LA COSTA BLANCA 2

14/09/2013

ALICANTE Ce matin, avant de passer à nouveau à la pompe (il doit y avoir une fuite dans le réservoir !) nous en profitons pour aller faire nos courses au marché central et visiter un peu la ville.

La cité, fondée par les Carthaginois fut le centre de l'Empire Punique.

Le château de Santa Barbara, forteresse d'origine musulmane du XVIème Siècle, au sommet du Mont Benacantil, se dresse au dessus d'Alicante. Cette situation privilégiée, propice à l'installation humaine explique pourquoi l'on trouve dans la région des vestiges qui remontent à l'âge de Bronze.

Dans la vieille ville, la mairie, la Cathédrale San Nicolas (très massive), le Couvent des Petites Soeurs du Sang (original comme nom), l'Eglise de Sainte Marie, le Mercado Central sont les lieux les plus touristiques.

Plus récent, le Paseo de Espana, entièrement carrelé et bordé de palmiers-dattiers, est comparé par les locaux aux Ramblas de Barcelona. Il est effectivement très agréable d'y déambuler, à l'heure de la promenade.

Un vieux navire devenu restaurant à la fin de sa vie attire le regard, mais nous ne sommes pas sûrs qu'il soit d'époque.

Le marché couvert est pittoresque, avec ses allées poissons, ses allées fruits et légumes (ces dernières s'ouvrant derrière un escalier, nous ferons 2 tours du marché avant de les trouver)... et nous remplissons allègrement notre sac à dos.

Nous quittons le « quai d'attente » à bord de notre voilier, en fin de matinée. Il fait beau, la houle est la même qu'hier.

La petite île de Tabarca avec village fortifié, église, fort est un ancien refuge de pirates. C'est l'unique île habitée (par des pêcheurs) de la communauté autonome de Valence. Les eaux qui entourent cet ilôt ont été déclarées Réserve Marine de la Méditerranée. Nous voyons voiliers et bateaux à moteur installés au mouillage pour quelques heures.

Quant à nous, c'est le mouillage devant la marina Salinas (comme vous l'avez deviné, ce port gère d'énormes quantités de sel et nous voyons d'ailleurs une pyramide blanche) du port de Torrevieja que nous tentons.

La plupart des bateaux présents à notre arrivée lèvent rapidement l'ancre, ce qui nous permet de faire pareil, mais pour la reposer quelques dizaines de mètres plus loin et être ainsi mieux préservés de la houle.

C'était un bon choix, la houle s'est montrée particulièrement discrète et nous lui en sommes reconnaissants.

Un énorme voilier gris acier mérite la photo. Voir la taille des pare-battes, qui sont les mêmes que les nôtres (60/70 cm), pour imaginer la taille du bateau... Voir aussi le gréement qui a étonné le Capitaine.

15/09/2013

VERS CARTHAGENE Nous mettons les voiles (au propre et au figuré) avec un vent de face de force 4.

Nous sommes parallèles à la Mer Mineure, véritable mer intérieure séparée de la Méditerranée par une étroite bande de sable et comportant 5 îles.

La houle a changé de sens mais reste plus présente que jamais et le vent a forci : force 5, il se fait bien sentir.

La côte est à nouveau sauvage

Et on croise même des bateaux de pirates.

Pour finir, on passe devant l'énorme port industriel de Carthagène et son non moins énorme complexe pétrolier et on arrive 9 heures après être partis, à la marina, non sans encombre.

En effet, une rafale de vent particulièrement forte et bien sûr imprévue, surprend le capitaine et nous projette violemment sur le quai à l'atterrissage (pour ceux qui pensent que nous confondons aérien et maritime après une trop grande expérience professionnelle dans l'aéronautique, ils se trompent : le terme s'utilise aussi pour un bateau mais personne n'applaudit à l'atterrissage !). Marinero, mousse, amarres et pare-battage n'ont rien pu y faire : une éraflure sur le flanc bâbord du voilier sera le souvenir de ce petit frottement.

Carthagène fut fondée en 227 av J-C par Hasdrubal. Son frère, Hannibal (et ses fameux éléphants) s'en servit de base pour la traversée des Alpes et Scipion l'Africain prit alors la ville pour cible. Des fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour des objets datant du VIIème siècle av J-C.

Théâtre, amphithéâtre, augusteum (édifice religieux), colonnades, murailles (dont une punique) sont les vestiges de sa grandeur passée.

Voici un petit résumé de son histoire.

Une petite anecdote : Sir Francis Drake, pirate bien connu de sa majesté la reine Elizabeth Ire, vola les canons des collines environnantes et les expédia en Jamaïque (pirate sur mer et voleur sur terre, on ne se refait pas).

Lors de la guerre civile, la ville, républicaine, tint tête à Madrid durant de nombreux mois. Un refuge-musée en témoigne.

16/09/2013 CARTHAGENE

A l'unanimité, nous avions décidé la veille de passer la prochaine journée sur terre et non en mer à se faire « secouer » comme c'est le cas depuis...

En fait, le capitaine en second eut une nuit un peu atypique : vous connaissez le supplice de la goutte d'eau sur le front ? Et bien ce n'était heureusement pas sur le front mais sur le bras qu'une goutte d'eau salée est régulièrement tombée sur son bras tout au long de la nuit en la réveillant en sursaut à chaque fois. Explication du capitaine le lendemain matin : infiltration au niveau de la cadène de fixation de la ligne de vie (embruns, pour ne pas dire paquets d'eau ayant un peu humidifié le pont). Problème réglé (définitivement?) dans la matinée par le chef, mais la nuit fut quand même un peu courte pour certaine!

A peine fini de prendre notre petit déjeuner à l'intérieur du bateau, qu'on nous appelle (en espagnol) depuis le quai : nous avons droit à notre premier contrôle d'identité (avec vérification des documents remplis à la capitainerie) par la police espagnole.

Impression bizarre, surtout chez soi, à peine sortis du lit. Heureusement qu'ils ne sont pas venus toquer à 5 h00 du matin, comme ils l'ont fait pour un compatriote venu nous le raconter un peu plus tard : arrivé cette même nuit au port à 4 h00 du matin, ils sont allés le voir, juste avant son endormissement, un peu avant 5 heures et bien sûr, il n'avait pas encore fait les démarches administratives... Je pense qu' à sa place, nous n'aurions pas aimé non plus.

Pendant cette escale, nous avons l'occasion de discuter avec des voileux français qui viennent (pour l'un) et vont (pour l'autre) au Maroc. Nous commençons à réaliser que la plupart des compatriotes que l'on croise maintenant ne sont plus de simples touristes, mais des « voyageurs », comme nous.

La marina se trouvant très près de la ville, nous allons donc arpenter quelques-unes de ses rues et découvrir certains de ses bâtiments/monuments spécifiques.

Le premier prototype de sous-marin, inventé en 1884 par Isaac Peral devait être visible à quelques dizaines de mètres à peine de notre emplacement. Malheureusement, il a été enlevé et nous n'aurons donc pas le plaisir de voir cette création. Idem pour le musée d'archéologie sub-aquatique, non qu'il ait disparu, mais il est fermé le lundi et nous sommes lundi.

Nous nous rabattons donc sur le Palais Consistorial, le Grand Hôtel, la Capitainerie Générale et les façades de maisons de style baroque ou rococo.

Encore une ville que nous apprécions particulièrement, après Barcelone, Tarragone et Valence, même si les tailles et les patrimoines de ces 3 villes sont très différents ; juste des endroits où l'on se sent bien tout de suite et où cette impression perdure pendant toute la durée du séjour et même au-delà …

Malgré les accès wi-fi gratuits disponibles, annoncés dans chaque port, il est en réalité très difficile d'avoir des connexions de qualité. Nous en profitons donc quand cela est possible et c'est le cas à Carthagène.

Depuis que nous avons levé l'ancre de notre port d'attache dans l'Aude, il nous arrive aussi quand la mer n'est pas trop formée en navigation (ce qui n'est pas si fréquent depuis notre départ), de lire ou s'occuper au Sudoku (jeu en forme de grille où des chiffres sont à remplir) pour le capitaine et mots croisés pour le capitaine en second, (qui n'avait pas fait de grille depuis des années, pour ne pas dire des dizaines d'années).

La seule différence pour la suite, c'est que l'achat de grilles de sudoku en Espagne, au Maroc, au Pérou ou en Argentine ne devrait pas poser de problème : les chiffres sont les mêmes dans toutes les langues. Par contre, les grilles de mots croisés en français, espagnol ou arabe, ce n'est pas tout-à-fait la même chose !