13/07/2014

Le GB a dormi (le bus le berçant), mais la GV, juste un petit peu (plutôt secousses que bercements).

Aujourd'hui, dimanche, c'est la finale Allemagne/Argentine de la coupe du monde de football.

Petit déjeuner très léger vers 7 H 30 et nous arrivons en gare routière de Cordoba une heure après, puis nous prenons un taxi jusqu'à l'appart/hôtel réservé où nous laissons nos bagages à la réception, le ménage n'étant pas encore fait.

Nous voilà à Cordoba, deuxième ville du pays avec ses 3 millions d'habitants (et 7 grandes universités), capitale culturelle des Amériques en 2 006. Le climat y est doux, les paysages environnants y sont vallonnés.

Nous partons nous promener à pied dans cette ville possédant de nombreux édifices coloniaux, arrivons place Saint Martin où nous visitons l'Eglise/Cathédrale et son somptueux dôme roman, la décoration intérieure étant quand même un peu trop riche à notre goût.

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Ensuite nous passons devant le Cabildo aux blanches arcades (hôtel de ville colonial),

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l'église/couvent de carmélites Catherine de Sienne puis marchons vers l'Université (la plus ancienne du pays). Nous sommes maintenant dans le quartier de la Manzana Jésuite, inscrit au patrimoine de l'humanité depuis l'année 2000 où les arbres aussi, sont très anciens. La cité doit son patrimoine historique et architectural aux Jésuites.

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Nous buvons thé ou café, allons faire quelques courses et retournons à l'hôtel où nous prenons possession de notre petit appartement, tout-à-fait sympathique où l'on se sent bien instantanément. Préparation du repas et nous mangeons en suivant, c'est l'heure !

Arrive l'heure du match : 1ère et 2ème mi-temps : 0/0. Beaucoup de bruit, de cris, de tambours, d'agitation tout autour de l'endroit où nous sommes. Les argentins sont surexcités, on les comprend !

Et puis, patatras ! Lors de la deuxième partie des prolongations, l'Allemagne marque. Nous sommes déçus pour les argentins mais pas autant dépités qu'eux, bien sûr. Le choc est rude et les fêtes prévues ça et là ne seront finalement qu'un ersatz, le cœur n'y est plus.

Nous nous couchons tôt ce soir, la GV a encore une fois, du sommeil en retard !

14/07/2014

14 Juillet, même si nous sommes un peu loin, nous n'avons pas oublié que c'était le jour de la Fête Nationale en France.

Après une nuit pas très récupératrice : klaxons,... nous apprécions de prendre le petit déjeuner apporté par la serveuse/femme de chambre, dans notre « appartement ».

Départ à nouveau pour le centre où nous visitons le Colegio Nacional de Monserrat (patrimoine mondial de l'humanité), le plus vieux du pays, fondé par les Jésuites en 1687 et ses cloîtres intérieurs d'origine.

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En 1599 : arrivée des Jésuites à Cordoba, en 1767 : expulsion par le roi Carlos IV d'Espagne. Les Jésuites, parce qu'ils avaient trop de pouvoir selon certains ou parce qu'ils n'avaient pas les mêmes objectifs que la couronne espagnole selon d'autres, furent expulsés comme des malpropres et remplacés par les Franciscains. La ville était alors la capitale de la province étendue du Paraguay qui incluait des territoires d'Argentine, du Paraguay, du Brésil, de Bolivie, d'Uruguay et du Chili (rien que ça).

La devise du Collège était « d'éduquer en vertus et en lettres ». Il possède toujours une riche collection d'appareils à expérimentation scientifique, du télescope au télégraphe.

Pour être acceptés, les étudiants devaient être des Hidalgos / hijos de algo o de alguién , (des fils de quelqu'un), à savoir que leurs quatre grands-parents devaient être de sang pur, ni indien, ni noir,...

Nous déjeunons au restaurant-bar du Cabildo, dans un patio très agréable où la cuisine est délicieuse et la température clémente.

Séquence shopping : ce sera une paire de bottes en cuir argentin pour la GV et des accessoires pour l'appareil photo du GB.

En soirée, après avoir dîné dans nos appartements,(dit ainsi, cela fait un peu nouveau riche, non?) comme nous avons la télé dans le salon (ce qui est rare), le GB en profite pour suivre un film, néanmoins pas suffisamment intéressant (en espagnol bien sûr) pour le tenir éveillé. La GV, quant à elle, « écrit pour le blog ».

Coucher vers minuit.

15/07/2014

Très courte nuit pour la GV, perturbée par une nouvelle crise au coccyx, éprouvante.

Nous ne sortons qu'en fin de matinée et marchons en direction de la place d'Espagne, arrivons en vue du palais Ferrerya qui abrite le musée des Beaux-Arts. C'est un bâtiment emblématique du quartier de Nueva Cordoba, construit en 1914 dans le style Louis XVI par Ernest de Sanson. Nous faisons ensuite le tour de la très belle église néo-gothique du Sacré-cœur (capucins) qui ne se visite malheureusement pas. Sans clocher, elle symbolisait l'imperfection humaine.

Il fait beau et le vent souffle alors qu'étaient annoncées de fortes pluies, la météo n'est visiblement pas toujours une science exacte !

La ville et ses habitants ressemblent vraiment à n'importe quelle ville européenne, encore plus qu'à Salta où l'on croisait quand même quelques indiens.

Nous nous arrêtons manger dans une pizzeria (mais pas des pizzas) et retournons à l'hôtel pour que la GV se repose un peu.

Plus tard dans l'après-midi, nous nous rendons au Musée de la Mémoire, dans un lieu nommée D2 (1centre sur les 24 existants répertoriés dans la seule région de Cordoba), au département d'information de la police, qui servit clandestinement de centre de détention/torture pendant les dictatures militaires ; des milliers d'enfants furent également enlevés et replacés ailleurs. Entre 1971 et 1982, 20 000 personnes disparurent, c'est ça aussi, l'Argentine.

Les murs sont recouverts de photos de personnes toujours portées disparues plus de trente ans après.

Ces centres avaient été créés afin de poursuivre et réprimer un genre spécial de délit défini généralement par le terrorisme d'état, comme étant la subversion. Cette persécution était dirigée vers les étudiants, les militants sociaux, les syndicalistes, les militants de partis de gauche, les membres de groupes armés et toutes les personnes suspectées de participer à des activités politico-subversives.

En 2006, pour marquer les 30 ans de la dernière dictature militaire, la Loi de la Mémoire fut approuvée et à Cordoba, ce fut l'ouverture du D2 et la création des archives de la mémoire. Plus jamais ça : témoigner pour ne pas oublier, c'est l'objectif de ce « musée ».

On se sent mal, l'atmosphère est pesante, l'émotion est très présente même si rien n'est vraiment dévoilé des atrocités commises, mais plutôt suggéré. C'était hier, nous étions adolescents à l'époque. On ne peut pas rester indifférents à ce qui s'est passé ici il y a si peu de temps.

Nous nous rendons ensuite à l'église de la Compagnie de Jésus, commencée en 1645 et finie en 1671, temps nécessaire pour acheminer le matériau et fabriquer le toit de cèdre en forme de coque de bateau renversée. Le contraste est vif entre l'austérité de la façade et la riche ornementation baroque de l'intérieur.

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L'Université Nationale et sa grande bibliothèque jésuite, datant de 1490 renferment un musée historique, le salon des lauréats (avec explication sur les rites et examens de l'époque), une exposition permanente de cartographie américaine, des incunables de 1450 et 1501 (c'est-à-dire des ouvrages datant du début de l'ère du livre imprimé). Juste extraordinaire !

La réforme universitaire eut lieu en 1918 en Argentine, (contre 1968 en France).

Nous allons récupérer le linge déposé ce matin à la laverie, pas tout-à-fait automatique, réservons un véhicule dans une agence de location pour demain et rentrons à l'hôtel où nous mangeons à nouveau dans notre appartement.

16/07/2014

Nous partons avant 9 H 00 récupérer notre voiture et signer le contrat. Nous n'avons pas fait 10 mètres qu'une policière nous arrête : nous sommes à contre-sens dans la rue et l'agence étant située au milieu de l'artère, nous n'avons pas vu de panneau l'indiquant, à cet endroit ! Notre explication est convaincante et l'officier nous laisse repartir après les recommandations d'usage. Nous faisons donc au plus vite demi-tour, bien contents de ne pas avoir eu d'amende.

Nous traversons Cordoba, d'abord le centre, puis les quartiers industriels, la ville étant plutôt étendue. Nous nous retrouvons enfin dans la campagne, situation moins stressante pour le GB car la conduite dans une très grande ville inconnue est toujours un peu compliquée.

Nous passons Colonia Caroya puis Jesus Maria, attaquons une piste d'une quinzaine de kilomètres et arrivons à l'Estancia Santa Catalina en fin de matinée.

Le système des Estancias avait été mis en place pour assurer et consolider la partie économique des apprentissages étudiants par la production végétale, animale et artisanale. Le chemin des 6 estancias jésuites : Caroya (1616), Jesus Maria (1618), Santa Catalina (1622), Alta Gracia (1643), la Candelaria (1678) et San Ignacio (1725) constitue un itinéraire touristique culturel important de la région.

Nous avons de la chance : les propriétaires étant absents aujourd'hui, nous pouvons visiter, accompagnés du gardien, la monumentale église blanche aux 2 tours ainsi qu'une partie de la propriété.

3 jolis patios, un réservoir d'eau, un restaurant/auberge comprenant 2 chambres situées dans l'ancien quartier des esclaves venus d'Afrique (400 présents en permanence), une chapelle (aux peintures réalisées par les indiens, les esclaves n'y étant pas autorisés) et pour finir un cloître complètent le tableau.

A l'époque des Jésuites, des mules étaient également élevées ici, à destination des mines d'argent de Potosi, en Bolivie actuelle.

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Santa Catalina est la seule estancia privée encore classée au patrimoine mondial de l'Unesco.

Pause déjeuner dans une « trattoria » où le GB se régale d'une belle entrecôte alors que la GV jette son dévolu sur de la charcuterie, pas aussi bonne qu'elle l'espérait mais néanmoins plus qu'acceptable.

Nous voici, nous voilà à l'estancia Caroya, la plus ancienne.

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Entre 1814 et 1816, se trouvait ici la première fabrique d'armes blanches (clandestines) lors de la guerre d'indépendance nationale.

La maison était organisée autour d'un grand patio central, les murs sont d'époque. La chapelle, très sobre date également du XVII ième siècle. C'était la résidence d'été des étudiants du Collège de Monserrat.

Propriété de l'Etat en 1854, elle devint en 1874 la résidence initiale du premier contingent (environ 300 personnes) d'immigrants venus d'Italie du Nord (Friul), fondateurs de la localité de Colonia Caroya (fameuse pour ses ses salamis artisanaux). Traditions et gastronomie typique ont été conservées, le dialecte du Friul s'enseigne toujours à l'école.

Retour à Cordoba où nous sommes souvent pris pour des Argentins : on nous demande qui une adresse, qui une info, c'est le cas ici mais aussi dans tout le pays, très occidental.

17/07/2014

Départ dans la matinée pour Alta Gracia où nous arrivons un peu avant midi. Située entre les vallées touristiques de Punilla et Calamuchita, elle était appelée par les natifs : Paravachasca.

Une résidence en L, un patio principal et un patio postérieur réservé au travail et vous avez le plan sommaire de l'endroit. L'estancia a été une propriété privée pendant un certain temps, notamment celle d'un vice-roi français tué plus tard car il était royaliste en période d'indépendance argentine. Depuis les années 1960, elle appartient à l'état et c'est de nos jours un musée ayant conservé les anciennes toilettes utilisées par les jésuites, l'amenée d'eau (lac artificiel) et les meubles des anciens propriétaires.

Les terres de l'estancia furent données aux pères jésuites pendant 100 ans et ils produisirent pour le collège Maximo de Cordoba : tissus, fruits ainsi que farine.

L'église (influence baroque italien tardif), intégrée dans l'ensemble, comporte une façade sans tour. Nous la trouvons tout-à-fait à notre goût.

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Alta Gracia est une petite ville tranquille, au bord du lac artificiel datant du XVII ième siècle, bénéficiant d'un climat doux. Les maisons y sont belles et les habitants, aisés, encore aujourd'hui.

Che Guevara passa son enfance et son adolescence dans un pavillon devenu musée, à sa mémoire. Le prix de l'entrée a plus que flambé en 2/3 ans : de 5 pesos à 75 pesos, la rançon du succès !

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Un des plus grands héros de la révolution cubaine était en fait argentin. Ernesto Guevara naquit à Rosario en 1928 et passa ses premières années à Buenos-Aires puis une dizaine d'années ici, à cause de son asthme. En 1952, après des études de médecine, il traversa l'Amérique du Sud où il découvrit la vraie misère. Au Mexique, il rencontra Fidel Castro, entre autres exilés. Ils partirent sur un vieux rafiot pour Cuba et lancèrent la révolution qui allait renverser le dictateur Batista, en 1959. Il essaya ensuite d'étendre la révolution au Congo, en Argentine et finalement en Bolivie, où il fut tué en 1 967.

Pendant notre périple sud-américain, nous tenions à nous arrêter dans un des endroits où il vécut.

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En 2006, Fidel Castro et Ugo Chavez se sont donnés rendez-vous dans cette maison (en hommage ?).

Arrêt dans une petite parilla (grill) bondée : poulet/frites et salade de fruits.

Nous reprenons la voiture après un café que nous attendons très, très longtemps.

Vallée de Calamuchita, en route vers la Cumbrecita, du côté des « sierras grandes ». Nous n'irons pas jusqu'au bout, notre destination initiale étant définitivement trop loin, la route trop montagneuse et nous avons ce soir à nouveau un bus à prendre. Nous profitons quand même de la vue sur les forêts, puis sur un grand lac traversé par une digue où de nombreux pêcheurs s'en donnent à cœur joie. Les paysages sont agréables, mais à la belle saison, il doit y avoir vraiment beaucoup de monde.

Le retour est très long et le centre-ville, bloqué. Nous ne tardons pas à comprendre pourquoi : un accident de la circulation et une voiture sur le toit.

Nous rendons le véhicule de location, retournons à notre appart/hôtel à pied et prenons (avec nos bagages) un taxi pour la lointaine gare routière.

Départ, comme prévu, à 22 h 15. Notre bus cama est très confortable, nous avons même droit à un repas chaud et à un écran individuel !