COSTA DEL SOL 2

26/09/2013

Nous quittons Almeria (la ville, mais pas la province) dans la matinée. L'Alcazaba, dernier vestige mauresque se dresse au-dessus de la ville. Et c'est le seul élément historique que nous mentionnerons. P1060245blog.JPG

La houle, de travers, se lève en milieu de journée.

Un pan pan, pan pan, pan pan (problème grave sur une embarcation) et mayday, mayday, mayday (bateau en perdition) est lancé et relayé à plusieurs reprises sur le canal 16 (canal de détresse). Une embarcation avec 54 personnes à bord est en difficulté. Il doit sûrement s'agir d'émigrés clandestins. Ils sont au milieu de la Méditerranée, entre le Maroc et l'Espagne. Etant beaucoup trop loin, nous ne pouvons malheureusement pas leur venir en aide. Nous espérons qu'un bateau leur portera secours et qu'ils s'en sortiront vivants...

Nous essayons de joindre la marina d'Adra avec la VHF : impossible. Petit détail : le vent s'est réveillé juste avant l'entrée au port, mais on se gare somme toute facilement.

La partie du port où nous sommes est neuve mais désolée et semble quasiment inutilisée. Il est de plus impossible de sortir du quai sans clé.

Parmi les autres bateaux de passage, deux ont un problème urgent ou du moins majeur à régler :

- l'un, corse, a cassé la bôme de son voilier en deux lors d'un coup de tabac (qui durait depuis 22 heures) dans le golfe de Gascogne où il naviguait en solitaire et n'a donc plus de bôme ;

- l'autre, péniche à voile (plutôt original comme voilier) n'a plus de Grand Voile en état de fonctionnement et ne peut plus utiliser que le Foc (Gênois) pour se rendre au Portugal.

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De vraies galères (plutôt au figuré)...

Vers 20 H00, pendant notre repas, un policier portuaire vient demander les papiers du bateau et de ses équipiers. Le capitaine en second se dévoue pour l'accompagner dans les (très) lointains bureaux. Retour près d'une heure après, le chef commençait à s'inquiéter... Notre policier était juste un peu bavard et la situation un peu ubuesque : pas de clé de sanitaire disponible le soir, pas d'accès à l'eau ni à l'électricité ; il n'est pas sûr que la clé prêtée pour accéder au ponton fonctionne et il faudra de toute façon revenir demain matin à 9 h 00 régler. Et pour la VHF, c'est normal qu'il n'ait pas répondu : il n'a pas d'émetteur-récepteur et il est tout seul de surcroît, il n'y a pas de marinero pour l'assister !

Le capitaine en second a aussi beaucoup aimé l'affichette très philosophique placardée dans le bureau vide (traduction approximative) :

J'ouvre quand j'arrive Je ferme quand je pars Si je ne suis pas lĂ  quand vous venez C'est que nous ne sommes pas en phase.

C'est la voix de la sagesse...

27/09/2013.

Le lendemain matin, nous goûtons à la dite sagesse. Nous arrivons juste après 9 H 00 à la capitainerie. Un policier nous demande de repasser 5 minutes plus tard car le fonctionnaire en charge s'est absenté.

Nous en profitons pour acheter du pain et faire un petit tour pour voir la tour

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Nous revenons environ 1/2 heure après et toujours pas d'employé : le policier lui téléphone et aussitôt, le voilà, tout sourire. Mais nous devrons encore patienter de nombreuses minutes car son imprimante ne fonctionnant pas et après plusieurs essais infructueux, il doit aller ailleurs récupérer les documents. Heureusement, la place au port n'est pas chère, la moins chère d'ailleurs depuis que nous sommes partis...

L'expédition capitainerie nous aura à nouveau pris 1 heure.

Départ vers 10 H 00. Un avis de grand frais étant signalé pour ce week-end, nous allons retourner nous abriter dans un port. La houle est de face, le vent aussi et le ciel s'obscurcit progressivement.

D'abord des serres, parfois jusqu'en haut des montages et puis Las Alpujarras, contreforts de la Sierra Nevada, beaucoup plus photogéniques. Même si nous sommes maintenant dans la province de Grenade, nous n'irons pas jusqu'à la ville du même nom, revoir notamment le palais de l'Alhambra et ses autres splendeurs. Nous ne reverrons pas non plus Séville, Cordoue, Ronda,... autres merveilles d'Andalousie déjà visitées et fortement appréciées lors d'un précédent séjour. Dommage ! Mais il faut faire des choix et sur un bateau, la météo et les déplacements à l'intérieur des terres compliquent quelque peu les choses.

Marina de l'Est – Port de la Punta de la Mona (la pointe de la guenon). L'accueil est parfait : - à la capitainerie, on nous offre une bouteille de vin ; - la mouette rieuse n'est pas p(l)eureuse et ne s'envole pas à notre approche. P1060256blog.JPG

28/09/2013 Il a plu une bonne partie de la nuit et la journée sera très grise, ce qu'apprécient visiblement les moustiques locaux. Les températures, ce qui est un peu lié, ont bien chuté (celle de l'air et celle de l'eau).

Mignon petit port blanc et bleu, très apprécié des Espagnols et spot bien connu de plongée, c'est un endroit où nous nous sentons bien, nous aussi.

Les bateaux prennent la pose devant le Rocher des Maquereaux et ses palmiers.

Un premier voilier de 54 pieds, arborant le pavillon de l'ARC (Atlantic Rally for Cruisers/ Rallye de l'Atlantique pour bateaux de croisière, Cap Vert - Sainte Lucie) est présent. Le capitaine et ses 2 lieutenants auront certainement l'occasion d'en revoir de nombreux autres, les dates coïncidant à peu près avec celles de leur traversée.

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Les poissons, de taille impressionnante, pullulent dans les eaux (claires la plupart du temps) du port.

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Des allées et venues constantes de plongeurs ont donné envie au capitaine. Rendez-vous donc à 16 H 30 avec les autres « combinaisons » déjà présentes, pour un départ en zodiak à 17 H00 et un retour 2 heures après. Plongée toute proche à 25 mètres de fond pendant 40 minutes : c'est un record pour le chef. P1060266blog.JPG P1060270blog.JPG

29/09/2013

Plages de la Costa Tropical, c'est le nom donné au littoral de Grenade, en raison de son climat sub-tropical (avocats, mangues, grenades, cannes à sucre,... y poussent très facilement). Il y a même une distillerie de rhum, pas très loin d'ici!).

Oiseaux du paradis (fleurs que nous pensions réservées aux Antilles), bougainvillées roses et oranges, hibiscus rouges, jaunes, roses...

C'est Ă  une explosion de couleurs et de fleurs exotiques que nous avons droit. Un enchantement pour les yeux. P1060252blog.JPG

Nous attendons l'autobus en tout début d'après-midi pour nous rendre à Almunecar, selon les conseils de la capitainerie.

Au bout de cinquante minutes, le bus n'étant toujours pas passé, nous nous dirigeons à pied vers La Herradura, village côtier, d'où nous reviendrons après plus de 3 H 30 de marche avec pas mal de dénivelé. Les touristes en provenance des pays de l'Est, en particulier de Russie, sont de plus en plus visibles mais ne maîtrisent souvent aucune langue étrangère, ce qui rend les échanges plus qu'improbables. 

La balade nous aura permis de voir, en plus des fleurs, cactées et autres plantes en abondance ici : - le monument consacré aux hommes de la mer et au naufrage d'une partie de l'Invincible Armada devant la longue plage, au XVIème siècle.

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- la baie et ses vagues (nous sommes toujours en Méditerranée), palmiers, rochers. P1060288blog.JPG

- l'église de San José

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- un grenadier avec de beaux fruits presque mûrs P1060282blog.JPG

- un immense arbre à clochettes dont nous ne connaissons pas le nom, si jamais quelqu'un sait, nous sommes intéressés par l'information. P1060284blog.JPG

- de superbes villas Ă  flanc de rocher... P1060292blog.JPG

- et vous aurez en bonus droit à une photo de chacun de nous ! P1060264blog.JPG P1060281blog.JPG

30/09/2013 :

Des douleurs intenses et durables au coccyx ont fortement perturbé la nuit du capitaine en second. Il est parfois dur de vieillir...

En soirée, pause au petit restaurant  El Barco, à quelques dizaines de mètres du bateau. Poisson du jour pêché tout près, cela suffit à nous régaler.

Nous avons rajouté sur le blog un lien où vous pourrez suivre notre progression à coups de positionnements GPS. Les points rouges sont dépassés et les verts, prévisionnels.

01/10/2013

1er Octobre : pour l'instant, pas vraiment le sentiment d'être en automne et le soleil fait son come back.

Le long de la côte, le village de la Herradura, arpenté voilà 2 jours.

« Pourtant, que la montagne est belle... », encore plus belle peut-être vue de la mer. P1060303blog.JPG

Nous faisons route vers Gibraltar que nous devrions atteindre après 2 journées de navigation d'environ 40 miles nautiques chacune (1 mile nautique = 1,852 kms).

Nous sommes passés dans la province de Malaga, réputée pour ses vins.

D'entrée, la houle de face est très importante. Elle est tellement courte et violente que nous n'avançons pas.

17 nœuds, 20 nœuds, 25 nœuds, le vent s'établit à Force 5. Nous nous faisons « rincer »à l'eau de mer malgré le taud de descente et le bimini...

Nous nous posons assez tardivement et fatigués au port de Fuengirola et essayons d'apercevoir les 4 minarets dorés de la marina sensés attirer l'attention et le soleil. Les toits ont disparu et forcément, l'intérêt avec !

Sur les pontons, de grandes paraboles (fixées sur le quai!) se dressent devant plusieurs bateaux et les touristes étrangers sont légion dès que l'on sort du quai.

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02/10/2013

Réveillés avant l'aube par les pêcheurs, nous reprenons la « route » un peu plus tard.

Le château de Fuengirola, son phare et sa tour nous dominent de toute leur hauteur.

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Pour notre dernière journée en Espagne (en tout cas jusqu'aux Canaries), le soleil est là et il n'y a quasiment pas de houle : c'est quand même beaucoup plus agréable et reposant !

A la fin de cette paisible matinée, un dauphin nous fait l'honneur de venir nous saluer. Quelques sauts puis un passage rapide de bâbord à tribord au niveau de l'étrave et le voilà reparti. Nous ne sommes plus qu'à quelques heures du détroit de Gibraltar où les dauphins (et dans une moindre mesure les baleines) se rencontrent, paraît-il, très fréquemment.