27/07/2014 (suite)

Nous revoilà donc à Buenos-Aires en Argentine, où nous atterrissons 2 heures après notre départ, en fin de matinée. Un taxi nous conduit à notre hôtel où la chambre n'est pas encore prête mais nous laissons quand même nos bagages.

Nous partons faire un petit tour et changer des devises dans la rue Florida, haut lieu du shopping dans le quartier du microcentre, cœur de la ville et des affaires, où les touristes sont très présents. C'est la plus importante rue commerçante d’Argentine, où les « agents de change » nous interpellent tous les 10 mètres d'un « Cambio, cambio » (change). Certains possèdent même des appareils pour détecter les faux billets. C'est juste totalement ahurissant, tout cela se passe en pleine rue et ils sont des dizaines.

Au menu ce midi : bife de chorizo (faux-filet) : petit pour la GV, grand pour le GB et purée de courge, tout-à-fait délicieux.

Après avoir pris possession de notre chambre, direction le centre historique.

C'est une véritable mosaïque mélangeant passé et présent. La Plaza de Mayo réunit bâtiments publics, banques, bureaux, musées et le siège du Gouvernement National (Casa Rosada) où se trouvent les bureaux de la présidente avec sa façade couleur saumon, le Cabildo et enfin la cathédrale métropolitaine. De style néoclassique, cette dernière, achevée en 1791, contient la tombe du général San Martin, le grand héros national. C'est la principale église catholique de la ville et elle ressemble plus à un temple grec qu'à un monument religieux (la façade fut réalisée par des français, ceci n'expliquant pas cela).

Place principale de Buenos-Aires, la Place de Mai a été la scène des principaux événements politiques de l'Argentine pendant 4 siècles.

« Les mères de la place de Mai » est une association fondée en 1977, par les mères argentines dont les enfants ont « disparu » pendant les dictatures militaires. Elles sont appelées ainsi car elles se rassemblent tous les jeudis après-midis, en signe de protestation, pour réclamer justice et reconnaissance et tournent sur cette place pendant une demi-heure, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, remontant ainsi d'une manière symbolique le temps et critiquant l’impunité des militaires responsables des massacres et des tortures. Elles portent un foulard blanc (à l'origine, les langes en tissus de leurs enfants). C'est le seul mouvement politique à avoir défié ouvertement le régime. L’association des grand-mères de la place de Mai a été fondée sur le même thème, également en 1977.

On se retrouve tout-à-coup au milieu d'une foule immense. Tous les dimanches, c'est la fête en l'honneur d'un pays en particulier et aujourd'hui, c'est le Pérou et l'on s'y croirait. Partout des stands qui proposent nourriture, Inca cola (boisson très spéciale déjà mentionnée), musique andine, objets ou textiles artisanaux,...De très nombreux péruviens sont évidemment présents, en plus des vendeurs. On a du mal à se frayer un chemin, on fait du sur-place, c'est un grand rassemblement.

Un peu plus loin, changement complet de préoccupations : des drapeaux portant l'inscription : «  Les Malouines étaient, sont et seront à nous ».

Nous assistons à la relève de la garde devant le palais, ce n'est pas celle de Buckingham Palace, mais cela vaut le coup d'oeil !

Nous dînons dans un restaurant italien où un couple de danseurs de tango professionnels se donnent en spectacle, au son d'un accordéon. Typique, entraînant, nous sommes bien à B-A, la capitale mondiale du tango et la GV est totalement sous le charme. Aujourd'hui patrimoine immatériel de l'humanité, le tango argentin naquit dans les bas-fonds de la ville et fut longtemps considéré comme une danse diabolique.

Journée bien remplie : ce matin, nous étions encore au Chili et nous avons passé le reste de la journée à découvrir un peu la capitale de l'Argentine.

28/07/2015

Le gros rhume s'est transformé en trachéo-bronchite chez la GV, les quintes de toux sont fréquentes et violentes et la fatigue réelle.

Préparation de notre grosse valise que nous allons amener chez Mabel pour qu'elle nous la garde durant quelques jours.

Le taxi nous dépose en fin de matinée, comme prévu et Mabel (la cousine de la GV), nous reçoit en compagnie de sa plus jeune fille et d'une amie péruvienne. Son accueil est chaleureux, elle nous offre thé et café (nous, les cadeaux ramenés depuis la France) et nous allons ensuite saluer sa fille aînée où nous restons finalement manger quelques délicieuses empanadas maison (de sa maman) devant son insistance et sa gentillesse. Nous nous donnons des nouvelles respectives depuis notre dernière visite express en février dernier. Mère et fille nous prodiguent des conseils sur les incontournables du coin, nous nous reverrons de toute façon plus longuement très bientôt.

Nous repartons en bus car Mabel nous a prêté une carte que nous rechargeons et pouvons donc utiliser (bien moins cher que le taxi). Elle nous a aussi donné des informations sur les arrêts qui nous intéressent.

Nous nous arrêtons d'ailleurs bien avant d'arriver car nous apercevons une boutique de banderas (drapeaux) et la GV (comme nous l'avons fait aux Antilles), souhaite acheter les drapeaux des pays d'Amérique du Sud visités : Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Brésil et Uruguay (une incursion pour les 2 derniers, dans les jours à venir). La GV est satisfaite car c'est la première fois qu'on en trouve, il ne fallait donc pas rater le coche.

La capitale, immense métropole est un mélange de différentes communautés, à l'architecture coloniale mais aussi française et italienne et aux nombreux marchés.

Nous réservons nos billets d'avion pour Iguazu, à l'agence Aerolineas Argentinas et louons ensuite une voiture pour la découverte de la Pampa, les 3 jours à venir.

29/07/2014

Nous allons visiter des logements potentiels. Le premier : après une attente interminable, nous découvrons le patio, très agréable mais les appartement sont vieillots, humides et très sombres. Le deuxième : à quelques rues de là, plus récent et accueillant (toutes les chambres sont organisées autour d'un patio, quel que soit l'étage) et nous réservons donc pour 4 nuits, à notre prochain retour à B-A.

Déjeuner dans un petit bar puis nous récupérons bagages et voiture et démarrons à 14 h 30. Nous apprenons qu'il existe une tradition à B-A : c'est Gnocchi tous les 29 du mois, empreinte laissée par les immigrés italiens.

Nous arrivons à 17 h 00 à notre petit hôtel de San Antonio de Areco, au pays où le gaucho est roi, dans la « pampa humeda », vaste étendue de plaines herbeuses. Dans cet endroit calme, tous les ans au mois de novembre a lieu la Semaine de la tradition, pendant laquelle les gauchos défilent dans leurs vêtements d'apparat montés sur leurs chevaux couverts d'ornements en argent.

Le bâtiment est ancien, l'ensemble rustique mais décoré avec raffinement, campagne chic en quelque sorte.

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Au moment de faire des photos du petit jardin et de notre chambre, plus d'appareil, impossible de mettre la main dessus, on cherche partout mais il ne réapparaît pas. Après réflexion, la seule possibilité envisagée est que le GB l'ait laissé après avoir fait une photo dans le 1er appartement visité ce matin (ou alors, on le lui a volé dans sa veste...). E-mail donc à ce 1er appartement dans lequel nous informons les gérants de notre mésaventure.

Des rues bordées d'ateliers de fabrication et vente de cuir, poterie, tissus, couteaux typiques, matés, bombillas, ceintures cloutées d'argent, bérets (si, si comme dans notre Sud-Ouest), chapeaux de gauchos, à large bord en cuir résistant. Talentueux orfèvres et autres artisans, très belles réalisations artisanales, certains prix étant par conséquents très élevés : jusqu'à 8 000 pesos ! (800 euros) pour un couteau.

L'architecture coloniale est préservée à San Antonio de Areco, fondée en 1730 et l'atmosphère un peu historique. Sur les rives de l'Areco, San Antonio, à 2 heures de la capitale, c'est le dépaysement garanti.

Nous partons dîner en ville (ou plutôt au village) en terrasse, d'une picada, un assortiment de charcuterie. Le GB l'accompagne d'une Corona, la GV d'un Martini rouge (pas cher du tout, bien servi et le dernier bu remonte à longtemps, un petit plaisir quoi !) et nous apprécions cette soirée, pas tout-à-fait perdus, au milieu de la pampa.

Très grosse averse pendant la nuit (la première depuis notre arrivée en Amérique du Sud!), une alarme de voiture se déclenche ; après vérification, ce n'est pas la nôtre.

La GV souffre de migraine, de douleurs dentaires, de mal au ventre, tousse toujours beaucoup, même la nuit et les moustiques l'agressent à tout va : nuit pas top.

30/07/2014

Au petit matin, le GB a une grosse crise inflammatoire.

La bonne nouvelle du jour, c'est l'e-mail de l'hôtel qui nous informe avoir retrouvé l'appareil photo : des gens honnêtes ! J'avoue que je n'y croyais pas vraiment.

Nous prenons notre petit-déjeuner dans la véranda : le cadre est enchanteur et notre premier repas de la journée tient ses promesses.

La Pampa, c'est aussi le nom de la province à l'ouest de Buenos-Aires. Boeuf, cuir, laine et blé y sont exportés et bien sûr la majorité de la viande Argentine, fierté du pays, est produite ici, même si le volume va en diminuant.

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Nous nous rendons au Musée Gaucho Guiraldes/Segundo Sombro pour nous imprégner de l'histoire et des coutumes de l'endroit et de ses habitants. De nombreux témoignages du passé parsèment le lieu, y compris des diligences d'époque. Les Gauchos, indépendants au départ devinrent des ouvriers agricoles exploités, travaillant pour des estancias, utilisés comme auxiliaires car très bons cavaliers.

Aujourd'hui, il n'y a plus beaucoup de gauchos authentiques, chevauchant avec leur bombacha, (pantalon de monte caractéristique) et leur boina (béret). Beaucoup ne sont là que pour les spectacles folkloriques réservés aux touristes et il est difficile de croiser les véritables et derniers représentants, à l'élégance surannée, d'un monde en train de disparaître.

Nous retournons ensuite revoir les artisans et leurs boutiques et craquons entre autres, pour quelques couteaux.

Déjeuner aujourd'hui se révélera très compliqué. 1er essai : toujours pas pris de commande au bout d'une demie-heure malgré nos relances, on quitte les lieux. 2ème essai : une espèce d'épicerie qui vend des empanadas. Après une longue attente pendant laquelle le gérant range notamment ses bouteilles sans nous demander ce que l'on souhaite et le GB commençant à s'impatienter, on s'en va. Retour dans le centre pour le 3ème essai qui, nous l'espérons, sera le bon ! Il n'y a quasiment plus rien de disponible mais nous arrivons quand même à nous sustenter, ouf !

Nous reprenons la voiture à 15 h 30 et pendant près de 70 kms, des ornières démesurées et très dangereuses se succèdent, nous avons peur d'y laisser un pneu, une roue ou plus si affinités...

Des troupeaux de vaches, de moutons, des chevaux, des bisons, des clôtures, de l'eau, des pâturages fertiles à perte de vue, des plaines, le tout entrecoupé d'haciendas, nous sommes bien dans la pampa verdoyante.

Arrivée à l'Hôtel de la Cité (nom français) à Rosario vers 19 h 00. Le hall spacieux et moderne est à l'image de la chambre où nous pouvons préparer un repas, après avoir demandé un minimum d'ustensiles à l'accueil. Nous avons auparavant acheté de quoi manger et une bouteille de vin de Mendoza, pour aller avec.

31/07/2014

Lever, petit-déjeuner et nous sortons dans la grisaille et la bruine, cernés par les moustiques dès le petit matin.

Nous entendons que l'Argentine « serait » une nouvelle fois, en cessation de paiement, cela avait déjà été le cas en 2001, ce n'est pas une bonne nouvelle pour le pays et surtout pour les argentins eux-mêmes.

Balade dans Rosario la dynamique, plus d'un million d'habitants, 3 ème ville du pays. Dans le centre, quelques beaux édifices du début du XX ème siècle. Nous déjeunons dans une coopérative bondée, sur l'Avenue Pellegrini où les restaurants se trouvent en abondance. Petit tour au Parc Independencia, puis arrêt dans quelques boutiques d'artisanat local. Rosario est une importante ville portuaire, aux énormes poissons d'eau douce : surubi, dorado, pacu (pêche sportive).

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Les bidonvilles sont beaucoup plus visibles, impressionnants et misérables qu'à Buenos-Aires.

C'est ici le berceau du drapeau argentin (monument à l'emblème national et flamme éternelle dédiée aux morts pour la patrie), c'est aussi le lieu de naissance du Che et de Lionel Messi (pour ceux qui s'intéressent au foot et ils sont nombreux cette année !).

Nous nous promenons ensuite le long de la Costanera (chemin côtier), quartier au bord du fleuve : le rio Parana, un des plus longs du monde (4 000 kms), le deuxième d'Amérique du Sud après l'Amazone (6 405kms). Des îles subtropicales, des pêcheurs, de nombreux animaux, mais aussi des troncs d'arbres, charriés par les eaux. Les bâtiments abandonnées ont été transformés en galeries d'art ou restaurants. De gros cargos remontent le fleuve.

Nous constations que les voitures françaises sont très représentées ici, que ce soit Renault, Peugeot ou Citroën, véhicules récents ou très très anciens. Il y a aussi des Fiat, Volkswagen ou Chevrolet (une usine de cette marque est implantée à Rosario).

A notre retour, les moustiques sont même présents à notre étage, au 8 ème, c'est pourtant la saison sèche...

01/08/2014

J – 10 avant de reprendre l'avion pour la France... Pour l'instant, on reprend la route vers la capitale, dans la douceur et sous un ciel gris.

Nous dépassons gendarmes et pompiers en train d'éteindre un camion dont les pneus fument encore énormément. L'odeur de caoutchouc brûlé dégagée est épouvantable.

Toujours des bâtiments d'élevage, des troupeaux, en liberté cette fois (sans barrière), des vergers, des orangeraies.

Le soleil finit par se lever à la mi-journée, il fait 20°c et nous sommes en hiver.

A l'approche de la mégapole par contre, le brouillard recouvre tout et la température devient aussitôt beaucoup plus fraîche.

Après un bref passage par notre hôtel, nous allons récupérer, soulagés, notre appareil photo.

Nous avons rendez-vous ce soir avec la famille argentine de la GV, au grand complet, au Cuartito, Pizzeria fameuse, où les pizzas sont réputées être les meilleures de B-A. Les enfants sont adorables, malgré le temps passé à attendre  (la queue débute dans la rue) et à trouver une table disponible pour 8 personnes.

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Beaucoup de monde, beaucoup de bruit, c'est la rançon de la gloire et il est difficile de s'entendre et du coup de se comprendre, mais nous savourons quand même nos pizzas, très « ricas », comme on dit ici. En guise de dessert, c'est de la citrouille que nous prenons, original et pas mauvais du tout. Nous avons passé une très bonne soirée, ravis de l'avoir partagée avec Mabel et toute sa famille.

Nous rentrons à pied à l'hôtel, d'un pas rapide, car il est tard et il n'est pas très conseillé de traîner dans certains endroits. Nous quittons donc le quartier Retiro (avec la Place San Martin, la tour-horloge appelée Tour Monumentale -ex tour des Anglais jusqu'à la la guerre des Malouines- notamment), longtemps un des quartiers les plus riches de B-A, avec 3 gares terminales ferroviaires.

02/08/2014

Il pleut ce matin. Nous partons en direction du port dans le quartier Puerto Madero, après avoir traversé la « criée » au change habituelle.

Nombreuses tours résidentielles (aux prix astronomiques) dans ce quartier le plus jeune et déjà le plus cher de la capitale.

Nous découvrons l'extraordinaire puente de la mujer, aux lignes très futuristes. L'ancienne frégate Presidente Sarmiento, premier bateau-école de la marine argentine (construit en 1897) est aujourd'hui transformé en musée et amarré ici, dans le delta du Rio de la Plata.

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Quelques voiliers sont sagement alignés, de jolis bâtiments en brique rouge réhabilités (les anciens quais) sont devenus des restaurants branchés.

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Nous poussons jusqu'à l'entreprise de transport fluvial de passagers reliant l'Argentine et l'Uruguay où nous souhaitons nous rendre demain. Les prix sont élevés et il y a obligation d'achat des billets en devises pour les étrangers. Nous souhaitons vérifier ces informations auparavant.

Retour à l'hôtel. Le wi-fi ne fonctionne (toujours) pas et le GB est désolé.

On réchauffe les empanadas achetées plus tôt  et on les mange. Un ouvrier monté sur une échelle devant notre chambre, essaie tant bien que mal de réparer le wi-fi : ça a l'air très compliqué.

Exceptionnellement, nous regardons la télé, longtemps, ce soir.

03/08/2015

Un des 2 chaussons ingurgitĂ©s n'est toujours pas « digĂ©rĂ© » par la GV au petit matin, petite forme donc.

Aujourd'hui, on reprend le bus car Eva, la fille aînée de Mabel et son mari nous ont invités à déjeuner. On rate le bon arrêt et la descente se fait une rue après. Arrivée à 13 h 00, à l'heure. La belle-mère d'origine uruguayenne est déjà là, les enfants aussi bien sûr. Mabel et Méli, sa fille cadette, arrivent un peu plus tard.

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Picada, asado très varié à la cuisson parfaite, accompagné de salade et gâteau pommes/caramel : l'ensemble est un vrai régal et nous partageons ce repas dans la bonne humeur.

Nous visionnons ensuite quelques photos de notre blog sur la Guadeloupe, le Maroc ou bien encore la Bolivie tout en discutant de choses et d'autres. L'après-midi passe très vite et Eva à force d'insister, nous ramène à l'hôtel en voiture car à 19 h 30, un dimanche, le retour en bus est impossible d'après elle. Nous remercions nos hôtes pour cette excellente journée et pour le chemisier en voile offert à la GV et la sacoche en cuir offerte au GB.

Ce soir, nous nous couchons relativement tôt et demain, nouveau pays !