AMERIQUE DU SUD 2 - TRAVERSEE SUD PATAGONIE EN BUS - D'Ushuaïa (Argentine) à Puerto Natales (Chili) :

20/02/2014

Réveil à 6 H 30 pour un départ très matinal en autobus. Nous empruntons la Ruta 3, qui longe d'abord le lac Fagnano jusqu'à Tolhuin, puis suit la côte Atlantique de Patagonie en remontant vers le Chili. Sur notre gauche, la fin (ou le début) de la Cordillère des Andes. Paysage quasi désertique, de couleur ocre à rouge.

Après arrêt aux 2 contrôles de police (vaste et très proche zone militaire), nous sortons de la province de la Terre De Feu Argentine. Voilà la ville de Rio Grande et ses estancias.

San Sebastiàn et c'est la frontière argentine, passée sans encombres (pour nous) vers 12 H 00. Nous devrons par contre attendre plus de ¾ d'heure un passager ressortissant chilien que les argentins ne voulaient pas laisser sortir du pays et repartir enfin...

C'est le début de la partie non asphaltée de la route. Puis, nous voilà à la douane chilienne où nous devons laisser 2 pommes et 2 prunes, avant de passer nos sacs aux rayons X. Après, l'amende aurait été de 1 000 usd. Une allemande de notre bus a du négocier ferme avec les autorités : elle avait une banane, non déclarée, dans un sac. (même les bagages des coffres seront inspectés).

Aussitôt la frontière franchie, Fast food / lodging pour ceux qui veulent déjeuner ici. Nous avions mangé nos sandwiches, fruits et gâteaux juste avant la frontière, ce sera donc juste un café pour nous. Vent et poussière d'enfer, l'ensemble a un petit air de « Bagdad Café ». Nous profitons de la pause pour discuter avec un chilien puis une française. Les voyageurs et les voyages sont tous différents et il est toujours intéressant d'échanger sur les itinéraires, anecdotes, souvenirs, rencontres ou paysages marquants.

Un peu après 16 H00, fin de la piste. Dehors, il pleut.

Nous sommes en Terre de Feu Chilienne et allons traverser le Détroit de Magellan en ferry. Après celui de Gibraltar il y a 4 mois et demi, à bord de notre voilier.

Ici, nous laissons le car et montons dans le bateau. Le vent (force 7 à 8 pour les marins) est violent. Nous grimpons à l'étage, sur le pont extérieur pour jouir de la vue. Un petit dauphin de Commerson, le plus petit dauphin du monde, (corps blanc, tête, nageoires, aileron et queue noirs) nous accompagne, contrastant avec la taille du bateau.

De retour dans notre véhicule, la steppe, parfois clairsemée, caractéristique de la Patagonie est l'essentiel du paysage. Quelques troupeaux de moutons cassent de temps en temps la monotonie. La Patagonie, c'est ça aussi et peut-être ça avant le reste, des endroits déserts qui incitent à la méditation.

Vers 20 H 00, arrivée à Punta Arenas où nous devons changer d'autobus. Deux brésiliennes continuent à suivre le même trajet que nous. En attendant le deuxième bus, tentative à demi-réussie (ok pour le GB, pas ok pour une des deux filles partie avec lui) de retrait de pesos chiliens, dans un DAB, indispensables pour régler le taxi à notre arrivée cette nuit à Puerto Natales. Leur retour au pas de course laissera la Brésilienne de 20 ans épuisée jusqu'à faire un malaise et oui, le GB tient la forme et le sprint était obligatoire sinon c'était sans eux...

Et l'on continue, sous la pluie et dans la nuit qui tombe, la fatigue s'installe. Contrairement au précédent bus, les passagers sont essentiellement locaux. De temps en temps, des personnes descendent au milieu de nulle part où alors si, en scrutant bien, une lumière brille au loin. Etrange sensation de rouler pendant des centaines de kilomètres au milieu d'étendues en apparence vides de toute vie. La province que nous traversons s'appelle Ultima Esperanza = Dernier Espoir, cela laisse songeur.

Nous parvenons à la gare routière après 23 H 00, il n'y a plus de taxi et en obtenir un nous prendra un certain temps. Notre hôtel enfin, Le Natales. Et là : douche froide. La réceptionniste nous accueille avec un : « Hay un problema ». Et le problème est de taille : malgré notre récente confirmation avec notre heure approximative d'arrivée, elle vient de relouer notre chambre et n'en a plus de disponible... Finalement, après s'être confondue en excuses, elle nous trouve une chambre dans un autre hôtel pour la nuit. Il est minuit et demie quand, après un accueil agréable, nous nous couchons dans une chambre qui l'est aussi. Cela aurait pu se terminer plus mal et la perspective d'attendre dehors sur un banc, que le jour se lève, alors qu'il fait à peine 1 ou 2 degrés, ne nous emballait guère...

Journée transports en commun donc, cela fait aussi partie de l'expérience du voyage et même si les bus sont confortables, il nous tardait de nous poser. Après tout, nous n'avons plus 20 ans !