04/02/2014

Après une petite nuit, nous laissons la bouée, faisons le plein des réservoirs d'eau douce et voguons vers d'autres aventures. Houle et gîte sont de la partie et le vent de face nous oblige à utiliser le moteur en plus des voiles.

A l'heure du déjeuner, nous jetons l'ancre devant l'îlet du Gosier, une vraie carte postale. Son phare rouge et blanc dressé au milieu d'une végétation abondante, ses palmiers et sa longue plage de sable blanc en font un endroit de rêve. Les récifs coralliens rendent le mouillage très protégé et les voiliers présents ne sont pas là par hasard. Toute la journée, des nageurs font l'aller-retour entre la côte et l'îlet.

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05/02/2014

En annexe, direction la ville du Gosier, cité balnéaire à la mode et quartier résidentiel de Pointe-à-Pitre. Nous traversons le parc situé juste après le front de mer, où iguanes et autres lézards verts ont élu domicile. Nous passons ensuite devant la tour/clocher bleue de l'église, très originale et nous dirigeons vers la terrasse qui offre un beau panorama sur l'îlet et les bateaux au mouillage.

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L'origine du nom vient de l'espèce de gros pélican, le grand gouzier, que l'on rencontre encore fréquemment en bord de mer.

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06/02/2014

Après une nuit agitée par la houle et les nombreux grains violents, nous débarquons dans la matinée sur l'îlet, dont le tour est rapidement fait. Il est impossible de monter tout en haut du phare, dommage. Dans le bois, les tables de pique-nique attendent les visiteurs qui arriveront un peu plus tard. Un restaurant/bar/grillades élémentaire, attend lui aussi les clients. D'un côté, les récifs coralliens, de l'autre les palmiers et la plage de sable fin : on comprend aisément que l'endroit soit très prisé des touristes.

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Soirée humide et ventée.

07/02/2014

Le capitaine en second a beaucoup « roulé » et donc pas assez dormi, la mise en route est par conséquent un peu laborieuse.

Aujourd'hui, marché hebdomadaire au bourg, nous retournons donc au Gosier. Nous emplissons notre cabas de fruits et légumes frais, acras, poissons,... ainsi qu'un peu de punch ananas/passion fait maison : c'est en tout cas ce qui est écrit sur la bouteille et il a l'air artisanal. C'est un marché en plein air très bien achalandé et les produits proposés sont appétissants.

08/02/2014

Cette nuit, c'était chambre à part : chacun sa cabine, en travers du lit, pour limiter les effets de cette fichue houle !

Retour sur l'îlet où nous faisons un peu de PMT mais le temps très gris nous conduit à abréger notre sortie.

Nous levons l'ancre sous la pluie et mouillons un peu plus tard dans la baie de Pointe-à-Pitre.

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Des porte-containers, des paquebots et des ferries vont et viennent régulièrement. Nous allons jusqu'au port nous renseigner sur les trajets vers Marie Galante et nous promenons dans les rues de la capitale de la Guadeloupe, où la musique de carnaval résonne.

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Nous croisons de petites formations, en habit, puis prenons le bus vers la marina et faisons un stop à la capitainerie. Le chemin en sens inverse doit se faire à pied (plus de bus), avec traversée du quartier chaud où de très nombreuses filles, plutôt dévêtues, sont assises ou bien debout, en vue de monnayer leurs charmes...

Le nom caraïbe de la Guadeloupe est Karukera (l'île aux belles eaux).

Elle est formée de six îles : Grande-Terre et Basse-Terre, les ailes du « papillon » (voir une carte) auxquelles il faut ajouter Les Saintes, Marie Galante, La Désirade, Saint-Barth et la partie française de l'île de Saint-Martin.

La Guadeloupe, réserve mondiale de biosphère, c'est un cadre enchanteur où la population parle français et créole, une diversité de paysages (en plus des champs de cannes à sucre), le carnaval, les marchés, les habitations coloniales, les distilleries, la musique, la cuisine, le soleil, et bien d'autres atouts, sans oublier ses habitants ...

Grande-Terre, calcaire et sèche, c'est l'aile au vent du papillon, sur la côte Atlantique, où la mer peut être dangereuse. Plages de sable doré aux cocotiers penchés, criques sauvages, plaines basses, des fonds jusqu'aux plages, des falaises spectaculaires,... La Pointe des Châteaux, entourée de rochers déchiquetés, les caps et promontoires (La Pointe de la Grande-Vigie) sont aussi des sites à ne pas manquer.

Basse-Terre, luxuriante, c'est l'aile sous le vent, avec son volcan La Soufrière, 1467 mètres de hauteur, point culminant des petites Antilles (que nous avons escaladé il y a 7 ans) et des montagnes feuillues en dessous. Les sources chaudes sulfureuses, les fumerolles, témoignent de son activité. Les cascades (aux Ecrevisses), les chutes (du Carbet), mais aussi la côte Caraïbes et ses lagons transparents en sont emblématiques.

09/02/2014

Nous revenons flâner dans Pointe-à-Pitre, son atmosphère créole, ses marchés, son charme colonial, ses maisons aux façades superbes ou parfois décrépies, passons par la place de la Victoire, bordée d'arbres et de cafés donnant sur le port. Les musées Schoelcher et St John Perse, le Fort de Fleur d'Epée, le cimetière de Morne-à-l'Eau complètent la carte de visite de la ville.,

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En soirée, la musique de carnaval est très entraînante et bien audible depuis le bateau, jusqu'à ce qu'un hélicoptère fasse du sur place pendant plus d'une demie-heure, en braquant ses projecteurs au sol ; le bruit de l'hélice recouvre alors tout. A notre retour fin Février, les défilés seront pour nous, la dernière semaine du carnaval étant la plus caractéristique, nous avons prévu d'y consacrer l'essentiel de notre temps.

Demain, Marie Galante est au programme.

En plus de la dengue et de la grippe, présentes aussi en Martinique, nous apprenons que le chicungunya s'est installé en Guadeloupe.

10/02/2014

Après la survenue de problèmes intestinaux chez le capitaine, nous repoussons notre départ sur l'île à demain. Un de mes anciens collègues doit également s'y rendre en même temps.

Dans l'après-midi, nous nous rendons à nouveau en ville, pharmacie et magasin d'électronique sont entre autres, sur la liste.

11/02/2014

Départ en annexe à 6 H 45, marche vers le port et jusqu'au ferry. L'express des îles largue les amarres à 8 H 15, la houle est très significative mais vu la taille et la vitesse du bateau, nous ne la sentons pas du tout. Nous arrivons à Grand-Bourg et ses belles maisons créoles une heure après.

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Marie Galante : Christophe Colomb la baptisa ainsi du nom de son navire Santa Maria de Galante (ayant apparemment épuisé les noms de saints).

Nous pensions louer un scooter pour avoir le temps de visiter un peu mais plus aucune disponibilité. Nous réussissons non sans mal à louer une voiture et partons au milieu des champs de cannes à sucre, à travers une campagne paisible, aux jolies habitations, vers le Domaine de Bellevue, une des distilleries de Marie Galante, cette dernière étant réputée pour son rhum.

La distillerie, ultra-moderne, broie 60 tonnes de cannes à sucre par jour. P1000756blog.JPG P1000755blog.JPG

C'est la seule au monde à être éco-positive (énergie solaire) et la première des Antilles respectueuse de l'environnement (production 100 % non polluante). C'est aussi la première productrice de l'île avec 850 000 litres de rhum (50 et 59°) très fin, souvent primé. Nous avons la chance de la voir en fonctionnement, depuis l'arrivée de la canne à sucre, en passant par les différentes étapes de fermentation dans d'immenses cuves et en finissant par la dégustation. Nous goûtons également et achetons sirop de batterie et délicieux morceaux de coco givrés.

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Nous cherchons (peu d'indications) puis trouvons le Moulin Bezard, le seul à être entièrement restauré. L'île, dite aux 100 moulins, beaucoup de vestiges y subsistent un peu partout.

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Elle a depuis longtemps entretenu un lien privilégié avec la canne à sucre, d'abord des sucreries, puis des distilleries.

Arrêt à Capesterre, petit bourg d'où le point de vue est superbe sur l'Atlantique et ses rouleaux. Puis c'est un défilé de petites plages sublimes avec cocotiers, protégées par la barrière de corail.

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Le Domaine de Murat où nous nous rendons ensuite, est une ancienne plantation sucrière du XIX ème siècle (il y eut jusqu'à 300 esclaves), dont l'habitation a été détruite puis reconstruite. Il est agréable de déambuler dans les nombreuses allées du jardin de plantes médicinales ainsi que dans l'immense parc. On peut aussi voir le moulin à bestiaux et à vent. L'écomusée est le conservatoire d'un patrimoine exceptionnel et des conditions de vie d'une autre époque. A l'extérieur, se trouve une reconstitution de cases d'esclaves, en « gaulette » : branchages tressés et enduits de terre séchée.

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L'île (jumelée avec Belle-Ile-en-Mer en métropole) possède un charme incontestable : des plages encore sauvages, des lagons entourés de récifs coralliens, des sites de plongées et de randonnées. Paisible et verte, avec peu de circulation, les traditions sont encore présentes même si certaines ont disparu (on ne rencontre plus de charrettes en bois tirées par des bœufs).

Les habitants ont beaucoup souffert du manque d'eau par le passé, ce qui explique encore aujourd'hui le nombre important de mares (dont celle dite au punch, mais ce serait trop long à expliquer...).

Au nord, où nous n'avons pas le temps de nous rendre, on trouve des gouffres creusés par l'océan dans les falaises calcaires. Dans la ville de Saint Louis, des tortues viennent encore pondre.

Ces quelques heures passées à Marie Galante, bien qu'insuffisantes, nous ont permis de découvrir une île à la nature préservée, aux gens chaleureux, aux attraits touristiques incontestables et où il fait bon vivre.

Nous n'aurons finalement pas réussi à voir mon ex collègue, mais rendez-vous est pris pour dans 2 jours.

12/02/2014

En tout début d'après-midi, nous entrons dans la marina de Bas du Fort à Pointe-à-Pitre où nous avions réservé une place il y a déjà quelque temps. C'est la marina qui accueille tous les quatre ans l'arrivée de la Route du Rhum, célèbre course transatlantique en solitaire.

Une rafale de vent très violente et c'est le bateau qui se retrouve en travers l'espace d'un instant : nous plions un chandelier mais heureusement, pas de casse. Nous le ferons redresser à notre retour.

13/02/2014

Pharmacies : 2 aujourd'hui et beaucoup d'énergie dépensée à expliquer. Le problème de remplacement du stylo d'adrénaline n'est toujours pas solutionné : le capitaine en second a l'impression de demander la lune alors que le document d'échange est on ne peut plus clair, mais aucune officine ne veut s'engager, la galère...

Au marché, achat d'une coquille de lambi à un pêcheur : souvenir, souvenir.

Préparatifs de départ : nous commençons à faire nos valise et sac à dos, c'est demain que nous nous envolons.

En fin d'après-midi, nous récupérons (non sans mal) Claude et ses amis et rejoignons le voilier pour y partager l'apéritif. Moment convivial et sympathique, c'est avec grand plaisir que la capitaine en second revoit son ancien collègue.

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Un peu plus tard, un ouvrier de la marina fait tomber son téléphone portable (vendu comme étanche) juste à côté de notre bateau. Malgré notre prêt de masque, de lampe étanche et ses nombreuses tentatives, il n'arrivera pas à le récupérer. Dépité, il nous dit qu'il recommencera demain après-midi, son collègue et nous-mêmes sommes persuadés que le mobile, même remonté, sera inutilisable (24 heures dans l'eau de mer, sans coque protectrice).

Nous passons notre dernière nuit (de manière toute provisoire) dans la chaleur des Antilles, les deux semaines à venir n'étant pas sous les mêmes latitudes.