, de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles, c'est un véritable festival aquatique et c'est inoubliable ! Masque et tuba ne prenant pas l'eau, panique absente : elle profite donc, comme les autres, de ces fonds translucides et de leurs occupants.

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Poisson ange

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Sergent major, Demoiselle à queue jaune, ...

Nous rentrons déjeuner sur le bateau et dans l'intervalle, un nombre impressionnant de bateaux à moteur s'est posé et/ou se pose dans le mouillage (nous sommes samedi, le week-end de Pâques). Nous levons l'ancre en suivant pour Union Island après être passés à droite de Palm Island, îlot privé avec hôtel et cocotiers mais où quand même, le mouillage reste possible.

A 14 H 30, nous sommes posés à Clifton Harbour, Union Island. Autre lieu paradisiaque : barrière de corail à bâbord, idem à tribord, eau d'un bleu turquoise à un vert émeraude, petite maison posée au milieu, une image de rêve en chasse une autre...

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Union Island est une île montagneuse et élevée, pour certains la plus belle des Grenadines. Direction le village de Clifton, pour les formalités douanières de sortie, nous ne pensions pas que, pour cause de jour férié, la « note » serait aussi salée. La rue principale du bourg est très animée, beaucoup de monde, musique à fond et nombreux marchands de produits alimentaires. Nous achetons poulet ainsi que quelques fruits et légumes, il y a même une banque et une boulangerie. Pendant ce temps, les jeunes ont trouvé une « source » de coquillages vides de lambis. Nous nous retrouvons ensuite et allons prendre un savoureux jus de fruits fraîchement pressé à un bar/restaurant le long de la jetée. Encore une fois, le wi-fi annoncé ne tient pas ses promesses. Nous jetons un œil aux 4 ou 5 requins adultes qui s'ébattent dans le bassin d'un hôtel voisin. Au-dessus, la pancarte en anglais : interdiction de se baigner !

A 18 H 00, soit juste avant la tombée de la nuit, l'ancre décroche. Elle est donc relevée et reposée. Nous commençons demain matin la remontée vers la Guadeloupe, bien plus au Nord et n'irons pas jusqu'à l'île de Carriacou, dépendance de Grenade, la plus au Sud de l'arc Antillais.

19/04/2014

Après une nouvelle nuit au sommeil très superficiel : prêts à nous lever en toute hâte en cas de dérapage de l'ancre, car le vent est violent et les fonds remontent très vite, nous quittons l'île à 10 H 20. Le capitaine en second a préparé les repas suivants. Les 15/20 nœuds habituels de vent sont là ainsi que la houle annoncée entre 2,50 et 3 mètres : nous nous faisons allègrement brasser. Nous dépassons Pigeon Island, Petit Nevis, puis faisons le tour du mouillage de Friendship Bay sans nous y arrêter en raison de la trop grande agitation de l'eau. C'est dans cette baie, que des pêcheurs charpentiers construisent toujours des baleinières.

Nous repartons donc vers Admiralty Bay, en espérant y trouver une place, car une régate s'y déroule durant les 3 jours du week-end de Pâques. Un peu avant 17 H 00, nous sommes posés.

20/04/2014

Dimanche de Pâques : debout à 6 H 00. Une importante houle de travers a bien gâché la deuxième moitié de la nuit et les jeunes souffrent de la chaleur dégagée par le chauffe-eau situé sous leur matelas.

Un boy vendor nous propose 2 baguettes à environ 6 euros : grosse arnaque mais nous prenons quand même. Départ à 7 H 20 précises. Le CROSSAG pour la Martinique annonce un BMS : avis de Grand Frais, Force 7 finissant ce jour à 12 H 00, avec une houle de 2, 60 à 4 mètres, le vent faiblissant ensuite à Force 6.

Jus de fruits renversé jusque dans la cabine (petit hublot du cockpit ouvert) avant 8 H 00 : une idée du confort de la navigation. En fait, le vent n'est pas très fort pour l'instant mais nous sommes beaucoup « secoués ».

Un remorqueur tire une barge chargée ainsi qu'un ferry, oui, oui, c'est possible.

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Nous longeons l'île de Saint-Vincent où nous sommes abrités, plus tard celle de Sainte-Lucie, entre les deux, par moments, la houle est très désagréable, Maud n'est pas très bien.

Le plafond est nuageux, la journée très longue et les repas olé-olé.

La nuit tombe, pas de lune, il fait très noir. Nous croisons plusieurs voiliers, essuyons quelques averses et prenons à plusieurs reprises des paquets de mer.

Nous nous posons dans la baie de Sainte-Anne, sous la pluie, vers 23 H 45, fatigués mais contents d'être arrivés en Martinique, après plus de 17 heures de navigation.

Martinique

21/04/2014

Le ciel est uniformément gris ce matin, il pleut fréquemment et d'ailleurs nous faisons le plein des réservoirs d'eau sous la pluie, avant de faire in extrémis avant l'heure de la fermeture, les formalités douanières et quelques courses rapides dont du pain, difficile à trouver : jour férié et il est midi.

Déjeuner au Mango Bay, l'incontournable du Marin ; manque de chance le wi-fi ne fonctionne pas puis retour au bateau. Le capitaine, qui a reçu de la cendre chaude dans l'oeil, toujours gêné dans l'après-midi, n'était déjà pas en très grande forme ce matin.

En tout début de soirée, Romain et Maud vont aux « Happy Hours » du restaurant et reviennent un peu plus tard.

Coucher tôt car demain, une longue navigation (dont une nuit complète) nous attend.

22/04/2014

Deuxième nuit calme.

Marché, boulangerie, supérette, atelier du mécano, capitainerie, magasins d'accastillage sont les différentes haltes de la matinée. Le moteur sera réparé puis revendu et nous serons théoriquement remboursés à ce moment-là. Romain et Maud vont en annexe faire une courte visite de la mangrove et de ses crabes.

Après manger, le capitaine installe l'AIS fraîchement acheté et nous partons (l'AIS : Automatic Identification System est un système d'échanges automatisés de messages qui permet de connaître l'identité, le statut, la position et la route des navires se situant dans la zone de navigation).

Il est 14 H 40. Très vite, une houle violente s'installe. L'AIS fonctionne finalement de manière partielle au bout de nombreux essais, mais on a perdu toutes les autres fonctions de l'écran Raymarine (dont le radar) et n'ayant plus que le GPS de la tablette, devons entrer les coordonnées de position manuellement, de temps en temps ; les informations sont décalées et donc pas fiables.

Dîner sur le pouce ou plutôt entre le pouce et l'index !

Le vent se calme à l'approche de la pointe de la Martinique que nous dépassons à 21 H 30, mais pas la houle. Maud va se coucher, le capitaine s'allonge dans le cockpit et Romain va un peu plus tard dormir dans sa cabine.

23/04/2014

Un peu après minuit, le capitaine se réveille, il descend à l'intérieur du voilier avec la capitaine en second et se met devant la table à cartes où ils échangent sur les localisations de bateaux transmises par l'AIS. A ce moment-là, une vague beaucoup plus forte que les précédentes et c'est un vol plané jusque dans la salle de bains pour le capitaine, qui se cogne alors violemment la tête contre l'encoignure de la porte et se tape également la cheville. La capitaine en second n'a rien pu faire pour le retenir dans sa chute. Gros moment de frayeur. Les enfants se sont réveillés en sursaut. Le chef est sonné, est vraiment sur le point de perdre connaissance mais ne sombre pas. Examen du crâne : bosse bien sûr mais pas de coupure, sang derrière l'oreille, mais c'est une entaille causée par la branche de lunettes, il bouge les mains normalement, est fatigué mais il n'y a pas d'incohérence dans ses propos. Soins de premier secours et le capitaine va ensuite s'allonger dans sa cabine.

Le vent en a profité pour s'accélérer (passage devant le volcan de la Dominique) ; Romain réduit la voilure avec l'aide de Maud et contrôle le bateau, pendant que la capitaine en second va rejoindre son époux pour le surveiller.

¾ d'heure après, pas de problème particulier détecté chez le blessé, si ce n'est un gros mal de tête omniprésent, « l'infirmière » remonte donc dans le cockpit et reste avec Maud (Romain s'est endormi à l'extérieur). AIS non mis à jour et radar absent rendent la navigation plus stressante.

Vers 4 H 30 du matin, Maud va se coucher et la cheftaine en second va réveiller son mari (pas plus de 2 heures de sommeil sans vérification en cas de soupçon de traumatisme crânien, c'est du moins ce qu'il lui semble).

Le capitaine (qui va un peu mieux) et son second sont à nouveau sur le pont pour la suite de la navigation. Petit déjeuner à 6 H 00. Romain nous rejoint un moment après.

Les Saintes/Guadeloupe

Nous nous accrochons à une bouée de l'îlet à Cabri, aux Saintes, à 8 H 40, soit exactement 18 heures après être partis, longue traversée (2 canaux) mouvementée, mais heureusement, plus de peur que de mal...

A 9 H 30, petit dodo pour les aînés (le capitaine a valdingué et la capitaine en second n'a pas dormi), balade en annexe pour les plus jeunes.

Préparation du repas, déjeuner et sieste collective. Romain et Maud vont ensuite au village d'où ils ramènent pain et tourments d'amour.

Bain, à chacun son style, celui du capitaine en second étant plutôt original aujourd'hui : 2 pare-battages installés par son fils lui servant de protection contre le courant et la profondeur.

Coucher de soleil depuis le Fort Joséphine pour les grands enfants, d'où ils reviennent après avoir vu des cabris en nombre et des bernard-l'hermites terrestres en nombre encore bien plus grand. La capitaine en second retourne avec eux pour découvrir ces derniers et c'est effectivement totalement impressionnant de voir ces crustacés décapodes, se déplaçant par groupes de plusieurs dizaines dans les sous-bois. C'en est presque effrayant ! Des dizaines de coquilles de toutes les formes, de toutes les tailles qui grouillent dans la nuit noire, avec des pinces parfois énormes, quand on réussit à les retourner.

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C'est une première pour tous les trois, nous n'avions jamais vu de cette espèce terrestre. Il paraît que ces pagures commencent à détrôner les poissons rouges en tant qu'animaux domestiques !

24/04/2014

A 7 H 30, nous dégustons pain et croissants frais livrés par LSM et libérons la bouée à 9 H 15. Romain teste une nouvelle fois la coupe tondeuse sur ses cheveux. Beaucoup de gite, petite pluie suivie de soleil, l'ancre est jetée environ 4 heures après devant l'îlet à gosier, pendant que la cuisinière prépare le repas.

L'imprévu du jour a lieu alors que nous déjeunons tranquillement : un voilier en acier est sur nous alors que nous ne l'avons pas vu venir, notre ancre a décroché en catimini et la proue puis le flanc de l'intrus frottent de plus en plus fort contre notre bâbord arrière. Branle-bas de combat : on essaie de repousser autant que faire se peut les assauts répétés du bateau avec les armes de fortune que sont les pare-battages. L'engin en ferraille sectionne une gaffe et son support, puis s'attaque au radeau de survie en endommageant sa caisse en plastique. Démarrage du moteur, remontage express de l'ancre et nous nous tirons de cette situation plus qu'inconfortable et très stressante, avec encore une fois plus de peur que de mal...

La Guadeloupe

Nous quittons l'endroit pour la Marina de Bas-du-Fort où nous nous amarrons à 15 H 30. Nous nous rendons ensuite à la capitainerie ou l'un s'occupe des formalités douanières et de la location de véhicule pour le lendemain pendant que l'autre règle le port où nous resterons quelques jours.

Lessive à la main du linge délicat pour la lingère. Ce soir, dîner en musique sur le bateau : de Brassens à Nougaro (Ô Toulouse), en passant par de la salsa. Les jeunes finissent la soirée à l'extérieur.

25/04/2014

Attente de la voiture durant près d'une heure puis direction : le spécialiste des radeaux de sauvetage à Pointe-à-Pitre avec le radeau de sauvetage dans sa boite abîmée pour un diagnostic sérieux et une remise en état ou un remplacement si besoin.

Lessives à la machine cette fois, pour madame.

Après le repas, les enfants vont visiter l'Aquarium de la Guadeloupe et font un arrêt au marché du Gosier ; ils reviennent en fin d'après-midi avec accras, beignets et petits cadeaux. La musique celtique d'un petit bar de la marina nous berce dans le bateau et nous nous couchons relativement tôt.

26/04/2014

La capitaine en second est réveillée avant l'aube, à 5 H 00.

Grand Marché du samedi à Pointe-à-Pitre en annexe

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Vente de crabes entremêlés.

puis Romain et Maud partent visiter la Fontaine aux Ecrevisses, le village de Vieux-habitants et se perdent sur le chemin du retour.

Le capitaine commence à bricoler sur le bateau : changement des joints sur les hublots qui fuient et son second entame le nettoyage intérieur du bateau. Nous voyons Gilles, notre ami skipper, régulièrement.

27/04/2014

Romain et Maud partent très tôt en annexe faire les dernières photos des maisons coloniales de Pointe-à-Pitre et reviennent pour le petit déjeuner.

Maud commence sa valise pendant que la capitaine en second s'attaque au nettoyage minutieux de tous les hublots et que les garçons font subir le même sort à l'annexe et au pont du bateau. Ensuite Romain s'occupe du remplissage de son grand sac et les bagages sont quasiment bouclés.

Déjeuner et départ pour l'aéroport en début d'après-midi : Maud retourne à Lima (via Miami) et Romain à Toulouse.

Après les avoir laissés au passage de la sécurité aérienne, nous reprenons la voiture et allons jusqu'à Sainte-Anne, la côte Atlantique et ses rouleaux plus qu'honorables (d'ailleurs envahis par les surfeurs), Le Moule et sa promenade maritime,Vieux-Bourg, Morne-à-l'Eau et son beau cimetière,...

Nous prenons ensuite le chemin de retour pour la Marina, où nous nous retrouvons à deux sur le bateau, après avoir été quatre pendant près de trois semaines...

Nous avons beaucoup navigué pour aller aux Grenadines (4 canaux majeurs dans chaque sens), avec une mer parfois très agitée, mais le Sud de l'Arc Antillais a tenu ses promesses et nous aurions vraiment regretté de ne pas pouvoir profiter de toutes ces îles aux lagons et plages de rêve, où les eaux cristallines recèlent de véritables trésors, juste pour le plaisir de nos yeux éblouis.