22/06/2014 (suite)

Nous sommes à la frontière, passons d'abord par les services de police puis d'immigration du Pérou, ensuite par les services d'immigration de Bolivie situés a 300 mètres de là. Nous en repartons a 11 H 30. Le décalage horaire depuis le Pérou avec la France était de 7 heures, il est de 6 heures depuis la Bolivie.

Deux petites informations ou rappels historiques : le Haut-Pérou d'autrefois, qui faisait partie de l'empire Inca Tawantinsuyo, conquis par Pizarro au XVIème siècle, correspond à la Bolivie actuelle et la région était rattachée à la vice-royauté du Rio de La Plata.

Le désert d'Atacama a été dans le passé, un objet de conflit entre le Chili et la Bolivie, à cause de ses gisements de nitrate. Le Chili s'empara du port d'Antofagasta en Bolivie : ce fut le début de la guerre du Pacifique (1 879-1 883). La Bolivie ainsi que son allié, le Pérou, furent vaincus par le Chili, ce qui eut pour conséquence de dépouiller la Bolivie de ses possessions sur la côte. Ayant perdu tout accès à la mer, elle est depuis, enclavée.

Nous nous arrêtons ensuite à Copacabana, toute proche, pour un peu plus d'une heure.

Nous descendons la rue où abondent les boutiques à touristes, en direction du lac. Nous avons devant nous une charmante petite baie entourée de collines. Sinon, c'est comme à Puno : des bateaux qui attendent le chaland pour l'emmener sur l'île du Soleil ou celle de la Lune. En outre, des « îles flottantes » totalement artificielles auraient été rajoutées.

P1040256blog.JPG

Il fait bon, nous grignotons au soleil puis allons prendre café / camomille à la terrasse d'un café où l'attente s'avère incroyablement longue.

P1040259blog.JPG

A l'étage, aucun garde-fou, des fils électriques dans tous les sens, des toilettes particulièrement dégoûtantes : bouchées, bien sûr, pas de papier, évidemment, pas d'eau, ça va de soi, mais surtout 2 ou 3 cms de liquide (oui, oui, c'est bien ce que vous imaginez) accumulé sur le sol, impossible à éviter,...

Beaucoup moins glauque, c'est à Copacabana que se trouve la basilique blanche de style mauresque, et sa célèbre vierge noire faiseuse de miracles, connue sous le nom de Vierge de la Candelaria, un des saints patrons du pays.

Nous croisons de nombreux véhicules très fleuris : les boliviens viennent faire bénir un peu tout, y compris leurs voitures et leurs maisons (miniatures). La première semaine d'août, il paraît que la ville est noire de monde, les pèlerins venant de tout le pays et du Pérou voisin.

En résumé, c'est quand même une jolie petite ville, très touristique sur la rive sud du lac Titicaca.

Nous reprenons notre route, mais à cause du surbooking de Copacabana à La Paz, devons changer de bus. Le nouveau chauffeur est un fou du volant qui dépasse n'importe qui, n'importe quand et n' importe comment (et, pendant un temps, dans des virages de montagnes !).

P1040271blog.JPG P1040278blog.JPG P1040285blog.JPG P1040304blog.JPG

Nous redescendons ensuite à nouveau vers le lac Titicaca, qui est en fait composé de deux lacs se rejoignant au niveau du Détroit de Tiquina.

Un peu plus tard, nous embarquons d'ailleurs sur un “bac”, totalement incroyable et surréaliste. Le bus avance sur des planches vers une barge en bois à peine plus grande que lui et au moteur minuscule. Un gars l'éloigne alors avec une espèce de longue barre en bois. Proprement hallucinant.

P1040294blog.JPG

Nous voilà au milieu de l'eau. A chaque instant, nous avons l'impression que nous allons couler (pourtant, les bateaux, nous connaissons !). Nous sommes très peu nombreux à être restés dans le bus pendant la traversée : seulement la dizaine d'étrangers qui ne savaient pas que les passagers pouvaient aussi passer à bord d'un petit bateau à moteur, normal. Plusieurs autres barges vont et viennent d'une berge à l'autre.

P1040298blog.JPG

Accostage difficile sur l'autre rive : notre barge se met en travers et la redresser prendra beaucoup de temps.

Après ce petit intermède, nous repartons.

Nous arrivons à destination vers 17 H 00, après avoir traversé une partie des bidonvilles d'El Alto, à 4 000 mètres d'altitude et avoir profité d'une vue impressionnante sur la ville de La Paz, 400 mètres plus bas.

P1040349blog.JPG P1040351blog.JPG

Nous passons devant une statue du Che qui vécut ses derniers jours en Bolivie, puis longeons la très longue file pour le téléphérique, récemment installé et qui attire beaucoup de monde : c'est dimanche et les habitants en ont profité pour se promener.

Nous prenons un taxi qui nous dépose à notre hôtel, au doux nom français de Rendez-Vous (tenu par un couple américano/bolivien) et qui mérite largement la super note donnée par les clients sur booking.com : il est parfait à tous points de vue.

Nous sommes dans le quartier Socopachi, où se trouvent des résidences d'ambassadeurs, quartier sûr, par conséquent, ce qui n'est pas le cas de tous les lieux de la ville.

Dîner dans un restaurant argentin pas très éloigné, où nous dégustons de la très bonne viande accompagnée de très bon vin de Mendoza, le Bordeaux argentin.

23/06/2014

La Paz est un mélange de marchés indigènes et de business moderne : les gratte-ciels y sont légion. Plus haut siège de gouvernement au monde, la ville est entourée de pics enneigés.

Des efforts sont faits afin de limiter la pollution : des restrictions de circulation un jour par semaine selon la plaque d'immatriculation.

Parmi les curiosités, on peut noter certains bus, à la forme originale et très colorés, comme en Equateur : bleus, verts, jaunes,...

P1040388blog.JPG

Nous partons pour le terminal de bus afin d'acheter les billets vers notre prochaine étape. Petit problème : comme il n'y a que des bus de nuit pour ce trajet, nous devons annuler notre troisième nuit à La Paz, ce que nous ferons un peu plus tard dans la journée.

Petit en-cas et nous nous dirigeons vers la place San Francisco, son église et son monastère datant de 1 549, bel exemple d'architecture religieuse coloniale. Nous visitons le musée avec une très jeune et avenante guide, puis le couvent, le choeur, le toit, les jardins, observons les peintures et le GB s'attarde dans la salle où l'on nous montre la fabrication du vin et du Pisco (du XVII ème au XIX ème siècle).

P1040370blog.JPG

Nous déambulons ensuite le long de la rue Sagarnaga avec sa haute concentration de pickpockets et de boutiques pour touristes, ceci expliquant cela.

La semelle d'une chaussure de marche de la GV s'étant inopinément décollée, nous partons à la recherche de colle, que nous trouvons finalement après plusieurs « ferreterias » (quincailleries), réparation provisoire en vue ce soir, sur la terrasse de notre chambre.

Nous rentrons à l'hôtel, les rues et avenues sont quasiment paralysées par les embouteillages.

P1040386blog.JPG

Ce soir, nous pensions tester le restaurant italien du quartier, mais comme il est fermé, c'est retour à l'Argentin : 300 grs de viande pour la GV (pas pu finir) et 400 grs pour le GB, viande tendre et goûteuse, sans parler des frites, excellentes elles aussi. Il faut dire que la Bolivie est de loin, le pays où la vie est la moins chère aujourd'hui (comparée au Pérou, Chili et Argentine).

24/06/2014

Le petit déjeuner est très copieux et varié (comme hier), nous prenons ce matin le temps de discuter avec un jeune et sympathique couple ayant provisoirement abandonné ses activités professionnelles pour faire un tour du monde. Encore de grands voyageurs,...

Après avoir « rendu » la chambre, nous restons à l'hôtel où nous avons de quoi nous occuper sur notre ordinateur : transfert photos, billet blog et suite périple.

Quelques crackers plus tard, nous partons en taxi (vraiment abordables ici) vers la Place Murillo, le cœur de la ville, à 3 636 mètres d'altitude. Une multitude de pigeons recouvre l'endroit, plusieurs vendeurs ambulants proposant des sachets de maïs, à leur distribuer.

Cathédrale, Palais Présidentiel (le plus haut siège de gouvernement du monde) de style Renaissance italienne, connu sous le nom de palais brûlé (par deux fois) ainsi que le bâtiment du Congrès, encadrent la place.

Nous visitons la cathédrale et ses nombreux tableaux peints par des Indiens, le monastère encore habité par des moines, le clocher et le musée puis nous baladons dans la ville. Un papi nous accoste, nous prenant gentiment à partie (après nous avoir entendu parler en français) sur le refus récent du survol du territoire français par l'avion présidentiel bolivien.

Un peu partout, des bâtiments sont à l'abandon, leur restauration demanderait beaucoup d'argent.

Retour à l'hôtel où nous récupérons cette fois nos bagages et partons pour le terminal terrestre. Nous arrivons en avance mais notre bus est annulé, départ repoussé à 19 H 30.

Nous allons donc dîner d'un très quelconque poulet/frites à la gare routière. L'état des toilettes est ici un peu meilleur que dans l'ensemble du pays : elles sont payantes, mais vous avez, en échange, un ticket et quelques feuilles de papier toilette.

Encore plus qu'à Puno au Pérou où c'était déjà un peu le cas, c'est à la criée que nous assistons, pas au poisson, mais au bus (compagnie de bus, heure, destination), un brouhaha incroyable, c'est à celui qui hurle le plus fort.

Départ donc retardé et bus basique : ni couverture, ni coussin, pas de chauffage en début de parcours, même s'il fait froid. Les toilettes ne fonctionnant pas, arrêt collectif un peu plus tard dans des WC publics. Le volume sonore de la télé centrale est, encore une fois, beaucoup trop fort et il est impossible à la GV de s'endormir. Le GB, quant à lui, plonge assez vite dans un sommeil réparateur.

25/06/2014

Lilovan est arrivé à son port d'attache, en France, très tôt ce matin : bravo à l'ensemble de l'équipage pour l'avoir ramené !

Après une nuit blanche pour la GV et une nuit presque normale pour le GB, nous voici à Sucre, 2 780 mètres d'altitude, il est 7 H 15 du matin. Un taxi nous conduit à notre hôtel où nous arrivons vers 8 H 00. Nous prenons un petit déjeuner puis nous dirigeons à pied vers le cœur de la ville et sa place du 25 Mai, spacieuse et bien arborée.

P1040465blog.JPG

Fondée en 1 538 par Francisco Pizarro, Charcas, puis Chuquisaca, s'appellera enfin Sucre en l'honneur du deuxième président de la nouvelle république bolivienne.

Surnommée (idem qu'Arequipa au Pérou) la Ville Blanche, tous les bâtiments du centre sont repeints dans leur blanc original, celui de l'époque coloniale. C'est une très jolie ville de 250 000 habitants, à la richesse architecturale évidente. En 1 991, l'Unesco déclara d'ailleurs le site, patrimoine mondial de l'humanité.

P1040421blog.JPG P1040426blog.JPG

La cité fut capitale de la cour royale de Charcas puis de 1 825 à 1 899, capitale de la Bolivie. A l'issue d'une guerre civile, elle perdit ensuite son titre au profit de La Paz. Le sujet est délicat chez les habitants, nous l'avons testé. En effet, même si Sucre a récupéré son titre officiel de capitale, elle n'a réellement gardé que le pouvoir judiciaire (Le Corte Suprema de Justicia) ; le reste, gouvernement compris, étant toujours à La Paz.

Nous visitons la Maison de la Liberté où se trouve l'original de la Déclaration d'indépendance du pays, signée ici le 06 Août 1 825 et obtenue après la victoire de Sucre à Ayacucho, contre les espagnols. Nous pouvons voir des portraits de Simon Bolivar (qui a donné son nom au pays) et de Sucre, entre autres. Se trouvent aussi de superbes pièces en marqueterie, dont un magnifique coffre. Nous découvrons aussi les épisodes de la guerre du Charco (1 932-1 935) entre la Bolivie et le Paraguay. Ce musée nous éclaire sur l'histoire récente de la nation.

Nous allons au marché central où nous discutons un moment avec une petite productrice indienne de fruits et légumes locaux, qui veut connaître la traduction de ses produits en français et se fait un plaisir, très amusée, de les répéter après nous.

P1040448blog.JPG

Petit passage ensuite dans le marché artisanal exposant de jolies tentures. Les femmes en costume traditionnel vaquent à leurs occupations. La ville nous plaît et son climat est doux et agréable (si, si, les deux). Il y a aussi le Parc Bolivar avec des répliques en miniature de la Tour Eiffel, de l'Arc de Triomphe, de l'Obélisque.

Les problèmes intestinaux de la GV resurgissant, nous achetons des gouttes à base de plantes dans une herboristerie.

Nous mangeons un bout dans le parc, sur un banc baigné de soleil puis montons jusqu'au couvent de La Recoleta, datant de 1 601.

P1040450blog.JPG

Nous avons depuis l'esplanade (nous sommes sur une des sept collines de la cité, même si certaines ne sont plus très visibles) une belle vue plongeante sur la ville.

Le cèdre semi-enterré, vieux de 14 ou 16 siècles (!) situé dans le jardin est le témoignage d'une époque où ces arbres étaient très abondants et ont beaucoup été utilisés pour fabriquer choeur, confessionnal, voûte ou encore autel de très nombreuses églises ou cathédrales d'Amérique du Sud.

Un total de 4 cloîtres dans le monastère, dans l'église et le musée : une copie de la Vierge de Guadalupe, patronne de la ville, un superbe chœur en bois sculpté, des tableaux représentant les martyres des 26 franciscains crucifiés vivants à Nagasaki (Japon) en 1 595. Encore plus étonnant : l'endroit, réquisitionné pendant quelques années, a également servi de caserne et de prison à une époque où l'armée avait besoin de place,...

Des franciscains vivent encore ici, au premier étage où nous n'avons évidemment pas accès.

En soirée, pâtes dans un café/resto à l'ambiance pub sympathique, récemment commenté par le président bolivien Evo Morales. Depuis que nous sommes en Amérique du Sud, c'est la première agglomération où les motos sont très présentes.

Retour à l'hôtel et coucher tôt (la GV a une nuit de retard).

26/06/2014

Après une bonne nuit et un petit déjeuner à l'avenant, nous voilà repartis en balade dans la ville.

Nous visitons la Cathédrale du XVIIème siècle, détruite puis reconstruite dans un style sobre (baroque précédemment) et le musée associé. A l'intérieur de ce dernier, des tableaux de B.Bitti, un élève de Raphaël, une salle aux riches ostensoirs, des livres anciens. Le musée possède l'une des meilleures collections de reliques religieuses de Bolivie.

Le point d'orgue de la cathédrale, peinte en blanc est la chapelle contenant la Vierge de Guadalupe, datant de 1 625 sur lequel a été rajoutée une plaque en feuilles d'or et d'argent et la robe incrustée de diamants, perles, rubis, émeraudes, améthystes donnés par les riches fidèles de l'époque coloniale. Tout cela en fait la vierge la plus riche d'Amérique. Pas moins de 20 personnes sont nécessaires pour la sortir en procession une fois l'an, elle et son support/encadrement en métal précieux très épais et donc très lourd.

Nous souhaitions prendre à midi le bus, pour nous rendre sur le site paléontologique le plus grand du monde, possédant les plus nombreuses traces de dinosaures (8 types identifiés) et le parc Crétacique Cal Orcko, l'ensemble situé à quelques kilomètres de Sucre .

A 11 H 45, à l'arrêt concerné, une personne vient nous dire que l'autobus est exceptionnellement annulé aujourd'hui. Nous retournons donc à l'hôtel et commandons un taxi en suivant car nous ne voulons pas manquer la seule possibilité, à 13 heures, d'aller au plus près des empreintes, plutôt que de les voir à la jumelle.

Nous voilà dans un embouteillage, apparemment habituel aux heures des repas mais arrivons quand même à 12 H 45, à temps pour la « visite ». Il faut dire que nous avons de la chance : la ré-ouverture du site au public, une fois par jour, date d'à peine un mois.

Nous rejoignons donc le petit groupe et, une fois casqués, descendons par un chemin étroit et sinueux jusqu'à atteindre, en contre-bas, le no man's land situé devant le « mur ».

P1040515blog.JPG

Nous sommes à l'intérieur de la cimenterie Fancesa, plus gros employeur de la région, propriétaire de l'endroit et ayant par hasard découvert certaines empreintes en 1998, en exploitant les carrières. Le site est ouvert à la visite depuis une dizaine d'années. Des discussions sont toujours en cours avec l'Unesco afin de trouver une solution pour la conservation de ce patrimoine universel, mais cela n'a pas l'air évident du tout, à cause des intérêts en jeu très différents.

P1040487blog.JPG

Le problème est que l'érosion est ici très importante, les pluies pouvant faire disparaître des pans entiers de la paroi (voir triangle récemment écroulé) et le site, en danger, se détériore donc très vite. De plus, la cimenterie continuant à fonctionner, des explosifs sont utilisés, entraînant des vibrations et certains camions viennent toujours charger au pied du « mur » (nous en avons vus en pleine action). Pourtant, certains experts pensent qu'il y a probablement encore 7 couches (strates) susceptibles de contenir des traces de dinosaures, étalées dans le temps, un véritable trésor menacé.

Notre guide nous donne des informations sur les empreintes que nous allons voir : leurs formes, dimensions, directions et profondeurs selon les espèces, bien reconnaissables ensuite, à moins de 3 mètres de l'immense paroi de 1 500 mètres de long sur 110 mètres de hauteur que nous longeons, ébahis. 5055 traces de dinosaures ont été répertoriées ; 1,30 mètre de diamètre pour certaines, proprement hallucinant, vous imaginez les monstres ? Il y a à peine 68 millions d'années ! C'est un saut incroyable dans le passé.

P1040497blog.JPG

Après l'observation rapprochée de ces empreintes spectaculaires, vient le temps de la remontée, très raide, sous le soleil et toujours casqués. Puis nous arrivons au parc Cal Orcko (mot quechua signifiant montagne de pierre calcaire), très bien conçu : salle audio-visuelle, musée expliquant l'ère mésozoïque et le crétacé supérieur. Plusieurs reconstitutions à taille réelle de dinosaures, notamment un Titanosaure/Ankylosaure cuirassé de 36 mètres de long et 18 mètres de haut, dont les seules traces en Amérique du Sud sont ici.

P1040470blog.JPG

Des répliques de T-Rex, Carnotaure, Cératopsien, mais aussi crocodiles, tortues, iguanes,...sont aussi présentées.

P1040525blog.JPG

La géologie et la géographie de l'Amérique du Sud, avec la tectonique des plaques, la dislocation du super continent de l'époque (le Gondwana) et l'évolution ultérieure de l'ensemble sont dégrossies pour être accessibles à tout un chacun.

Les raisons avancées pour la disparition des dinosaures sont les éruptions volcaniques ayant rendu l'air irrespirable et entraîné une baisse importante de la fertilité (œufs non viables) puis une énorme comète qui aurait entraîné leur fin.

Les oiseaux sont les seuls « descendants » de dinosaures, non éradiqués de la surface du globe.

Après cette après-midi hors du temps, nous réservons dans une agence, une visite guidée pour demain, dans les mines de Potosi.

Un petit dîner en ville et nous regagnons notre hôtel.

27/06/2014

Nous partons à 10 H 00 vers Potosi où notre rendez-vous est à 14 H 00. Paysages de collines et montagnes quasiment pelées, aux couches sédimentaires très différenciées.

A peine le temps de poser nos bagages à l'hôtel, grignoter un petit en-cas et nous voilà repartis vers la Maison de la Monnaie, en face de laquelle nous avons rendez-vous. Nous retrouvons là un couple rencontré hier à la cathédrale et leurs amis.

Départ en mini-bus, premier arrêt où nous achetons feuilles de coca avec catalyseur, alcool, sodas pour les mineurs. Quelques minutes plus tard, deuxième arrêt où nous nous mettons en tenue : casque muni de lampe, bottes en caoutchouc avec sac en plastique en guise de sur-chaussette, blouse et pantalon de travail.

P1040541blog.JPG

Ainsi harnachés et après une pause pipi dans des toilettes dites « inca », en fait à la turque, nous remontons dans le bus.

Arrivés au pied des mines, nous marchons un peu jusqu'à des maisons de mineurs et nous entrons,...A bien plus de 4 000 mètres d'altitude.

P1040546blog.JPG

Au début, tout va bien, les boyaux sont juste un peu étroits et un peu bas, il fait noir. Nous nous enfonçons progressivement dans la mine et rencontrons les premiers mineurs qui remontent à l'air libre (nous sommes vendredi après-midi).

Les mines sont gérées par des coopératives (39). Il y a environ 15 000 mineurs ici, dont peut-être 800 enfants (la loi à leur sujet est en train de changer en Bolivie) et des femmes également. Chaque coopérative a une concession différente. S'il y a « rencontre » entre deux galeries, c'est bataille à coups de dynamite, à celui qui arrivera à chasser l'autre, à coups de dissuasion !

Certains mineurs sont là depuis 10, 20, 30 voire 35 ans pour un mineur de 65 ans qui remonte, indéfiniment, un chariot, à la même place depuis 35 ans ! Seul survivant de son âge car ici il y a tellement de poisons, gaz, métaux et donc maladies (silicose entre autre) que la plupart meurent très jeunes.

P1040557blog.JPG

Nous croisons un dynamiteur de 45 ans, des jeunes (un de 30 ans dont déjà 10 dans la mine).

Les conditions sont vraiment médiévales : pas d'aération (l'air n'est pas filtré), pas d'équipement. Des chariots/rails comme au XIXème siècle avec un tas de sacs de 45 kgs dessus qu'ils poussent, remettent sur les rails. Certains portent ces sacs en permanence, d'autres creusent avec des pioches.

P1040555blog.JPG

On rencontre un groupe qui est là depuis 3 H 00 ce matin, il est plus de 15 H 00. Nous distribuons un peu de nos « cadeaux » à chaque fois.

Les conditions de progression dans la mine sont de plus en plus dure, les boyaux de plus en plus étroits ; on avance parfois et de plus en plus souvent accroupis, on doit se laisser glisser le long de rochers, escalader certains passages très difficiles ; à nos pieds, de l'eau.

Didier_Josianeblog.JPG

P1040561blog.JPG

Heureusement que nous avons un casque car nous n'arrêtons pas de nous cogner, avons du mal à respirer : l'altitude + l'air malsain + la poussière. C'est très éprouvant physiquement et nous ne faisons que passer.

P1040575blog.JPG

C'est très difficile aussi moralement à chaque rencontre et discussion avec les mineurs : leurs conditions de travail sont vraiment inhumaines mais ils ont besoin de ce travail pour faire vivre leur famille, en sachant qu'étant payés au rendement et la qualité des matériaux étant de plus en plus mauvaise, c'est plus de survie qu'il s'agit. Nous nous sentons mal pour eux.

Les mineurs vouent un veritable culte au « TIO », un mélange des anciennes croyances indiennes et du dieu de la religion catholique.

P1040591blog.JPG

A l'époque de l'arrivée des espagnols qui virèrent les anciens propriétaires de la mine, le pourcentage d'argent était de 95 %, quasiment pur. Le mercure était employé seul mais actuellement, plusieurs produits toxiques/traitements sont employés pour séparer les différents matériaux, cette opération n'est pas (plus) faite ici mais au Chili.

La légende raconte qu'avec les métaux précieux pillés par les conquistadors, on pourrait faire un pont de Potosi jusqu'en Espagne et que l'on pourrait en faire un deuxième avec les os des mineurs morts depuis le début de l'exploitation espagnole.

Au début, des esclaves noirs d'Afrique (plus de 400000) étaient « utilisés » mais, non habitués au climat, ils mouraient en moyenne au bout de 4 mois (pneumonie,...), puis ce fut le recours aux Indiens locaux.

Pendant que nous sommes là, plusieurs explosions de dynamite nous font sursauter, nous laissant plus que surpris : aucune sécurité en ces lieux. Se trouver et croiser dans une mine encore en activité, des mineurs au travail, serait totalement impossible en Europe.

Cinq jeunes (trois français et deux allemands), notre guide et deux guides en formation (dont une qui a visiblement beaucoup de mal à avancer) composent notre groupe, en plus du couple de français d'âge mur que nous sommes. Nous n'avons d'abord pas froid, puis très chaud et sur la fin de notre parcours, froid.

Certains parlent de reconversion du site en musée, avec visites organisées pour les touristes dans un délai d'une dizaine d'années (à cause de la baisse constante de la qualité). Une visite dans les conditions de la nôtre est certes authentique et très intéressante mais avant de développer le concept à grande échelle, la sécurisation et « préparation » de l'endroit nécessitera du temps et de l'argent et que deviendront ensuite les mineurs ?

Il n'y a que les coopératives pour continuer à travailler ainsi, même si les mineurs n'en retirent pas un profit partagé, il n'y a plus ici de mine d'état, désinvesti, pas assez rentable.

Nous avions déjà eu l'occasion de voir des mines, certes beaucoup plus petites dans l'Est de la France et dans l'Ouest Américain, mais vraiment rien de comparable.

Retour juste avant 19 H 00, on est tous un peu sonnés et impressionnés par ce que l'on a vu. Du coup, on décide de rester ensemble avec les 4 autres français pour manger une pizza, tout près du four à bois, dans un petit restaurant.

Nous rentrons ensuite à notre hôtel, dans notre chambre sans chauffage, où il fait froid. Le rhume pointe son nez.

28/06/2014

Petit déjeuner moins que basique, le GB tente ensuite la douche, dans la salle d'eau à l'extérieur de la chambre, avec un système d'eau chaude plus qu'original ; c'est une résistance électrique directement dans le pommeau. L'eau étant à peine tiède et en l'absence de chauffage, la GV renonce (c'est l'hiver ici et nous sommes à plus de 4 000 mètres d'altitude quand même !).

Potosi : une des villes (près de 200 000 habitants) les plus hautes au monde, fut fondée par les Espagnols en 1 545, après qu'ils aient découvert les mines du Cerro Rico (4 824 m) où des indigènes travaillaient. D'immenses quantités d'argent étaient extraites qui ont servi à enrichir l'Espagne.

Au début du XVIIème siècle, Potosi était la plus grande cité des Amériques mais les deux siècles suivants, les veines d'argent se détériorant et le précieux métal étant trouvé ailleurs, la ville devint à peine plus qu'une ville fantôme. Au début du XXème siècle, la demande de l'étain sauva la ville jusqu'à ce que le prix chute à son tour, dû à une offre trop abondante. La mine est toujours en activité au Cerro Rico (nous le confirmons) mais ce sont aussi des minéraux d'étain, de plomb, d'antimoine, de tungstène et la montagne est percée de tellement de tunnels que tout pourrait s'effondrer en même temps.

C'est aujourd'hui une ville essentiellement coloniale, aux couleurs vives et aux balcons en bois, aux nombreuses églises. Les plus beaux bâtiments se trouvent autour de la place du 10 Novembre, y compris la cathédrale, belle et massive.

A la Maison Nationale de la Monnaie, 30 des 160 pièces ont été transformées en musée (minéralogie, argent, galerie d'art). On y trouve des peintures, bien sûr des pièces en argent et surtout d'énormes presses en bois qui fabriquaient les bandes d'argent, dans lesquelles les pièces étaient découpées.

P1040538blog.JPG

La vieille ville fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.

L'expression : vale un potosi, toujours usitée en Espagne est employée pour quelque chose d'une grande valeur ou quelqu'un de très riche (es un Potosi).

Nous nous baladons un peu dans la cité puis partons en direction de la gare routière où nous pensons acheter nos billets de bus pour un départ à midi vers Uyuni, mais le bus est complet pour cette heure-là ! Nous prenons donc un billet pour 11 H 00, déçus, car nous n'avons pas le temps de visiter la Maison de La Monnaie.

Nous sommes les seuls étrangers dans un bus bondé (plus de places vendues que de sièges et donc des passagers debout). Le Cerro Rico se détache bien dans le paysage, puis voilà des collines, des montagnes, l'altiplano.

P1040601blog.JPG

Des odeurs de nourriture diverses et variées ne tardent pas à envahir l'autobus, un bébé pleure, visiblement impossible à calmer, un autre dans les bras de sa mère, très près de moi, nous dévisage très longuement, les yeux écarquillés : il n'est sûrement pas habitué à voir des visages « pâles » d'européens.

Des déserts d'un marron très clair entourés de montagnes cèdent la place à de hauts rochers rouges et verts, violets, gris.

De nombreux arrêts où des personnes montent, descendent, dans des endroits qui semblent inhabités.

Nous approchons du Salar que nous commençons à apercevoir dans le lointain et arrivons finalement à Uyuni vers 15 H 00. Située sur le côté oriental du Salar du même nom, c'est le point de départ vers les lacs salés du Sud Ouest de la Bolivie et les volcans.

Bourg de 18 000 habitants au milieu de nulle part, on ne peut pas dire que l'endroit ait du charme. Nous croisons de nombreux touristes et devons demander à plusieurs personnes où se trouve la rue des « Agences de Tourisme » avant de réussir à la localiser (pas de plan en notre possession).

Nous arpentons donc cette fameuse rue puis une autre encore et demandons à des voyageurs revenant d'excursions, en quoi consistaient ces dernières, s'ils sont satisfaits et dans l'affirmative, le nom de la société. Munis de ces informations toutes fraîches, ajoutées à celles que nous possédions déjà, nous faisons plusieurs allers-retours et consultons finalement 3 agences (de nombreuses sont fermées à cette heure-là de la journée). Nous nous orientons vers un voyage partagé, les individuels étant totalement prohibitifs, pour des services quasi équivalents.

Notre choix étant fait, nous n'oublions pas les quelques achats de première nécessité pour les 3 jours qui viennent : eau, papier toilette, mouchoirs et gâteaux. Ne trouvant pas de taxi pour nous emmener au super hôtel que nous avons réservé (le plus cher de notre périple, une fois n'est pas coutume), le Palacio de Sal : soit ne connaissent pas ? Soit ne veulent pas, soit nous disent d'aller chercher un 4 x 4, soit enfin nous demandent un prix qui nous semble exorbitant. La réception de l'hôtel que nous réussissons à appeler nous confirme qu'il n'y a pas de navette organisée ainsi que le coût élevé de la course.

Nous retournons donc à l'Agence où nous avons réservé notre excursion qui nous appelle un 4 x 4, au même prix, cher donc, mais nous n'avons pas vraiment le choix.

Départ donc sur une piste en direction de notre hôtel où nous arrivons à la nuit tombée, perdu dans le désert, mais inondé de lumière. Le hall d'entrée est impressionnant, le reste, à l'avenant. Une débauche de cheminées réchauffent l'atmosphère dans cet immense bâtiment de sel et le contraste avec la température glaciale de l'extérieur est saisissant. C'est beau et classe à la fois, pittoresque.

P1040644blog.JPG

Les chambres sont bien sûr originales avec plafond, sol, murs, tables de chevet, sommiers en sel. Il y a même, en plus des radiateurs, une couverture chauffante ! Nous apprécions la chaleur après la nuit précédente et sa froideur.

P1040637blog.JPG

Nous dînons au restaurant de l'hôtel (pas possible ailleurs). Soupe, buffet de viande (poulet au sel succulent, lama goûteux) et légumes puis buffet de desserts où nous dégustons gâteau aux pommes, bananes frites et flan à la cannelle.

Le GB s'essaie un moment au billard puis nous allons nous coucher. Un peu plus tard dans la nuit, nous devons baisser le chauffage et débrancher la couverture car il fait trop chaud,...  

29/06/2014

La GV a bien dormi malgré le rhume, le GB un peu moins.

Douche très chaude et bien agréable puis nous allons prendre le petit-déjeuner, copieux.

Le GB cherche un hôtel à San Pedro de Atacama au Chili où nous arriverons le 1er Juillet : mission impossible : coûteux et sans chauffage pour la plupart. Après un gros énervement, nous en réservons finalement un pour la première nuit.

Nous nous rendons ensuite à l'accueil et le 4 x 4 de l'agence arrive ponctuel, un peu après 12 H 00. Nos valises sont montées sur la galerie et nous vérifions la présence des 2 sacs de couchage loués pour les 2 nuits à venir.

Avec nous, dans le véhicule, 4 autres personnes : un couple de Barcelone déjà croisé à Sucre et un jeune couple, lui de Barcelone, elle du Chili voisin.

L'ambiance est agréable, Teo, le guide / chauffeur, aussi et le soleil, éblouissant dans ces grands espaces est au rendez-vous ; il fait encore bien froid et le vent balaie constamment la zone, quelle que soit la période de l'année. Le ciel est ici le plus pur de toute l'Amérique .

Le Salar d'Uyuni est le plus grand (environ 10 600 km2) et le plus haut du monde. On y trouve des sels de bore, des chlorures, carbonates et sulfates de sodium ainsi que du magnésium et du potassium. Il y a surtout du lithium, le métal le plus léger (principal composant des batteries électriques) : exactement la moitié de la quantité totale disponible sur la terre qui est de onze millions de tonnes. Aujourd'hui exploité par la Corée, le gouvernement bolivien a annoncé la construction prochaine d'usines d'extraction à grande échelle.

Très vite, un désert de sel tout autour de nous, des pistes et seulement des pistes, des « îles » lointaines nous paraissant comme surélevées, il s'agit de mirages.

P1040659blog.JPG

A une époque lointaine, ce fut une mer ici. C'est aujourd'hui recouvert d'un manteau blanc (un peu marron pour être objectif, à divers endroits, la poussière du mois de mars dernier très abondante, ayant laissé cette couleur un peu sale, d'un blanc comme délavé).

Premier arrêt photo : nous avons la preuve que le sel est récupéré, mis en cônes (dans un bel alignement).

P1040654blog.JPG

Il sera ramassé plus tard et traité. Il est en effet exploité mais en petites quantités : 25 000 tonnes annuelles environ alors que la réserve est estimée à 64 milliards de tonnes, l'épaisseur du sel variant de 2 à 120 mètres, en fonction des endroits !

Deuxième arrêt photo : ojos del salar. Ce sont les gaz du proche volcan qui provoquent des bulles d'eau salée à la surface du sol, curieux.

Des losanges de sel, parfaitement géométrique et entièrement naturels, s'étendent à perte de vue, caractéristiques de la saison sèche dans laquelle nous nous trouvons.

P1040680blog.JPG

Nous profitons de cette pause pour faire des photos, pas vraiment artistiques mais très rigolotes et l'on y prend d'ailleurs beaucoup de plaisir, pas mal, non ?

P1040689retoucheeblog.jpg P1040716blog.JPG P1040717blog.JPG

Nous nous arrêtons ensuite devant le monument, ou plutôt la sculpture du « Dakar » (ex Rallye Paris-Dakar qui se déroule depuis quelques années en Amérique du Sud en lieu et place de l'Afrique) entourée d'une multitude de drapeaux.

P1040669blog.JPG

Là se trouve le premier hôtel de sel construit en 1 987, date des premiers « tours » dans le Salar. Le bâtiment est en train de s'enfoncer petit à petit mais de manière inexorable. Il est en fait uniquement utilisé aujourd'hui par quelques agences pour la pause déjeuner de leurs groupes : il y fait un peu moins froid qu'à l'extérieur.

Il est plus de 15 H 00 quand nous faisons la pause déjeuner : nous stoppons au milieu de l'immense lac salé et nous sommes seuls : c'est beaucoup plus sympa. Teo en profite pour nous montrer des cristaux de sel, aux arêtes parfaites, de toutes tailles, qu'il arrache en passant le bras au travers de trous d'eau salée (un peu comme font les esquimaux dans la glace) ; il se coupe d'ailleurs, le tranchant étant vraiment acéré.

Après un pique-nique sur la croûte de sel, nous repartons en direction de l'île de corail isolée d'Incahuasi, dressée depuis le lit de l'océan.

P1040697blog.JPG

Encore appelée l'île aux pêcheurs, elle est surtout connue pour ses cactus candélabres géants (certains âgés de plus de 1 000 ans), en très grand nombre. Après la montée jusqu'au point le plus haut, (le souffle est court), la vue à 360° sur le Salar est grandiose, même si la photo est bien en-deçà de la réalité.

P1040733blog.JPG P1040740blog.JPG

En plus des lamas, il y a ici des tables et des bancs de sel régulièrement utilisés par d'autres agences pour le déjeuner de leurs clients.

Nous traversons un village très pauvre, en adobe uniquement, comme nous en avons parfois rencontré, puis faisons quelques clichés au soleil couchant.

Arrivée à notre Hôtel de Sel, (les lieux où nous dormons se suivent, présentent parfois des similitudes, ici le sel, tout en étant totalement différents) où il fait vraiment très froid. La grande salle-à-manger, l'unique pièce de l'hôtel pour être plus précis, (en dehors des chambres bien sûr) est composée de plusieurs grandes tables et de bancs bruts, en sel. D'autres voyageurs sont déjà là : on nous sert maté, thé ou café.

P1040768blog.JPG

Les chambres, évidemment très sommaires, en sel, sont glaciales. Nous rajoutons nos sacs de couchage d'emprunt. Dans la salle de bains : un WC et un lavabo d'eau (très froide). Ni douche, ni savon, ni serviette.

Nous dînons d'une bonne soupe de légumes chaude puis d'un plat difficile à identifier où se mêlent viande, légumes et sauce (la GV évite). Un de nos compagnons de voyage a de gros problèmes de digestion.

Nous discutons et allons voir les étoiles, leur clarté étant exceptionnelle ici. Nous ne restons quand même pas très longtemps dehors, nous avons bien trop froid.

La GV a très très froid, nous nous couchons tout habillés, nous sommes en bordure extérieure du Salar.

30/06/2014

A 6 H 45 : « Desayuno », on toque à la porte, il faut se lever, mais c'est très difficile dans un tel froid et après une nuit quasi blanche pour la GV.

Petit-déjeuner, « toilette » rapide, chargement du 4 x 4 (on ne laisse pas les valises dehors, car leur contenu gèlerait) et départ à 7 H 45.

Très vite, nous crevons : roue arrière droite. Un 4 x 4 d'une autre agence de voyages qui passait par là, vient aussitôt aider notre chauffeur à changer la roue.

P1040770blog.JPG

Nous voilà repartis pour un tour, qui sera finalement de très courte durée. En effet, peu de temps après, deuxième crevaison, même roue. Un autre véhicule tout terrain a une chambre à air qui fuit et nous avons besoin d'une jante ; résultat des courses : démontage de leur roue et ils nous prêtent une jante. L'opération a quand même pris beaucoup plus de temps que la première fois et dehors, il fait toujours bien froid ; d'ailleurs, sur la piste, se rencontrent régulièrement des plaques de glaces.

Nous faisons un arrêt au village de San Juan de Rosario, où se trouve l'unique et dernière (pour la suite de notre périple) mini-épicerie du coin. Teo va à la recherche d'un pneu et nous conseille d'aller à pied visiter des « momies ».

Il s'agit d'une nécropole où de très nombreuses tombes d'Indiens Aymaras, ayant émigré depuis le lac Titicaca pour éviter de disparaître avec l'arrivée des Incas, sont encore présentes. Ces tombes appelées chullpas, espèces de tours funéraires, ont été installées dans des fossiles de coraux, plusieurs momies se trouvent à l'intérieur, bien visibles, ainsi que divers ustensiles.

P1040778blog.JPG P1040780blog.JPG

Le petit mais intéressant musée adjacent, retrace l'histoire de ces anciens habitants et leurs coutumes. Retour vers le village ou Teo vient à notre rencontre, avec un pneu supplémentaire.

P1040801blog.JPG

Nous reprenons notre route et devinez quoi ? Oui, oui, c'est ça, le sort s'acharne contre nous : nouvelle crevaison et au même endroit (troisième fois).

Un collègue à Teo finit par s'arrêter et lui prêter un pneu. Nous repartons au bout d'un certain temps et commençons à être un peu, comment dire ? Blasés ?

Comme nous l'appréhendions tous, le pneu prêté ne tarde pas à se dégonfler et notre espoir à fondre, quatrième problème consécutif.

Nous sommes au milieu de nulle part, aucun réseau téléphonique accessible et dans une direction où il est plus qu'improbable de croiser quelqu'un.

Teo réussit à trouver un véhicule qui fait demi-tour pour l'emmener au village précédent où il pourra téléphoner à l'agence d'Uyuni et leur expliquer la situation.

Pendant ce temps, nous déjeunons dehors sur des rochers, le vent est toujours aussi froid et violent.

P1040814blog.JPG

Notre guide/chauffeur revient. Nous allons devoir attendre le véhicule de remplacement, qui va partir d'Uyuni. Comme il faut deux heures et demie et qu'il est 14 H 30, ce sera donc vers 16 H 00.

On remet tous les bagages à bord du 4 x 4 et on repart tout doucement (après avoir gonflé le pneu) dans la direction d'où doit venir le nouveau 4 x 4.

Le mirador sur le volcan et ses fumerolles étant tout près, nous arrivons jusque là et faisons quelques photos.

P1040829blog.JPG

Arrêt définitif un peu plus loin et attente.

Teo est très perturbé et déçu : c'est la première fois en 10 ans qu'il doit abandonner ses touristes (car il doit ramener son véhicule à Uyuni) après autant de crevaisons ! Nous sommes à 80 kms du premier village et ne croisons aucun autre véhicule. Nous aussi, dépités, nous arriverons en effet tard ce soir au refuge et ne verrons certainement pas la lagune colorée.

A 16 H 30, départ avec le nouveau véhicule et le nouveau chauffeur, après avoir pris congé de Teo. Tout le monde est silencieux dans l'habitacle.

Nous voyons une vizcacha, sorte de lièvre à longue queue puis un zorro (renard).

P1040922blog.JPG

Première laguna : la hedionda, puis la laguna honda, aux couleurs changeantes et ses nombreux flamants roses.

P1040837blog.JPG

C'est ensuite à la laguna charcota que nous nous arrêtons.

P1040850blog.JPG

Les paysages sont très beaux mais le soleil ne nous attend pas pour se coucher.

Nous arrivons à la nuit bien tombée devant l'arbre de pierre, étrange formation rocheuse dans le désert de Siloni que le vent a mis des millions d'années à façonner.

P1040930blog.JPG

Nous nous arrêtons à l'entrée de la réserve de faune andine Avaroa, dans la région du Lipez, à l'extrême Sud de la Bolivie, pour acheter nos billets puis arrivons en suivant au refuge. Il fait nuit noire.

Nous entrons dans la très grande salle où nous allons dîner un peu plus tard puis dans la pièce, glaciale, où nous allons dormir tous les six. La température à l'intérieur est proche de 0°C. Nous mangeons avec bonnets, écharpes, doudounes,...

P1040931blog.JPG

La salle de bains est sans eau (gelée), les lavabos par conséquent inutiles. Les toilettes sont très sales et nous devons remplir un récipient avec l'eau d'une citerne, après chaque passage. Bref, c'est plus que sommaire, hors du temps ! Les solutions hydro-alcooliques sont par contre très utilisées par chacun d'entre nous, invention bien pratique.

Soupe et spaghettis avalés, nous partons tous nous coucher.

Malgré le rajout de couvertures, le froid est terrible, impossible de se réchauffer les pieds, la respiration est difficile : nous sommes à 4 600 mètres d'altitude et dehors, il va faire autour de -20°C.

01/07/2014

Nous sommes le 1er Juillet et pour la deuxième nuit consécutive, la GV pense qu'elle n'a jamais eu aussi froid de sa vie, la nuit en tout cas.

A 5 H 30, le coq du GB (réveil programmé la veille), remplit son office en chantant à tue-tête et de plus en plus fort. Le lever est difficile pour tout le monde, GB et GV ayant très peu dormi.

Petit-déjeuner très basique, toilette de chat et nous partons à 6 H 30.

A cette heure très matinale, le froid et le vent sont très vite difficiles à supporter à l'extérieur. La glace est très présente.

Comme nous nous en doutions, il est trop tôt pour la Laguna Colorada (nuit) mais pour atténuer notre regret, nous apprenons que depuis 3 jours, le vent violent fait passer l'eau de l'autre côté et elle n'est par conséquent, plus du tout rouge, ce qui était sa caractéristique principale ; on se console comme on peut !

Nous arrivons dans le champ géothermique à 4 900 mètres d'altitude, où abondent les geysers. L'odeur de soufre est très prenante. Emanation d'eau et de vapeur, bouillonnements, fumerolles, l'ensemble, à l'aube, est juste impressionnant. Certains viennent d'ailleurs se faire cuire des œufs ici.

P1040939blog.JPG

Nous voilà à Aguas Calientes, où quelques courageux sont en train de se baigner dans les eaux thermales à ciel ouvert.

La laguna blanca, située à 4 300 mètres d'altitude comme la laguna Verde, se trouve, comme elle aussi, au pied du volcan Licancabur, haut de 5 900 mètres. Sa couleur opalescente viendrait de sa haute charge en minéraux.

P1040963blog.JPG P1040978blog.JPG

Nous traversons une partie du désert, dit de Salvador Dali et ses rochers aux formes bizarres.

La laguna Verde est beaucoup plus profonde que la laguna Blanca. Sa très jolie et surprenante couleur verte est due à sa forte concentration en cuivre. Il n'y a par contre pas de vie à cause de la présence d'arsenic.

P1040988blog.JPG

Des étendues de sel avec des images à couper le souffle, des volcans, la Cordillère des Andes et ses sommets enneigés, des lagunes plus photogéniques les unes que les autres, des troupeaux de lamas, des oiseaux,...Voilà le Salar d'Uyuni.

A 10 H 00, arrivée à la frontière bolivienne où les formalités de sortie du territoire sont très rapides, dans cet endroit de bout du monde, en plein désert. Le froid est toujours très vif.

P1040993blog.JPG

Après avoir quitté nos compagnons de voyage, nous prenons un mini-bus pour le Chili.

Traverser le Salar d'Uyuni est (malgré le froid) une expérience inoubliable, dans l'altiplano qui semble ne jamais finir. Il y a là quelques-uns des paysages les plus remarquables d'Amérique du Sud. A la période où nous avons fait le trip, le bleu du ciel contrastait avec le blanc de la croûte de sel ; en saison humide, les couleurs sont paraît-il totalement différentes, mais tout aussi belles.

Nous n'avions pas au départ prévu de nous arrêter en Bolivie ; cela aurait été fort dommage. Heureusement, des voyageurs récents et d'autres plus anciens, enchantés par ce pays, ont réussi à nous convaincre et nous avons donc passé 9 jours, intensifs, à parcourir une partie de ce territoire qui fait quand même deux fois la taille de la France, pour une population d'environ 8 millions d'habitants.

La Bolivie est un pays très attachant, en pleine mutation, entre tradition et modernisme. Le gouvernement et le peuple bolivien semblent décidés à aller de l'avant. Espérons que cette évolution se passera dans la douceur, les contrastes au niveau économique et culturel étant particulièrement marqués selon les endroits et la pauvreté encore bien présente, mais le pays a les atouts pour réussir ainsi que des ressources telles que pétrole raffiné, argent, étain, lithium. Agriculture, sylviculture, pêche et produits manufacturés complètent le tableau, sans oublier l'artisanat, du peuple Indien notamment.

La Bolivie, des lagunes colorées de son Salar à ses ciels purs, des hautes montagnes Andines à ses parcs nationaux, possède des paysages naturels uniques, (sans parler des plaines de l'Amazone et des vallées subtropicales des Yungas non visitées), des villes totalement différentes les unes des autres : La Paz, Sucre, Potosi et ses mines,... On y trouve la plus grande quantité de zones de conservation de bio-diversité de toute l'Amérique du Sud. On y trouve aussi aussi une des routes les plus dangereuses du monde : la route de la mort, mais nous avons préféré ne pas l'emprunter.

De Bolivie, Parmentier ramena à Louis XVI la pomme de terre, la fameuse papa. Nous ramènerons juste de beaux souvenirs de voyage.