20/07/2014 (suite)

Arrivée à la frontière à 14 h 10. Départ à 15 h 50, soit 1 h 40 d'attente pour les formalités : très long comme toujours du côté chilien (heureusement, nous en profitons pour discuter avec d'autres voyageurs, aux diverses nationalités).

La distribution d'un petit goûter avec thé ou café est, ma foi, très appréciés. Nous traversons des stations de skis avec skieurs, télésièges, luges. Pas trop de neige, mais du soleil…

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Nous voilà donc une fois de plus au Chili. Il est 16 h 00 en Argentine, 15 h 00 ici.

Route de montagne en bus, ce n'est évidemment pas ce que l'on préfère, même si l'on commence à s'y habituer. A nouveau, des tunnels. Nous traversons la Cordillère. Un peu plus tard, la neige disparaît progressivement : la descente s'amorce.

Maintenant, ce sont notamment des ruches, des chalets en bois aux toits de tôle qui s'offrent à la vue, des chevaux,... et des sacs-poubelle. La végétation a également changé : des cactus, des figuiers de barbarie puis plus tard, de la vigne.

C'est pourtant du brouillard qui nous accueille dans la banlieue de Santiago où il fait très gris. Embouteillage pour accéder à l'une des quatre gares routières. Un taxi nous dépose à 18 h 30 devant notre appart-hôtel. Il fait nuit et le prix de la course est très élevé. Nous attendons ¾ d'heure le propriétaire à l'accueil puis allons dans notre logement, confortable. Quelques emplettes (dont une bouteille de vin chilien) plus tard, nous rentrons, préparons le dîner et passons la soirée sur place.

21/07/2014

Le bruit des voitures au petit matin nous réveille très tôt. Après le petit-déjeuner, nous appelons la France car la mère de la GV a un an de plus aujourd'hui. Puis nous partons découvrir la capitale de plus de 6 millions d'habitants, à pied. La place de Armas est en travaux et pas accessible, dommage.

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Dans le centre historique, nous visitons la Cathédrale Métropolitaine (très sombre), l'église San Francisco, le bâtiment le plus ancien. Nous partons ensuite à pied pour le Cerro (Colline) Santa Lucia et au retour, nous arrêtons déjeuner d'un pot-au-feu de la mer (le GB) et de saumon (la GV) dans l'effervescent Marché central.

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Puis nous découvrons les hôtels particuliers datant des années 1920 le long des rues Paris ou Londres, la casa colorada (rouge en l'occurrence), une des rares demeures de l'époque coloniale, passons devant le Palacio de la Moneda, siège de la présidence, remarquable (également construit par les espagnols).

Les Andes en arrière-plan mais la vue en est gâchée par le brouillard encore très présent, il bruine et il fait bien gris. La capitale est coincée entre deux chaînes de montagne : la cordillère des Andes et celle de la Costa.

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Santiago fut créée le 12/02/1541 par Pedro de Valdivia et compte environ 6 millions d'habitants. C'est une métropole moderne et active (aujourd'hui lundi, une vraie fourmilière). La plus grande partie de l'activité administrative, commerciale et financière du pays se passe ici.

Nous regagnons nos pénates dans l'après-midi car la GV a une nouvelle crise, aïgue, au coccyx...

22/07/2014

Réveil violent à 3 h 30 du matin : un appel de France sur le portable , il s'agit d'une prise de rendez-vous (que la GV note tant bien que mal) pour les problèmes de la maison liés à la sécheresse. Rendormissement impossible et petite forme de la GV.

Nous apprenons que la frontière des Libérateurs par où nous sommes venus, est maintenant fermée : aïe, aï, aïe !

Après retrait et change, nous nous rendons au n° 38 de la rue Londres, lieu de mémoire.

A partir du coup d'état civico-militaire de septembre 1973 et ce jusqu'à fin 1975, débuta ici la disparition forcée de personnes, comme méthode systématique d'une politique globale de terrorisme d'état. 98 personnes furent exécutées, portées disparues ou moururent à cause des tortures (14 femmes dont 2 enceintes) dans ce centre.

Devant les dénonciations suite à l'utilisation de cette maison comme centre de torture et d'extermination, la dictature tenta de l'occulter et changea le n° 38 en n° 40. Une longue lutte des associations de droits de l'homme, familles de victimes, ex-détenus ayant survécu et ex-militants, permit qu'en 2005, la maison soit enfin déclarée Monument Historique et ensuite récupérée.

Londres 38 est le seul des 4 principaux centres clandestins de la DINA à Santiago, à ne pas avoir été détruit. C'est devenu un espace de mémoire, réflexion et débats sur le passé du chili et le présent, qui essaie de contribuer à la compréhension de la société actuelle et à la création de nouveaux horizons émancipants. Une interview était d'ailleurs organisée pendant notre présence. 40 ans après le coup d'état et 2 décennies de gouvernements civils plus tard, il y a toujours des archives tenues secrètes, dont un collectif exige l'ouverture, contre l'impunité, pour la vérité, la justice et le libre accès à l'information qui appartient au peuple chilien.

Nous nous baladons ensuite dans les rues de Santiago mais le cœur n'y est pas. Froid et grisaille sont encore à l'ordre du jour, reflétant un peu notre état d'esprit au sortir de ce lieu.

23/07/2014

Ce matin : métro jusqu'à la gare de bus où nous prenons nos billets vers Mendoza pour demain, car la frontière a été ré-ouverte en tout début de journée. Vouloir traverser les Andes en cette saison est un peu aléatoire, voire risqué (nous en aurons la confirmation très bientôt) mais nous sommes un peu aventuriers, non ?

Nous achetons également des billets pour partir en suivant vers Valparaiso. Le vendeur ayant fait une grossière erreur de date, nous sommes contraints de revenir sur nos pas pour faire valider une modification et pouvoir finalement prendre le bus, mais un peu plus tard...

Départ donc à 11 h 00 vers la capitale culturelle du pays et ses maison colorées, à flanc de colline. Le soleil fait mine de se lever, ce qui n'est pas désagréable mais nous avions bien sûr suivi la météo pour décider de la date. Des containers, des collines, la route de Casablanca et ses vignobles réputés avec équipements de lutte contre le gel, des propriétés, des châteaux, des allées de peupliers, de palmiers ou de cyprès ; des figuiers de barbarie mais aussi des forêts de conifères, des arbustes qui ressemblent à des mimosas, des bidonvilles, des maisons aux jolies couleurs et quelques villas cossues.

La route (autoroute en fait) est bonne : le GB en profite pour dormir un peu.

Arrivée peu avant 13 H 00 à Valparaiso, deuxième ville du Chili située à 120 kms de la capitale. Nous marchons en direction du port. Il fait froid malgré le soleil, timide et le vent ne tarde pas à se faire remarquer. Nous nous rendons au café littéraire del Poeta, avec sculptures de Pablo Neruda et Gabriela Mistral (à l'intérieur, des tableaux retraçant la vie des 3 principaux auteurs chiliens. Beaucoup de monde, des habitués, visiblement. Nous déjeunons à l'intérieur mais prenons quand même le café à l'extérieur.

Après cette pause agréable, nous repartons sillonner les rues de la cité : place principale et son bâtiment de la marine,…

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L'atmosphère est particulière ici et les 44 cerros aux couleurs chatoyantes y sont certainement pour beaucoup.

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Nous montons au cerro Concepcion. Des tags et dessins artistiques un peu partout. L'art de la rue est très présent ici. Des bâtiments très délabrés mais aussi la vue sur le Pacifique et la flotte militaire. Il y a même un petit voilier, minuscule comparé aux géants de l'armée. Des artistes vendant leurs réalisations, des musiciens et des chanteurs se partagent les trottoirs. Grande et magnifique fresque (célèbre) sur plusieurs bâtiments (Inti).

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On redescend la colline, marche un peu dans les rues aux bâtiments post-coloniaux.

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On souhaite prendre un funiculaire pour monter au Cerro Bellavista mais l'Esprit Saint, c'est son nom est fermé pour maintenance. Tant pis, nous repartons donc à pied à l'assaut de la colline pour aller visiter une des maisons (La Sebastiana) de Pablo Neruda. Le vent, froid, nous ralentit un peu. C'est ardu, mais on aime ça ! La maison est bâtie sur plusieurs niveaux, très originale, avec une vue imprenable sur l'océan et les autres cerros. Mobiliers et objets personnels, décoration recherchée (cartes antiques, marines et autres peintures, cheval de manège français, vitraux, objets marins,...)

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De son vrai nom, Ricardo Eliecer Neftalí Reyes Basoalto, c'était un poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien. C'était aussi un grand collectionneur. Mort en 1973 : année du coup d'état militaire.

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Retour à pied (malgré les nombreux taxis) jusqu'à la gare d'où nous partons vers 18 h 00. Arrivée vers 20 h 00 en bus à la gare de Santiago.

Un petit tour de métro et nous regagnons ensuite notre appartement où le dîner est accompagné du vin chilien acheté à Valparaiso. Nous réservons un hôtel pour demain soir à Mendoza, en Argentine.

24/07/2014

Mal de tête et mal de gorge pour la GV : pris froid hier à cause du vent.

Départ en taxi pour la gare qui nous intéresse et le bus se met en branle vers 10 h 30. Le casse-croûte distribué : sandwich mayo + eau gazeuse, ne convenant pas au fragile système digestif de la GV, elle a heureusement anticipé (chat échaudé,...) en achetant un sandwich plus léger.

C'est donc parti pour une nouvelle journée en autocar.

Nous prenons notre en-cas respectif vers midi ; à notre droite, une voiture récemment tombée dans un ravin.

La montée se fait rapidement plus raide et les chaînes sont maintenant obligatoires.

A 12 h 30, nous voyons un peu plus loin une file de camions arrêtés. Il s'agit en fait d'un contrôle de police. Pour la petite histoire, la compagnie avec laquelle nous voyageons s'appelle « CATA », cela ne s'invente pas, nous aurions dû nous méfier, c'était un signe.

En effet, au bout d'une heure d'attente sans aucune information, on nous annonce qu'il faut faire demi-tour, la route étant bloquée, le passage sera peut-être possible demain matin à l'aube, nous n'obtiendrons pas plus d'explication. Simplement le conseil de passer à notre agence à Santiago pour un éventuel remboursement/changement. Bref, la mouise.

Nous apprendrons un peu plus tard que les douaniers argentins sont en grève nationale pour 2 jours et que c'est la raison du blocage).

Retour donc à Santiago vers 15 h 00. Nous restons dans le terminal pour essayer de trouver, non sans mal, du wi-fi en vue de réserver un hôtel pour ce soir. La GV rappelle le propriétaire de l'appart-hôtel où nous avons passé 4 nuits : complet. Il y aurait peut-être des disponibilités dans le même secteur. On change nos billets pour samedi, dans 2 jours et on retire des pesos chiliens car forcément, nous les avions soldés.

Nous décidons donc de rentrer en taxi (nous avons nos bagages) et de chercher un endroit pour dormir une fois dans le quartier. Et là, grosse surprise : beaucoup de monde à l'extérieur, tout est bouclé par des policiers en grand nombre, une zone de la gare est délimitée par des cordons de sécurité, des démineurs se mettent d'ailleurs sous nos yeux en tenue, il s'agit d'une bombe, apparemment ! Pas très rassurant... Par chance, on réussit à prendre un taxi qui arrive à se faufiler et le chauffeur nous explique que depuis 2 jours, une bombe a explosé dans une église (dégâts matériels), une a été trouvée dans un jardin d'enfants : désamorcée et une autre a explosé dans le métro hier soir, sans faire de victime (nous avons pris le métro hier soir et ce matin) et donc aujourd'hui à la gare où nous nous trouvions. Toujours d'après le conducteur, des « anars » auraient revendiqué la libération de chiliens détenus en Espagne où ils avaient posé des bombes.

En tout cas, aucune information sur les bombes dans Santiago dans les médias, bonjour la communication !

Quant à nous, vu le contexte, ce n'est pas la super euphorie.

Plus de chambre à l'hôtel, malgré les infos sur internet. Après discussion, la réceptionniste accepte de nous louer un appart pour 2 nuits, à 2 rues de là ; il s'avère que c'est dans l'immeuble où nous venions de loger.

Journée plutôt fatigante, émotionnellement parlant. Quelques achats alimentaires et un repas rapide plus tard, nous nous couchons relativement tôt.

25/07/2014

Nuit pas très récupératrice, pour l'un comme pour l'autre.

Nous réservons finalement un vol pour Buenos-Aires après-demain matin, prenons une nuit d'hôtel supplémentaire et allons en métro nous faire rembourser (partiellement) les billets de bus pour Mendoza. En effet, c'est décidé, après le problème des douaniers à la frontière, celui de la neige qui doit ressurgir, nous n'avons pas envie de reprendre le risque : tant pis, nous ne retournerons pas dans cette partie de l'Argentine.

Nous nous nous dirigeons vers le Parque Metropolitano et son zoo, dans le quartier Bellavista, le poumon vert de la capitale. 722 hectares, il s'agit du plus grand d'Amérique du Sud et du 4ème plus grand parc urbain au monde, quand même !

Il y a 1 h 30 de queue pour accéder au funiculaire datant de 1925 qui grimpe au Cerro San Cristobal. Ce n'est pas un problème pour nous : nous y montons à pied. Tout en haut : le Sanctuaire de l'Immaculée Conception : immense statue de la Vierge, de plus de 36 tonnes, réalisée en France. Jean-Paul II est venu ici célébrer une messe en 1987.

Vue panoramique sur Santiago et au loin, les Andes enneigées et très impressionnantes par leur taille. Le soleil est de la partie mais un voile recouvre la ville (pollution certainement car la capitale est l'une des villes les plus polluées d'Amérique, avec Mexico et Sao Paulo et parfois, les habitants doivent sortit avec des masques!).

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Nous déjeunons dans un restaurant de plats traditionnels chiliens : reineta (hirondelle de mer) à la plancha pour la GV et ragoût saucisse/haricots/citrouille pour le GB.

Nous continuons à déambuler dans Santiago : Palais de la Monnaie, Bourse de Commerce, Eglise (rouge) de la Vera Cruz, ses musées dans le quartier des Beaux-Arts,...

26/07/2015

Nous réservons un taxi pour demain matin à 6 h 00 et repartons nous promener dans la ville où le temps est à nouveau gris et froid.

La GV est à nouveau depuis quelques jours déjà, bien dérangée au niveau intestinal, ce qui fatigue pas mal et le gros rhume est toujours là.

Préparation des valises et coucher.

27/07/2014

A 2 h 45 : le téléphone sonne : notre fille a oublié le décalage horaire.

A 4 h 30 : le réveil sonne.

En résumé, la nuit fut très très courte (blanche pour la GV).

Le taxi commandé est à l'heure ; surprise, le chauffeur est le propriétaire de notre premier appartement à Santiago, il fait aussi agence de voyages, très polyvalent, le monsieur.

Le passage au contrôle de sécurité à l'aéroport se fait sans encombre : nous sommes tout seuls à cette heure très matinale !

Le vol part avec une grosse demi-heure de retard et nous décollons donc du Chili vers 9 h 15.

Le Chili, c'est une étroite bande de terre s'étendant sur 4 300 kms jusqu'au cap Horn, coincée entre les Andes et le Pacifique. Les Andes se sont formées il y a environ 60 millions d'années : le sud fut alors recouvert de glace et le nord du pays fut submergé par l'océan. L'Ojos del salado, qui culmine à 6893 m, est le 2ème plus haut sommet des amériques et le volcan actif le plus haut du monde.

Du désert d'Atacama, le plus sec du monde avec ses roches rouges, les geysers d'El Tatio, la Valle de la Luna et ses teintes multicolores, en passant par les vignobles, la forêt pluviale, puis les fjords de la patagonie, la terre de feu aux champs de glace jusqu'à Puerto Williams, la base militaire la plus australe du continent, les paysages sont contrastés et de toute beauté.

Les nombreux parcs nationaux, dont le Torres del Paine et ses aiguilles granitiques extraordinaires est le plus emblématique (que nous avons malheureusement dû annuler de notre programme il y a quelques mois) contribuent à son attractivité.

C'est aussi le pays des volcans : 50 y sont en activité

Nous nous souviendrons aussi de Santiago, ses restaurants et ses musées, Valparaiso, son port, ses graffitis et ses collines aux maisons de couleurs vives, incontournables.

Il y a aussi le vin et les vignobles (notamment dans la vallée de Colchagua au sud de Santiago, dans celle de Casablanca) . Ici, ni mildiou, ni phylloxéra. L'un des meilleurs cabernet sauvignon d'Amérique du Sud, (cépage numéro 1 au chili) est produit dans le pays. La viticulture biologique et biodynamique s'est beaucoup développée depuis quelques années. Le pisco (eau-de-vie de raisin) est quand même l'alcool national.

L'île de Pâques (Rapa nui) et ses mystérieux moais (statues) qui font rêver (ce sera pour une autre fois?). Chiloé et ses églises, construites par les jésuites (comme en Argentine).

Les amateurs de surf, rafting, kayak, ski, rando, alpinisme, escalade sont à la fête ici.

Réserve de biodiversité, tant pour sa flore que pour sa faune, les animaux vont des camélidés (guanaco, vigogne, lama, alpaga), aux nandous (sorte d'autruches), en passant par la viscache (cousine du chinchilla), les condors, les flamants, puis plus au sud, les manchots de Humboldt et de Magellan, les lions de mer, loutres de mer, phoques, dauphins, baleines et goélands

Les poètes Pablo Neruda et Gabriela Mistral, les romanciers Luis Sepulveda, Isabel allende (nièce du président Salvador Allende), José Donoso, Ariel Dorfman ou les cinéastes, Raul Ruiz et Christian Galaz font, entre autres, la fierté du pays.

Quelques dates importantes dans l'histoire du pays :

Parmi les nombreuses civilisations pré-colombiennes qui étaient implantées au Chili, on compte : les nomades Chinchorros, les indiens Aymaras (qui comme au Pérou et en Bolivie cultivaient maïs et pommes de terre et élevaient lamas et alpagas), les Atacamenos, les Changos, les Diaguitas,... Les Incas firent une brève incursion dans le Nord du pays mais furent repoussés par les Picunches, fermiers sédentaires et les Mapuches, nomades. Un des plus anciens peuplements des amériques (plus de 30 000 ans) a été découvert au chili en 1980.

A partir de 1535, les espagnols commencèrent l'invasion/colonisation du chili, avec une résistance importante des Mapuches pendant près de 300 ans. 1818 : San Martin libère Santiago du joug espagnol et Bernardo O'Higgins devient le directeur suprême de la nouvelle république. 1834-1835 : Charles Darwin à bord du Beagle prépare les éléments de sa future théorie de l 'évolution, en longeant les côtes chiliennes. 1860 : Antoine de Tounes (aventurier français) devient roi d'Araucanie et de Patagonie, sous le nom d'Orélie-Antoine 1er, mais pas pour longtemps... 1879-1884 : guerre du pacifique provoquée par l'exploitation par le chili des mines de nitrate de Pérou et Bolivie. Le pays y gagnera un tiers de terres supplémentaires même s'il laisse l'est de la Patagonie à l'Argentine (et c'est ainsi que la Bolivie perdit tout accès au Pacifique....). 1890-1891 : guerre civile suite à la tentative de Balmaceda de lutter contre l'inégalité des richesses. 1960 : plus fort séisme jamais enregistré dans le monde dans le sud du pays : 8.6 à 9.5 sur l'échelle de Richter. Tsunami jusqu'à Hawaï et au Japon, à plus de 10 000kms de là 1970 : coalition de gauche avec Salvador Allende, qui devient le premier président marxiste. 1973-1989 : coup d'état militaire du général Pinochet et dictature jusqu'en 1989. Répression, tortures, assassinats. 1989 : coalition de 17 partis : premières élections libres depuis 1970. 1998 : Pinochet arrêté au Royaume-Uni. 2003 : le pays signe un accord de libre-échange avec les Etats-Unis. 2006 : Michelle Bachelet, élue présidente de mars à mars 2010 (puis à nouveau depuis mars 2014). 2010 : (en Février) : tremblement de terre d'une magnitude de 8.8. Le tsunami qui s'en est suivi a provoqué la mort de centaines de personnes (525). (en octobre) : 33 mineurs chiliens ont été récupérés et remontés à la surface après 69 jours passés à 700 m sous terre (retransmis dans le monde entier). 2011 : éruptions du volcan Cordon Caulle.

Le Chili fait partie de l'OCDE depuis 2010 et il progresse doucement : soins de santé et espérance de vie s'améliorent mais il y encore beaucoup d'inégalités : 600 000 personnes vivent dans une extrême pauvreté et les niveaux de vie sont très différents. L'avortement est pour l'instant, par exemple, totalement interdit.

Avec près de 20 millions d'habitants, c'est un des pays les plus stables et influents d'Amérique du Sud, la mondialisation est passée par là et la société s'ouvre de plus en plus même si les chiliens sont plus discrets que leurs voisins (peut-être un héritage des années-dictature), les jeunes générations n'hésitent plus à descendre régulièrement dans la rue et les manifestations (d'étudiants en particulier) sont relativement nombreuses.

L'écologie est pour l'instant un vrai problème : surexploitation du bois des forêts primaires, pollution de l'air et de l'eau (exploitation minière), utilisation importante de pesticides et engrais chimiques, semences ogm récemment autorisées, (ce qui va faire le bonheur de Monsanto), traitement des déchets industriels inexistant,... Le trou de la couche d'ozone au niveau de la Patagonie, la fonte des glaciers qui s'accélère dans le sud sont des signes forts sur le réchauffement climatique, en marche aussi dans ce pays.

Le Chili a, malgré un passé chargé entre colonisation (comme ses voisins) et dictature, des volcans menaçants, tous les éléments en main pour compter de plus en plus, tout en essayant de faire le pari, indispensable, de l'écologie, transition incontournable pour assurer son avenir et celui de ses enfants. Il faut donc que certaines très mauvaises habitudes industrielles ou agricoles soient entièrement repensées.

Le Chili, c'est fini.. Avec un peu de regret certes, mais un peu de frustration aussi : le « brouillard », les bombes, le retour imprévu à Santiago, les attentes interminables aux frontières mais également les paysages un peu moins fantastiques qu'imaginés. Il est vrai que la Bolivie (Salar de Uyuni par exemple) et l'Argentine (Perito Moreno) sont aujourd'hui des concurrents redoutables. Disons que la magie a moins opéré, mais ceci est très subjectif et dépend en partie des rencontres et bien sûr de notre disposition d'esprit à un moment donné. Nous garderons quand même (pas d'inquiétude !), de belles images et de beaux souvenirs de notre périple dans ce pays.